Le secteur des technologies en Bosnie-Herzégovine est en développement, comme en témoignent le dynamisme de quelques parcs technologiques et la multiplication ces dernières années de programmes et évènements destinés aux start-ups et jeunes entrepreneurs. Le secteur affiche toutefois un certain retard et souffre du manque de sources de financement, celui-ci se limitant aux prêts bancaires. Il devra diversifier ses instruments de financement s’il veut monter en puissance.

La Bosnie-Herzégovine a  été classée 91ème sur 140 pays en terme de compétitivité à l’échelle internationale par le Global Competitiveness Report de 2018 et 49ème sur 50 pays européens sur l’indice de développement des TIC. L'état actuel de développement du secteur IT montre un certain retard  par rapport à la moyenne mondiale  et même régionale si on compare le classement obtenu par la Bosnie-Herzégovine aux autres pays des Balkans sur plusieurs points tels que le dynamisme entrepreneurial, la capacité à innover et l’adoption des TIC où la Bosnie-Herzégovine a le plus mauvais classement.

Cette situation pourrait évoluer positivement à court-moyen terme. En effet, le secteur IT affiche aujourd'hui un réel dynamisme et présente un potentiel de croissance bien supérieur aux autres secteurs de l’économie comme l'atteste le fait que  la majorité des indicateurs supra sont en hausse ces dernières années.

Les parcs technologiques contribuent à développer une communauté d’entrepreneurs dans le secteur des technologies. Le pays compte 4 principaux parcs technologiques : Business Innovation and Technology center (BIT) à Tuzla, Networks à Sarajevo, ICBL à Banja Luka, INTERA Technology Park à Mostar. L’entreprise Ericsson Nikola Tesla (leader européen dans le domaine de la 5G) dispose également d’un centre de recherche sur le site de Mostar.

Quelques évènements et programmes phares sont organisés chaque année et permettent de créer une dynamique favorable: L’évènement phare « Sarajevo Unlimited » créé en 2016 avait réuni l’année dernière (en novembre 2018) 3800 personnes et plus d’une centaine d’intervenants internationaux dans le secteur des technologies (entrepreneurs, décideurs politiques, dirigeants d’incubateurs…). Cette année, l’évènement s'est tenu du 22 au 24 octobre 2019.

Un partenariat pour l’innovation a été mis en place de 2011 à 2016 dans les villes de Sarajevo, Tuzla, Banja Luka et Mostar. 4,7 M EUR avaient ainsi été investi dans 24 programmes de formation et avaient permis de former plus de 2000 jeunes actifs au développement de logiciels. À l’issue du programme, 300 jeunes avaient trouvé un emploi dans le secteur des technologies immédiatement après leur formation.

Des réussites locales sont également encourageantes pour les jeunes entrepreneurs, notamment l’entreprise informatique « Ministry of programming » créée en 2015 et basée à Sarajevo qui a reçu en 2017 le prix de l’entreprise la plus innovante de Bosnie-Herzégovine par le Conseil des investisseurs étrangers. L’entreprise a développé à ce jour une trentaine de produits et fait partie des entreprises les plus fructueuses du pays.

Les start-ups bosniennes disposent pour le moment de peu de sources de financement disponibles et adaptées à ce type d’activité innovante. Des investissements, notamment européens et régionaux, se mettent toutefois en place pour soutenir la recherche et développement. Le Digital Agenda for Western Balkans de la Commission européenne inclut dans ses priorités stratégiques le développement de la recherche et de l’innovation dans la région des Balkans et le Western Balkan Investment Fund apporte un soutien financier et technique aux investissements stratégiques dans certains secteurs clés comme l’énergie, les transports ou les infrastructures digitales et a à ce jour contribué au financement à hauteur de 180 M EUR de projets dans le secteur des transports et de la gestion des eaux.

Toutefois, le manque de fonds de capital-risque ou d’association de business angels, qui sont pourtant les sources de financement les plus adaptées pour les start-ups, freine le développement de l'écosystème. Ces sources présentent trois avantages majeurs : elles apportent non seulement un soutien financier mais également un soutien technique aux jeunes entreprises, sont beaucoup moins exigeantes en termes de garantie à fournir et sont souvent moins coûteuses.