La Tunisie connaît un déficit commercial structurel, qui progresse de façon exponentielle depuis le milieu des années 2000, jusqu’à atteindre près de 15% du PIB en 2018.

La Tunisie connaît un déficit commercial structurel, qui progresse de façon exponentielle depuis le milieu des années 2000, jusqu’à atteindre près de 15% du PIB en 2018. Le commerce extérieur du pays est handicapé par i/ un positionnement pour l’essentiel sur des secteurs à faible valeur ajoutée (produits textiles, fils et câbles électriques, produits agricoles) ; ii/ la concentration géographique des exportations tunisiennes (près des ¾ vers l’Union européenne) ; iii/ la facture énergétique (qui pèse pour près du tiers du déficit commercial du pays) ; iv/ la concurrence accrue de certaines économies émergentes (dont un déficit bilatéral croissant vis-à-vis de la Chine). Le déficit commercial de la Tunisie est entretenu par le dynamisme de la consommation nationale (qui soutient la demande d’importation) au détriment de l’épargne, laquelle se révèle très inférieure à l’investissement en Tunisie. A l’avenir, le déficit commercial pourrait encore se creuser, consécutivement à la suppression progressive des régimes fiscaux préférentiels en matière d’imposition directe (offshoring) - près des ¾ des exportations étant réalisées sous le régime offshore. Dans ce contexte, les autorités tunisiennes semblent parfois tentées par le réflexe protectionniste, même si elles négocient en parallèle un Accord de Libre-échange complet et Approfondi (ALECA) avec l’Union européenne.