L’OCDE a organisé, le 10 juin, une table-ronde ministérielle consacrée à « la voie de la reprise : les différents scénarios et politiques macroéconomiques ».

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Elle était animée par Nadia Calviño, la ministre chargée de l’économie de l’Espagne, qui assure cette année la présidence de la Réunion du Conseil au niveau des Ministres de l’Organisation. Compte tenu des contraintes sanitaires, celle-ci est déclinée en plusieurs réunions, pour l’instant virtuelles, entre juin et octobre en lieu et place de la traditionnelle rencontre du printemps.

Cette réunion était précédée d’une conférence de presse, également virtuelle, lors de laquelle l’OCDE a présenté ses prévisions économiques « Perspectives économiques pour 2020 ». Il s’agit de la crise économique la plus grave, la plus imprévisible et la plus mondiale depuis la création de l’OCDE après-guerre. Celle-ci anticipe une récession mondiale de 6% en 2020 et même de 7,6% en cas nouvelle dégradation de la situation sanitaire (« deuxième vague »). La France serait parmi les économies les plus sévèrement touchées au sein de l’OCDE. Face à cette crise d’une ampleur sans précédent, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, a convoqué la mémoire du New Deal de Franklin Roosevelt et du Plan Marshall, modèles de vision et d’ambition. C’est pourquoi il a encouragé les États à poursuivre leurs mesures d’urgence en soutien à l’économie, tout en œuvrant aux objectifs de long terme que sont la lutte contre les inégalités, la transition écologique et numérique, car le retour à la normale ne pourra être le retour au monde d’avant-crise. En cette heure grave la coopération internationale est plus nécessaire que jamais : le Secrétaire Général a appelé à la conclusion, en octobre 2020, d’un accord politique sur la fiscalité du numérique pour lutter contre l’évasion fiscale de certaines entreprises multinationales et il a mis en garde les États-membres de l’OCDE contre les risques d’une nouvelle guerre commerciale en cas d’échec.

Durant la table-ronde ministérielle, les représentants des États-membres ont exposé les conséquences de la crise sur leur économie et les mesures nationales mises en œuvre pour y faire face. La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, a présenté les actions prises par la France, qu’elle a déclinées en trois étapes :

  1. La stabilisation des conséquences de la crise sur l’économie française (récession de 11% du PIB en 2020) via une aide massive aux entreprises et aux ménages (110 Md€ de dépenses et 315 Md€ de garanties), dans le respect de nos objectifs environnementaux ;
  2. Un plan de relance ambitieux, coordonné entre partenaires européens sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne, et conforme à nos politiques de long terme que sont le Green New Deal et la décarbonation à horizon 2050 ;
  3. Un renforcement de la coopération internationale au nom de l’efficacité et de la solidarité, dans le prolongement des résultats déjà obtenus en G20 et en Club de Paris. En conclusion, la secrétaire d’État a souligné l’importance d’obtenir un accord sur la fiscalité du numérique dès 2020.