L’économie lettone a connu en 2019, un net ralentissement d’activité estimé à 2,1%. La projection sur les prochaines années est de 2,3% en 2020 et 2,4% en 2021, ramenant opportunément, eu égard à un début de dérive inflationniste (estimation 2,8% en 2019), le rythme de la croissance en-dessous de la croissance potentielle.

L’année 2019 marque le début d’un net ralentissement de la croissance économique en Lettonie ; la croissance ayant décéléré à 2,1% sur les trois premiers trimestres 2019 (respectivement 3,1% et 1,8% aux premier et deuxième trimestres, et 2,8% au troisième trimestre, 1,1% au quatrième trimestre), mais reste équitablement distribuée selon les différents secteurs de l’économie, santé (+9% en g.a), agriculture (+8,6%), hôtellerie-restauration (+6,5%), technologies de l’information et de la communication (+4,8%), commerce (+4,7%). Les secteurs de la finance et des assurances, du transport et de l’immobilier affichent néanmoins une quasi-stagnation. Sur l’année 2019 la production industrielle en volume est à 2% en rythme annuel. L’économie lettone se distingue par une productivité atteignant à peine à 45% de la moyenne européenne.
La croissance reste in fine tirée par la demande interne, qui devrait contribuer à hauteur de 3,1pp en année pleine selon la Commission européenne. Au premier semestre 2019, les dépenses de consommation finale des ménages ont augmenté de 3,3%, progressant toutefois à un rythme nettement plus faible que celui des salaires (+7,8% en rythme annuel, +4,1% en termes réels en prenant en considération l’inflation), ce qui tend à favoriser l’épargne des ménages. Au deuxième trimestre 2019, le salaire moyen s’établit à 1083 euros bruts mensuels (799 euros nets mensuels) ; respectivement 1079 euros bruts mensuels dans le secteur privé (+8,9% en g.a en termes nominaux) et 1097 euros dans la fonction publique (+6% en g.a en termes nominaux).
L’investissement (FBCF), tant privé que public est également dynamique, avec une croissance de 6,1% au premier semestre 2019. Un ralentissement est attendu avec une croissance de 4,5% sur l’ensemble de l’année.
L’impact du commerce extérieur reste négatif à hauteur de 0,7pp en 2019. Sur la période du 1er janvier au 30 septembre 2019, les exportations lettones ont atteint 9,41 milliards d’euros (+0,6% en g.a) et les importations 11,69 milliards d’euros (+0,3% en g.a), portant le déficit du commerce extérieur à 2,28 milliards d’euros (contre 2,295 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année 2018). Les principaux partenaires de la Lettonie étaient la Lituanie (16,9% des exportations totales), l’Estonie (11,3%), la Russie (10,5%), l’Allemagne (6,8%) et le Canada (5,9%) ; ses principaux fournisseurs étaient la Lituanie (18,1% des importations totales), l’Allemagne (10,7%), la Pologne (9%), l’Estonie (7,6%) et la Russie (6,8%) et le Canada (5,9%). La France est actuellement le treizième partenaire commercial de la Lettonie, absorbant 1,85% de son commerce extérieur .
L’inflation, proche de 0% de 2013 à 2016, s’est accéléré depuis deux ans, passant de 1% en rythme annuel en mars 2017 pour atteindre un pic à 3,2% en glissement annuel en octobre 2018. L’inflation est revenue à 2,3% en rythme annuel en octobre 2019, où elle atteint 1,9% pour les biens et 3% pour les services .
Les Finances publiques sont en bon ordre : sur la période du 1er janvier au 30 septembre 2019, la Lettonie a enregistré un excédent budgétaire de 521,6 millions d’euros, soit 1,7% du PIB, les recettes budgétaires ont atteint 8,4 milliards d’euros (+3,1% en g.a, dont hausse des recettes liées à l’impôt sur le revenu) et les dépenses budgétaires 7,9 milliards d’euros (+5,7% en g.a). Le budget 2020 table sur des recettes publiques à hauteur de 9,89 milliards d’euros (+717,7 millions d’euros comparé à 2019) et sur des dépenses publiques à hauteur de 10 milliards d’euros (+610,1 millions comparé à 2019). Le déficit budgétaire du pays est prévu à 0,3% du PIB et la dette publique à 35,4% du PIB à la fin de l’année 2020. La politique fiscale en Lettonie est actuelle orientée vers la modernisation du système de collecte des taxes et la lutte contre l’économie souterraine, dont le niveau est estimé à 24% du PIB.
Au global, les prévisions restent favorables, croissance stabilisée sur les 3 prochaines années, et inflation maîtrisée . Le rythme de croissance devrait revenir en-dessous de son potentiel de long terme, estimé autour de 3% par an. Les principaux risques sur la croissance à CT sont exogènes. Le pays est en consensus global sur les politiques fiscales et budgétaires en politiques, la population soutient majoritairement l’euro d’après les derniers sondages d’opinions ; 63% favorable, 19% contre et 12% indécis en 2018. Ainsi, les risques identifiés sont davantage liés à l’instabilité en Europe (Brexit, industrie automobile allemande, ou choc lié à un recul du marché immobilier dans les pays scandinaves).