Les Etats-Unis ont sanctionné Rosneft Trading, filiale basée en Suisse du Groupe pétrolier russe Rosneft. L’entreprise de courtage est accusée d’avoir commercialisé 60 millions de barils de brut vénézuélien entre août 2019 et janvier 2020 en contournant les mesures restrictives américaines imposées à l’entreprise nationale pétrolière (PDVSA). Cette mesure marque un nouveau durcissement dans la stratégie américaine de pression maximale à l’encontre du régime chaviste.

Le Département du Trésor américain (OFAC) a mis sous sanctions Rosneft Trading, filiale de courtage suisse du groupe pétrolier Rosneft, ainsi que son président Didier Casimiro. Les éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et les transactions avec les sanctionnés sont interdites pour les entités sous juridiction américaine ou ayant des intérêts américains (US Persons). Ces sanctions annoncées le 18 février 2020 prendront pleinement effet à partir du 21 mai 2020.

L’administration américaine reproche à Rosneft Trading d’avoir commercialisé 60 millions de barils de brut vénézuélien entre août 2019 et janvier 2020 au bénéficie de l’entreprise nationale pétrolière (PDVSA). Cette dernière est inscrite sur la liste des entités spécialement désignées (SDN) depuis janvier 2019. Selon les experts, Rosneft Trading commercialiserait les 2/3 des exportations pétrolières vénézuéliennes pour le compte notamment de raffineurs indiens et chinois. Les sanctions américaines pourraient dès lors accroitre les invendus, déjà estimés à 677.000 b/j en février 2020, soit les ¾ de la production estimée sur la même période.

Selon les experts, les exportations totales s’élèveraient à 951.900 b/j en décembre 2019. Les raffineries indiennes (Rosneft et Reliance) seraient les principales clientes des hydrocarbures vénézuéliens. Les cargaisons pétrolières restantes passeraient surtout par des pays de transit (Singapour, Togo) pour notamment alimenter des raffineries chinoises et malaysiennes ou être échangées contre des produits pétroliers.

Concernant les importations pétrolières, l’indien Reliance (520.000 barils) serait le premier fournisseur en février/mars 2020, suivi par l’Américain J&D Oilfield International (500.000 barils), l’Italien ENI (250.000 barils), le Singapourien Sahara Energy International (240.000 barils) et le Russe Rosneft (240.000 barils).

S’agissant de la production, elle se serait stabilisée autour de 700-800.00 b/j. Dans la ceinture de l’Orénoque (500.000 b/j en décembre 2019), le premier producteur serait Chevron (120.000 b/j), suivi par Rosneft (80.000 b/j) et CNPC (75.000 b/j).