L'agence de notation Fitch a dégradé la notation souveraine de Sri Lanka à « B- » avec une perspective « négative ». Selon l’agence, la crise engendrée par l’épidémie du COVID-19 provoque une forte réduction de la demande intérieure, et affecte durement le secteur du tourisme (12,5% du PIB), les transferts des migrants et les exportations du pays. Le report des élections législatives, actuellement prévues pour le 20 juin, a prolongé les incertitudes politiques et financières, le pays n’ayant toujours pas de budget pour l’année 2020. L’agence s’attend à une chute des recettes fiscales au cours des prochains mois, amorcée d’ailleurs en fin d’année dernière avec la baisse sensible du niveau des impôts décidée par le gouvernement. Compte tenu également de la chute prévisible des recettes en devises, l’agence envisage un déficit de la balance courante à -3,3% du PIB cette année (contre -2,2% en 2019), et ce malgré la chute des prix du pétrole. La croissance pour 2020 pourrait être négative, d’environ -1%, avant un rebond en 2021 (+4%). L’agence prévoit un creusement du déficit public à -9,3% du PIB en 2020 (contre -6,8% en 2019), accroissant un endettement déjà important. La dette publique s’élevait à 87% du PIB l’an dernier et devrait atteindre 94% en 2020 d’après les estimations de Fitch. Celle-ci est constituée pour moitié de dette externe. Le montant de la dette publique externe à rembourser sur la période de mai à décembre 2020 est de 3,2 Mds USD et de 13,8 Mds USD sur la période 2021-2023.