Après deux ans de recul, nos exportations (1,6 Md EUR) sont en hausse grâce à la reprise des livraisons d’avions. Hors aéronautique, elles restent limitées et inférieures à leur potentiel reflétant les difficultés d’accès au marché rencontrées par nos entreprises. Nos importations (1,9 Md EUR) sont stables et affichent une augmentation significative de nos achats d’huile de palme. L’accord de partenariat économique global CEPA, en cours de négociation entre l’UE et l’Indonésie, pourrait nous permettre de réduire notre déficit (312 M EUR).

En 2019, au sein de la région ASEAN, l’Indonésie était notre 4ème client, notre 5ème  fournisseur et notre 5ème déficit bilatéral, ce qui ne reflète ni son rang de première économie de la région ni l’importance de nos investissements (environ 200 entreprises). Au niveau mondial, en 2019, l’Indonésie était notre 47ème client (45ème en 2017, 48ème en 2018), et notre 44ème fournisseur (45ème en 2017 et 2018). Le chiffre de nos exportations de biens (1,56 Md) n’est pas le meilleur indicateur de notre relation économique avec l’Indonésie. Tout d’abord, il n’intègre pas le rôle de plateforme joué par Singapour, qui fait qu’une partie des échanges avec l’Indonésie n’apparait pas dans les statistiques bilatérales. Ensuite, il convient de prendre en compte nos exportations de services (1,6 Md EUR en 2018) et le montant des dividendes rapatriés par les filiales françaises en Indonésie (1,7 Md EUR en 2018).

 

Commerce bilatéral

Reprise des exportations grâce à l’aéronautique 

L’aéronautique soutient nos exportations qui progressent de 23 % sur un an, à 1,56 Md EUR. Les livraisons d’aéronefs ont augmenté de 115 % pour atteindre 783 M EUR (soit 50% de nos ventes). Hors aéronautique, nos exportations chutent de 14 %, à 779 M EUR, après avoir augmenté de 14 % en 2018. Les produits laitiers (70 M EUR) sont notre deuxième poste d’exportation mais baissent de 1,4 %. Ils sont suivis par les préparations pharmaceutiques (59 M EUR) dont les ventes progressent de 35 %.

Par secteur, en dehors de l’aéronautique, nos exportations appartiennent principalement aux catégories des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (272 M EUR soit 17% de nos ventes), des autres produits industriels (326 M EUR, 21%, pour l’essentiel, outre les produits pharmaceutiques, des produits chimiques et des parfums/cosmétiques) et des produits agroalimentaires (144 M EUR, 9 %). Les produits de ces catégories ne représentent pas plus de 50 M EUR d’exportation pris individuellement, et leur évolution est souvent erratique. Notre 4ème poste d’exportation est ainsi la pâte à papier en 2019, alors qu’il était 11ème l’année précédente. Deuxième poste en 2018, les matériels de distribution et de commande électrique ne sont plus que septième, après un recul de 57 %.

A noter, nos exportations de vins et spiritueux reculent de 74 %, à 935 000 EUR, en raison de l’embargo imposé depuis avril 2019 au niveau européen. Celui sur les produits laitiers ne se traduira que dans les chiffres de 2020.

Nos importations sont stables et diversifiées

Nos importations sont globalement stables à 1,87 Md EUR (+0,8 % sur un an). Elles sont dominées par les produits des industries de main d’œuvre en particulier les produits de la catégorie textile, habillement, cuir et chaussures (35% de nos importations), qui progressent de 3,7 % sur un an et dont les chaussures (de  sport pour l’essentiel) forment le poste principal (399 M EUR, 21 % de nos importations totales).

Elles sont suivies par nos importations d’équipements (mécanique, matériel électrique, électronique et informatique), qui atteignent 483 M EUR (26 % des importations), en baisse de 10 % par rapport à 2018. Il s’agit principalement : d’appareils électroménagers (110 M EUR, en hausse de 3,5 %, deuxième produit après les chaussures), de moteurs et générateurs (92 M EUR, en baisse de 30 %) et de matériel de distribution électrique (85 M EUR, en hausse de 8 %). Viennent ensuite les autres produits manufacturés, que nous importons à hauteur de 372 M EUR (20 % du total). Cette catégorie comprend principalement des produits manufacturés divers (153 M EUR) et des produits chimiques, parfums et cosmétiques (102 M EUR) en hausse de 20 % grâce à la mise en service de l’usine de caoutchouc synthétique de Michelin (nos importations de caoutchouc synthétique ont été multipliées par neuf en un an à 17 M EUR).

Les autres catégories d’importations progressent. Les importations de produits agroalimentaires augmentent de 24 %, à 184 M EUR, notamment grâce aux huiles et graisses dont nos achats ont crû de 39 %, à 87 M EUR, suite à l’entrée en service de la raffinerie de la Mède. Les huiles, essentiellement de palme, sont désormais le quatrième produit que nous importons le plus d’Indonésie. Celles de matériels de transports (94 M EUR, +22%) ont été soutenues par un flux nouveau de véhicules automobiles passés de 4 à 23 M EUR en un an.

Une baisse de déficit à relativiser

La bonne performance française dans l’aéronautique a permis de réduire notre déficit vis-à-vis de l’Indonésie de 47 % à 312 M EUR. Hors aéronautique, notre déficit continue à se creuser (+15 % à 1,1 Md EUR) ; il a augmenté de 5 % par an en moyenne depuis 2013. Ce déficit reflète la difficulté pour nos exportateurs à pénétrer le marché indonésien. Notre part de marché dans les importations indonésiennes s’élève à 0,84 % (chiffres indonésiens hors aéronautique), trois fois moins qu’au niveau mondial (2,9 % en 2018). Elle nous situe au troisième rang parmi les fournisseurs européens de l’Indonésie, derrière l’Allemagne (1,97 %) et l’Italie (1 %). Pour 2020, la dégradation de la situation financière de Garuda et Lion Air en raison du Coronavirus devrait impacter sensiblement nos livraisons aéronautiques.

Cette situation reflète la difficulté qu’ont nos exportateurs à surmonter les nombreuses barrières à l’importation, notamment en termes d’obstacles techniques, de normes sanitaires et phytosanitaires et de règles de contenu local. Les PME ne réalisent ainsi que 8 % de nos exportations, contre 16 % en moyenne en ASEAN. Dans ce contexte, il est primordial de conserver un niveau élevé d’ambition dans les négociations menées par l’UE en vue d’un accord de partenariat économique global (IEU CEPA) avec l’Indonésie.