Faible émetteur de gaz à effets de serre, la Hongrie se rallie à l'objectif européen de neutralité carbone à l'horizon 2050.

La Hongrie est un État européen dont les émissions de CO2 par habitant sont historiquement faibles : avant 1989, elle était déjà l’un des plus faibles émetteurs du bloc soviétique (8,1 T par habitant en 1980 contre 13,1 T en Pologne). En 2017, la Hongrie était ainsi le sixième État européen avec les plus faibles émissions de CO2 par habitant, avec 6,6T par habitant, entre le Portugal (7,2T/hab) et la Lettonie (6,1T/hab), largement en-dessous de la moyenne de l’Union européenne (8,8T/hab). Cependant, les émissions de CO2 par habitant du pays sont en hausse depuis 2013 du fait de la baisse du nombre d’habitants, de la reprise de l’activité industrielle  dans le pays, très affecté par la crise économique de 2008, et enfin de  l’augmentation du fret – notamment routier.

La production d’électricité – dont une partie provient de  la centrale à charbon de Matrai Erömü, mais aussi de centrales à gaz – a été responsable de 21% des émissions de CO2 de la Hongrie en 2017. La Hongrie cible pour 2030 une production d’électricité à 90% non-émettrice de carbone, notamment grâce à l’extension de la centrale nucléaire de Paks. Le gouvernement vise aussi une augmentation de la part d’énergies renouvelables de 13 à 21% du mix énergétique en 2030, ainsi qu’une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport au niveau de 1990.

La Hongrie s’est finalement ralliée, sous conditions, à l’objectif de neutralité carbone lors du Conseil européen de décembre 2019 et met en avant les conditions suivantes qui sont avant tout d’ordre financier :

  • Les coûts inhérents à la protection de l’environnement doivent être payés par les gros pollueurs, pays et entreprises, qui bénéficient le plus des émissions de CO2
  • Les coûts de l’alimentation et de l’énergie ne doivent pas augmenter pour les particuliers
  • L’énergie nucléaire doit faire partie intégrante de la stratégie de réduction des émissions de CO2
  • Enfin, les aides européennes à la transition énergétique doivent cibler les régions les plus pauvres et les plus impactées de l’Union, et en aucun cas se substituer aux fonds structurels accordés jusqu’ici.  La Hongrie estime en effet à 151 Mds EUR les investissements globaux nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050, soit 2,5% de son PIB annuel ou 515 EUR par habitant et par an.