Le commerce bilatéral France Soudan en 2019
La France bénéficie d’un excédent structurel, en légère baisse également et qui atteint 29,5 M€ (-6%). Plus que les années précédentes nos exportations sont portées par les produits pharmaceutiques. Quant à nos importations, elles dépendent essentiellement de la gomme arabique. La place du Soudan dans le commerce avec la France reste stable.
Malgré la situation instable qu’a connu le Soudan l’an dernier, le commerce bilatéral s’est relativement maintenu avec un total échangé de 123,6 M€ (soit -3% par rapport à 2018). La France bénéficie d’un excédent structurel, en légère baisse également et qui atteint 29,5 M€ (-6%). Plus que les années précédentes nos exportations sont portées par les produits pharmaceutiques, qui représentent à eux seuls 38% de nos ventes. Quant à nos importations, elles dépendent essentiellement de la gomme arabique. La place du Soudan dans le commerce avec la France reste stable : il est notre 125ème client (76,6 M€), et notre 117ème fournisseur (47 M€). Selon les dernières données de la Banque Centrale du Soudan en 2018, la part de marché de la France représentait 1 % du total des importations soudanaises, et 2 % du total exporté.
1.Le commerce bilatéral s’est légèrement contracté, réduisant mécaniquement l’excédent français
Le volume des échange bilatéraux était de 123,6 M€ légèrement inférieur à la moyenne de 127,6 M€ sur la décennie. La France dispose d’un excédent commercial structurel vis-à-vis du Soudan : les exportations se sont élevées à 76,6 M€ et les importations à 47,1 M€, soit une baisse respective de -3,3% et -1,3% alors même que la situation économique a été très volatile dû aux évènements, ayant amené la chute du régime précédent.
2. Un renforcement de la concentration de nos postes à l’exportation
Tout comme en 2018, les exportations françaises vers le Soudan demeurent concentrés sur les 4 secteurs d’exportations française les plus importants, qui comptent pour 87 % (contre 73% l’an dernier) de nos ventes vers ce pays :
- Les produits pharmaceutiques (38 % - 29 M€), en forte progression (+63%). Ce poste est fortement tributaire de la commande publique. Fin 2019 la Banque Centrale a mis fin au système obligeant les exportateurs à céder aux importateurs de médicaments 10% du montant des leurs recettes en dollars au taux officiel[1]. Cette décision a entraîné un quasi arrêt des importations de médicaments de la part du secteur privé.
- Les machines industrielles et agricoles (22% - 17 M€), également en forte augmentation (+36%). Ce secteur est porté par les commandes des grands groupes privés, qu’ils soient nationaux ou internationaux (pays du Golfe). Il s’agit sans doute du secteur le plus dynamique de l’économie soudanaise.
- Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (18% - 14 M€), dont les ventes ont baissé de 20%. Ce repli est certainement la résultante de la situation qu’a connue ce pays l’an dernier.
- Les produits des industries agroalimentaires (9 % -7 M€), dont la diminution est tout aussi marquée, à -32 % en 2018, là aussi dû aux évènements de 2019.
En 2018 (dernières statistiques disponibles), le nombre d’exportateurs français vers le Soudan s’élevait à environ 300. Sur ce total, 10% étaient des grandes entreprises, 34% des ETI et 60% des PME.
3. Nos importations restent à 98 % agricoles
En 2019, les importations françaises depuis le Soudan ont reculé de -1% et demeurent quasi exclusivement agricoles (gomme arabique en grande majorité). Ce pays est le principal exportateur mondial de cette denrée, alors que la France en est le principal importateur.
Structure des échanges de biens entre la France et le Soudan en 2018 et 2019 avec leur évolution
Evolution des échanges de biens entre la France et le Soudan entre 2010 et 2019 (en €)
Source : Douanes françaises
[1] soit environ 1 $ pour 50 SDG , alors que le taux sur le marché parallèle est de 1 $ pour 100 SDG