Région Amérique Andine : Le commerce bilatéral de la France avec les pays andins en 2019

La France a enregistré des évolutions très contrastées de ses échanges avec les pays de la région en 2019, dans le contexte du ralentissement économique du sous-continent, affecté à la fois par des facteurs internes (mouvements sociaux) et externes (volatilité de la demande internationale de matières premières, en particulier en provenance de Chine).

En Bolivie, la France retrouve un excédent commercial grâce notamment à la hausse des exportations liées au contrat de radars (+31 MUSD), poste qui dominera les exportations françaises dans les années à venir. De surcroît, nos importations diminuent considérablement en raison des moindres achats de produits miniers (-32 MUSD), malgré la hausse des exportations agricoles et chimiques. La France, 13e fournisseur de la Bolivie en 2018, progresse d’un rang en 2019.

En Colombie, l’année 2019 a été marquée par la poursuite du rebond des livraisons d’aéronefs, après l’année blanche de 2017. Nos exportations de matériel de manutention ont également été particulièrement dynamiques, tandis que les importations françaises de houille ont fortement reculé (à l’image de l’ensemble des exportations colombiennes de ce produit vers l’Europe), ainsi que, dans une moindre mesure, celles de fruits tropicaux.

En Equateur, nos exportations poursuivent leur progression (+24% en 2019 après à +6% en 2018) dans le contexte de la matérialisation des effets de l’ALE UE / pays andins, entré en vigueur en 2017. Outre les secteurs où nos produits sont traditionnellement compétitifs (chimie, pharmacie), des secteurs comme l’agroalimentaire affichent une progression significative (+80% en 2019). Nos principaux postes d’importations étaient pour leur part globalement stables.

Le Guyana a vu ses importations en provenance de France quasiment doubler, à la faveur de la poursuite accélérée du développement de nos exportations de structures métalliques (multipliées par quinze en deux ans).

Au Pérou, le recul de nos exportations tient notamment aux équipements électriques (-7 MUSD) et aux automobiles. La hausse de nos importations est pour sa part portée par le GPL (+97 MUSD) et les fruits tropicaux (+22 MUSD).

Le Suriname a renforcé son excédent commercial à l’égard de la France en 2019, grâce à la poursuite de la hausse de nos importations d’hydrocarbures (23 MEUR contre 7 MEUR en 2018 et un chiffre quasi nul en 2017).

Avec le Venezuela, les échanges bilatéraux (96 MEUR) connaissent un rebond en 2019 (+8 % en g.a), après six années de forte contraction (-88 % depuis le pic de 2012), grâce au dynamisme des importations (75 MEUR), essentiellement concentrées sur les produits de l’industrie agroalimentaire. Les exportations restent atones (21 MEUR), conséquence de l’effondrement de l’économie vénézuélienne, du manque de devises pour importer, des arriérés de paiement envers les entreprises et de la préférence du gouvernement vénézuélien pour les pays alliés. Au total, le solde commercial reste déficitaire (-54 MEUR) alors qu’il était traditionnellement en faveur de la France (188 MEUR en 2012).