Le premier pilier du troisième plan d’urgence économique, annoncé le 7 avril et dont l'examen par la Diète doit être finalisé le 30 avril, est consacré à la réponse sanitaire à la crise du COVID-19. Les mesures mises en œuvre à ce titre (15,5 Mds sur un total du plan d'urgence de 1000 Mds €), y poursuivent un double objectif : éviter la propagation de l’épidémie et doter le pays de moyens suffisants pour prendre en charge les malades et lutter contre le virus.

1. Le gouvernement entend prévenir la propagation, en sécurisant les stocks d’équipements de protection et en ciblant les foyers de contamination.

1.1 Limiter les interactions sociales et promouvoir les bons gestes.

Le METI engage 11 M € pour développer la télémédecine et limiter les déplacements des personnes présentant des symptômes légers. Parallèlement, les restrictions à la délivrance d’ordonnances à distance ont été assouplies et le coût des livraisons de médicaments est pris en charge par le ministère de la Santé et du Travail (MHLW) (enveloppe de 3,9 M€). Elément phare de la lutte contre la propagation du virus, la fermeture des écoles, sera soutenue, à hauteur de 1,4 Md €, par le MHLW, qui versera des allocations journalières aux parents de jeunes enfants prenant des congés payés (jusqu’à 70 € par jour). Plusieurs mesures ont également été prises pour rassurer la population et communiquer sur les gestes barrières : portail internet, campagne d’information par le ministère de l’Intérieur et des Communication (MIC) - enveloppe de 6,7 M €-, enquête sur la perception de la crise et des méthodes de désinfection par la population et publication de supports de communication pour prévenir une demande excessive en produits du quotidien, en particulier sanitaires (budget du METI de 1,2 M €) et mise en place d’une stratégie de lutte contre la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux (enveloppe de 1,7 M €).

1.2 Détecter précocement et suivre les foyers d’infection.

Ce volet inclut : l’envoi d’experts dans les zones contaminées, financé par une enveloppe de 3,7 M€ attribuée au MHLW ; l’instauration d’une quarantaine de 14 jours et des tests PCR, financés par une enveloppe de 36 M€ du MHLW, pour les personnes entrant sur le territoire japonais ; le doublement du nombre de tests quotidiens dans l’ensemble du territoire (la capacité actuelle étant de 9.000 par jour sur un objectif affiché de 20.000). Le développement de nouveaux tests plus rapides est, par ailleurs, confié à l’Institut National des Maladies Infectieuses (NIID), qui se voit accorder 18 M € par le MHLW, dont 5,8 M € pour la R&D.

1.3 Pallier la pénurie en équipements de protection.

Le MHLW va consacrer 1,6 Md € à l’achat et à la distribution de masques, produits désinfectants, vêtements de protection et kits de tests- dont 200 M € afin de distribuer deux masques réutilisables à 50 millions de foyers-. Le manque d’équipements de protection dans les établissements de santé s’élèverait, en effet, à 270 millions de masques chirurgicaux, 13 millions de masques de type N95, 1,8 million de tenues de protection, 45 millions de blouses médicales, 9 millions de visières de protection et 1,25 million de litres d’éthanol. Mais, pour pouvoir disposer de stocks suffisants, le Gouvernement entend augmenter en priorité leur production sur le territoire japonais. A cette fin, le METI se voit attribuer une enveloppe de 25 M € destinée à financer, sous forme de subventions, les investissements en équipements de production effectués après le 14 février 2020, avec un plafond de 255 000 € par ligne de production.

 

2. L’objectif du gouvernement est aussi d’améliorer la prise en charge des patients, tout en investissant dans la recherche appliquée pour la découverte d’un traitement définitif.

2.1 Réorganiser et améliorer l’accueil et la prise en charge des patients.

Plus de la moitié du budget du pilier 1 (8,5 Mds €) alimentera un fonds d’urgence du Cabinet Office à destination des préfectures. Le MHLW dispose par ailleurs d’une enveloppe de 1,3 Md € pour financer la réorganisation des établissements de santé (installation de lits supplémentaires, matériel de test PCR, médecins d’appui…). Le gouvernement ambitionne notamment de sécuriser plus de 50 000 lits d’urgence dans le pays, contre 28 000 à l’heure actuelle. Le Cabinet Office et le MHLW sont également chargés de mettre en place conjointement une base de données sur les patients, les stocks d’équipements etc. auprès d’une cible de 8.000 établissements médicaux (14,6 M €). Enfin, 135 M € seront alloués au MHLW pour l’adaptation des prestations des services sociaux pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap aux nouvelles conditions sanitaires (achat de produits, transport, consultations à domicile, nouveaux outils TIC,..), ainsi que le transfert de personnels entre établissements.

2.2 Renforcer les moyens en appareils respiratoires.

Avec 1.400 dispositifs d'oxygénation par membrane extracorporelle, « ECMO », disponibles (mais seulement 300 utilisables par du personnel formé), le Japon paraît peu armé pour affronter une augmentation de cas graves. Aussi, le MHLW va-t-il dédier 225 M € à l’achat d’appareils respiratoires et 3,7 M € à la formation en urgence du personnel médical utilisateur. Le MEXT (ministère de l'Education, la Culture, du Sport, des Sciences et Technologies) gèrera plus globalement 21 M € pour former le personnel des hôpitaux universitaires et le METI, 75 M €, pour subventionner la production locale - alors que le MHLW a levé les restrictions réglementaires à l’entrée de nouveaux acteurs sur ce marché (délai d’autorisation de 4 mois réduit à quelques jours).

2.3 Soutenir le développement d’un traitement, d'un vaccin et de technologies de diagnostic.

Le METI disposera d’une enveloppe de 120 M € pour le traitement de 2 M de patients par le médicament Avigan et financera l’accroissement des capacités de production liées (sur l’enveloppe de 75 M précitée). Le MHLW disposera quant à lui de 25 M € en faveur de l’établissement local de moyens de production de principes actifs pharmaceutiques. Enfin, le MHLW et le MEXT consacreront 170 M € au soutien de la R&D médicale appliquée, encourageant la collaboration entre industriels et universitaires. La Japan Agency for Medical Research and Development (AMED) gérera également des enveloppes spécifiques consacrées au développement de vaccins (85 M €), à l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité d’autres traitements, comme le Futhan, (4,7 M €) et à la R&D universitaire (55 M €, dont 6,4 M € pour la coopération internationale) (voir ND-2020-0177809).

Le METI disposera, par ailleurs, d’une enveloppe de 95 M €, gérée par l’AMED, afin de soutenir la R&D sur les nouvelles technologies permettant de traiter les malades graves, d’assurer un dépistage précoce et à grande échelle et de prévenir et contrôler la contagion. Enfin, les frais médicaux engagés par les patients pour les tests et le traitement médical du virus seront pris en charge intégralement par les autorités publiques (3/4 par les autorités centrales – enveloppe de 157 M € du MHLW-, 1/4 par les préfectures).