Toutes les semaines, le Service économique régional d'Ankara produit une analyse de l'évolution des marchés financiers turcs.

Indicateurs

20/03/2020

 var semaine

var mois

var 31 décembre 2019

BIST 100 (TRY)

86 684

-12,1%

-25,0%

-24,2%

Taux directeur de la BCT

9,75%

-100 pdb

-100 pdb

-225 pdb

Taux des emprunts de l'Etat à 2 ans

11,17%

-9 pdb

-24,5 pdb

-34,5 pdb

Taux des emprunts de l'Etat à 10 ans

13,26%

114 pdb

155 pdb

126 pdb

Pente 2-10 ans

210

123 pdb

180 pdb

161 pdb

CDS

576 pdb

79 pdb

311 pdb

298 pdb

Taux de change USD/TRY

6,48

3,3%

7,1%

9,1%

Taux de change EUR/TRY

6,97

-0,6%

5,9%

4,7%

 

 

1 mois

2 mois

3 mois

6 mois

9 mois

1 an

Taux EUR/TRY FW 13/03

7,0904

7,1666

7,2331

7,4437

7,6623

7,8851

Taux EUR/TRY FW 20/03

7,0428

7,1195

7,1731

7,3774

7,5897

7,8092

Var en centimes de TRY

-4,75

-4,71

-6,00

-6,63

-7,26

-7,59

Source : Investing.com, Borsa Istanbul
Données relevées à 15h30

            Cette semaine, les marchés financiers turcs ont de nouveau subi l’impact négatif du Covid-19 sur la demande mondiale, avec une chute significative des actifs turcs tant sur le marché dette que sur le marché action. À la suite de la réponse budgétaire au Covid-19 annoncée par le Président Erdogan le 18 mars, laquelle prévoit des dépenses publiques supplémentaires de 100 Mds TRY (environ 14 Mds EUR), les primes de risques turques se sont envolées pour atteindre 586 points de base le 19 mars, un record. Le mois précédent, les CDS à 5 ans étaient inférieures de 311 points de base. La vitesse à laquelle les CDS sur les emprunts souverains turcs ont augmenté est sans précédent : lors des tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Turquie à l’été 2018, qui avaient débouché sur une grave crise de change, les CDS n’avaient pas connu pareille augmentation soudaine (voir annexe). Le niveau des primes de risques, déjà très élevé, constitue un sujet d’inquiétude, alors que la propagation du Covid-19 ne s’est pas encore transformée en crise sanitaire. En comparaison de ses pairs émergents, les CDS turcs affichent des performances médiocres, alors que le pays est toujours engagé dans une opération militaire à la frontière syrienne et qu’il devra probablement accentuer ses efforts budgétaires pour contenir la propagation du virus et soigner ses patients. Ainsi, les taux d’intérêts des obligations turques de long-terme s’établissaient en fin de semaine à 13,26%, enregistrant une hausse de 114 points de base en rythme hebdomadaire. Dans le même ordre d’idée, le spread des rendements d’emprunts souverains à 10 ans de la Turquie et des États-Unis s’est creusé, s’établissant le 19 mars à 1231 points de base (voir annexe).

Le marché action poursuit son net recul enregistré depuis le début du mois de mars (voir annexe). L’indice BIST 100 de la bourse d’Istanbul abandonnait 12,1% en rythme hebdomadaire, pour atteindre au creux de la semaine 81 936 points, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis janvier 2017. Le lundi 16 mars, la bourse d’Istanbul reculait de 8,1% par rapport au vendredi précédent, à la suite des mesures drastiques annoncées par l’exécutif : fermeture des écoles et des universités, suspension des évènements sportifs et culturels, fermeture des lieux de divertissement et de restauration, interdiction des prières collectives. Anticipant une mise à l’arrêt de l’économie locale, les investisseurs précipitaient la chute des actifs turcs. La baisse sensible des indices XBANK et Tourisme de la bourse d’Istanbul reflètent les inquiétudes des marchés (voir annexe) sur deux secteurs en première ligne d’un ralentissement de l’activité.

À la réponse budgétaire a précédé une réponse monétaire : le 17 mars, la Banque centrale turque a annoncé une série de mesures pour soutenir l’économie et endiguer le ralentissement attendu de l’activité. A la suite d’une réunion extraordinaire, l’institut d’émission a annoncé un abaissement de 100 points de base du taux directeur (désormais à 9,75%), une diminution du ratio de réserves obligatoires entraînant de facto une injection de liquidités de l’ordre de 5,1 Mds USD à la disposition des banques locales, la mise en place d’un délai de 3 mois pour le paiement des dettes libellées en devises des exportateurs turcs ainsi qu’une mesure visant à inciter les banques à distribuer du crédit aux entreprises affectées par les effets néfastes du Covid-19 sur la demande (coût d’emprunt plus faible d’un point de pourcentage, soit 8,75%, si les banques attestent prêter aux entreprises en difficultés). Malgré l’ampleur des mesures prises par la Banque centrale, lesquelles se conjuguent aux mesures extraordinaires annoncées par la BCE et la Fed, l’effet sur les marchés a été limité : stabilisation de l’indice BIST 100 mais pas de rebond significatif.

Les taux de change ont quant à eux été moins affectés que ceux des autres économies émergentes. Cela s’explique par les restrictions sur les opérations de swaps de devises mises en place en début d’année par l’autorité monétaire, de façon à lutter contre la dépréciation de la monnaie locale. Le taux de change EUR/TRY demeure presque inchangé (-0,6%). En revanche, le taux de change USD/TRY a augmenté de 3,3%, pour la raison suivante : les obligations américaines étant considérées comme des valeurs refuges, la demande de dollar a explosée, tandis que la réserve fédérale américaine multiplie les lignes de swaps. Mécaniquement, le dollar s’est apprécié par rapport à la lire : le taux de change USD/TRY est désormais au plus haut depuis 18 mois.

Publication

Date de publication

Entité

Indice de confiance du consommateur

Prix de l’électricité et du gaz

Indices de confiance sectoriels

Indice de confiance économque

23/03 à 10h

 

25/03 à 10h

25/03 à 10h

27/03 à 10h

Turkstat

 

Turkstat

Turkstat

Turkstat