Secteur boulanger en expansion; Kits analyses alimentaires; Aides à l’exportation; Asouplissement environnemental pour raffineries sucrières; Appels d’offres pour silos à grains; 5,7 Mrd € pour la pêche; Les exportations de produits de la mer; Contrôles qualités à l’exportation vers USA et UE; Exportation de riz vers l’UE soumises à licence d’exportation; Baisse des taxes sur les vins de l'UE? Restrictions aux échanges noix de cajou; Limitation des importations d’huile de palme raffinée ;

Agriculture et industries agroalimentaires indiennes :

Secteur boulanger en très forte expansion:

Le secteur de la boulangerie a représenté 7,22 Mrd US$ en 2018 et il devrait  atteindre 12 Mrd US$ d’ici fin 2024. Pains, biscuits et gâteaux sont les trois produits majeurs du secteur et les deux premiers représentent 82% de la boulangerie. Le marché de biscuits indien est le troisième mondial après ceux des Etats Unis et de la Chine. L’industrie fait face à des problèmes règlementaires, des déséquilibres entre l'offre et la demande et à l’augmentation du prix de la farine. Le secteur indien comprend environ 2000 petits industriels, 25 à 30 industriels de taille moyenne et deux grands Britania et Parle. A cela s’ajoute environ 85 000 boulangers du secteur informel. En parallèle à la consommation, la demande en équipements ménagers (four, toaster ) augmente.

 

Politiques et initiatives gouvernementales :

Sécurité alimentaire : des kits d’analyse rapide pour le lait et l’huile alimentaire

L’agence nationale de sécurité alimentaire, FSSAI, souhaite développer largement les kits d’analyse rapide pour les produits alimentaires de base, tels que le lait et les huiles alimentaires. 30 modèles de kits d’analyse rapides ont été approuvés, mais seulement 2 sont  produits en Inde. La FSSAI investit 2,5 M€  afin de mettre ces kits à disposition de ses agents sur le terrain. Par la suite elle espère qu’ils seront utilisés par les acteurs de la chaine agroalimentaire pour les contrôles de qualité interne.

Au moins 10 des 19 états de l’Inde ne disposent pas de moyen d’analyse de qualité sur les aliments ( Chhattisgarh, Himachal Pradesh, Karnataka, Assam, Jharkhand, Odisha, Rajasthan, West Bengal, Telengana et Uttarakhand).

L’industrie alimentaire espère avec les aides parvenir à 20% d’exportation

L’association «  All Indian Food Processor’s Association » demande la mise en place urgente de mesures venant à corriger les effets de la taxe GST sur les produits transformés. Actuellement la GST est de 12 à 18% notamment sur les conserves, les jus de fruits, le beurre et les biscuits tandis qu’elle est nulle sur les produits de base. Acheter des produits transformés renchéri le coût de l’alimentation et les consommateurs indiens continuent à privilégier les produits en vrac.

Au 1er janvier 20020 rentrera en vigueur le programme RoDTEP (Remise des droits ou taxes sur les Produits d’Exportations) qui permettra de bénéficier de primes d’au plus 7% des prix FOB des marchandises. Ainsi l’industrie agroalimentaire espère exporter 20% de sa production.

La FSSAI reporte l’obligation d’étiquetages pour les desserts glacés :

Après avoir déjà reporté du 1er janvier 2019 au 1 juillet 2019 puis au 1er janvier 2020, la FSSAI vient de reporter sine die l’obligation d’étiquetage sur les desserts glacés contenant des huiles ou protéines végétales ajoutées.

Allégement des contraintes environnementales pour les raffineries sucrières qui produisent de l’éthanol :

Face à une surproduction de sucre, le gouvernement a allégé les contraintes environnementales sur les distilleries. Elles n’ont plus désormais à déposer de demande d’autorisation environnementale, tant qu’elles ne produisent pas plus de 50% que leur autorisation actuelle. L’objectif est d’arriver à produire 1,63 Mrd de litres d’éthanol pour le carburant. 40% de cette production devrait provenir de molasses B et de sucre de canne sur la campagne 2020 à venir.

Des appels d’offres gouvernementaux pour construire des silos à grains modernes et pouvant acheter directement les céréales.

Actuellement les silos à grains devaient obligatoirement être connectés à une gare de chemin de fer. Cette obligation va tomber, ce qui va permettre de construire des silos en acier, qui nécessitent 30% de surface au sol en moins que les entrepôts. L’Inde doit construire 10 Moi T de capacités de silos à grains rapidement, ces capacités étant attendues depuis 2018. Des appels d’offres pour des Partenariats public/privés vont être émis prochainement par le gouvernement central indien. Pour cette politique de stockage modernisée, le gouvernement est appuyé par la société de conseil RITES. Par ailleurs les silos obtiendront le statut de « mandis », ce qui permettra aux agriculteurs d’y vendre directement leurs céréales, sans passer par les marchés locaux.

 Le gouvernement indien confirme 5,7 Mrd € pour la pêche sur 5 ans:

La pêche marine qui produit 4,3 Mio T annuellement dispose depuis longtemps d’une politique au niveau central, mais cela ne concerne pas la pêche continentale qui produit 9 MioT.

Un projet de politique générale sur la pêche est en cours d’élaboration, couvrant les activités de pêche, aquaculture et mariculture. Il s’attachera notamment à la traçabilité.

Deux programmes financent actuellement le secteur de la pêche : le Fishery Infrastructure dévelopment Fund , programme quinquennal, le Fishery development scheme cofinancé par la Banque mondiale sur 8 ans, et  s’y ajoutera le troisième outil financier, le Pradhan Mantri Matsya Sampada Yojana’ qui appuiera notamment le marketing et les infrastructures.

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Commerce et coopération internationale :

Les exportations de produits de la mer vers la Chine augmentent de 42%, La Chine limitant le commerce frontalier avec le Vietnam, l’Inde a profité d’ouverture de marché pour ses produits de la mer et tout particulièrement les crevettes. Elle a exporté 1 Mr$ entre janvier et novembre 2019, contre 700Mio$ sur la même période l’an passé.

Le déficit de viande porcine en Chine, du fait de l’épidémie de peste porcine peut avoir encouragé une substitution par la viande de crevette. La Chine a par ailleurs abaissé ses tarifs douaniers afin de favoriser les importations.

Les contrôles qualités sanitaires aux USA se renforcent

Les USA restent le premier importateur de produits de la mer indien, avec 33% de ses exportations, la Chine ne représentant que 15%. Mais les contrôles qualitatifs américains se sont renforcés et les droits de douanes ont été augmentés contractant les exportations de crevettes vers les USA.

Les problèmes qualitatifs répétés des crevettes indiennes sur les marchés des USA et UE ont entrainé une chute des prix. Par rapport à l’année financière 2018, en 2019 les exportations ont chuté en valeur de 9% alors que les volumes ont augmenté de 18%.

Le Trade Promotion Council of India veut généraliser les contrôles qualités à l’exportation pour éviter les refus d’importation par les USA et l’UE

Bien qu’en baisse les refus d’importation par les USA et l’EU sur les produits alimentaires (essentiellement riz basmati, produits de la mer, épices et fruits et légumes) ont concerné 147 lots pour l’UE et 1674  lots pour les USA.

Afin d’atteindre l’objectif de 100 Mrd$ d’exportation alimentaire, le gouvernement indien veut certifier 100% des produits exportés. Un portail internet devrait être mis en place pour informer les opérateurs des laboratoires permettant la certification des produits. Des pénalités financières pour les laboratoires dont les lots certifiés sont rejetés pourraient aussi voir le jour. 

Les exportations de riz vers l’UE soumises à des licences d’exportation  au 1er juillet 2020

Les exportations vers l’UE, Norvège, Suisse et Lichtenstein seront soumises à la délivrance d’un certificat d’inspection par l’Agence d’Inspection des Exportations (EIC) afin de garantir la qualité.

Les exportations de rizs vers l’UE ont chuté de 40% depuis 2018 du fait des normes renforcées sur les niveaux de résidus de pesticides ( MLR) et en particulier le tricyclazole.

Les importations de vins et voitures en provenance de l’UE pourraient être moins taxées

Après s’être retiré de l’accord RCEP (Chine, Japon, Corée, Australie, Nouvelle-Zélande et les pays ASEAN), l’Inde cherche à se rapprocher du Royaume-Uni et de l’UE.

Dans des discussions avec des dirigeants européens, l’Inde aurait montré une ouverture à abaisser les droits de douane pour les vins européens (et les voitures). Cependant le gouvernement indien a annoncé qu’il ne souhaitait pas ouvrir de négociation sur les sujets « non commerciaux » tels que les standards sociaux,  environnementaux, ni de modification importante du droit sur la propriété intellectuelle.

La Direction générale pour le commerce extérieur indien ( DGFT) a suspendu les exportations de noix de cajou et les importations de noix de cajou pelées

Craignant une externalisation du travail de transformation des noix de cajou vers les pays africains, l’Inde a restreint les exportations de noix en coque et les importations de noix pelées. Fin 2019 le prix des noix de cajou pelées avait atteint moins de 2,50€/kg sur les marchés indiens.

La filière noix de cajou en Inde représente plus de 3 000 unités de transformation et emploie plus d’un million d’indiens.

Limitation des importations d’huile de palme raffinée

L’huile de palme raffinée est désormais soumise à la délivrance d’une licence d’importation tandis que l’huile de palme brute reste d’importation libre, ceci afin de protéger les raffineries indiennes, étant donné la baisse des droits de douane au 1er janvier 2020 sur l’huile de palme : les droits sur l’huile de palme brute sont abaissés à 37,5% ( contre 40%) et ceux pour l’huile raffinée à 45% ( contre 50%). Les nouveaux droits de douane réduisent l’écart entre l’huile raffinée et l’huile brute, rendant plus compétitives les importations d’huile raffinée.

L’Inde importe près de 15 MioT d’huile alimentaire chaque année pour environ 8,8Mr €, dont 20% d’huile raffinée.