Région Amérique Andine : Les perspectives de croissance 2020
Flash Info : Brèves N°44 - semaine du 29 novembre au 5 décembre 2019
L’année 2020 devrait voir une profonde modification du classement des économies les plus dynamiques de la région, avec un ralentissement en Bolivie et l’accélération de la croissance colombienne.
En Bolivie, les prévisions de croissance actuellement disponibles ne prennent pas encore en compte l’effet à moyen terme des événements d’octobre et novembre, ni celui des incertitudes institutionnelles, les mesures économiques d’envergure ne devant intervenir qu’à l’issue des prochaines élections (attendues en avril). Une révision sous les 3,5% apparaît dès lors vraisemblable. Fitch est particulièrement prudent, avec une prévision à 1%.
La Colombie devrait faire jeu égal avec la Bolivie pour afficher la plus forte croissance d’Amérique du sud parmi les grandes économies du continent, grâce notamment à la poursuite de la hausse de la consommation des ménages (traduisant également une meilleure captation statistique de celle-ci, grâce à un transfert des achats des ménages des commerces informels vers les chaînes à bas prix) et la reprise de grands investissements publics.
En Equateur, face à des prévisions de croissance pour 2020 proches de 0, qui devront être revues à la baisse en intégrant les pertes engendrées par les mobilisations d’octobre (tourisme en particulier), le gouvernement table sur les secteurs pétrolier (mise en production du champ Ishpingo soit une hausse de 2% de la production) et minier (mines Mirador et Fruta del Norte) pour soutenir la croissance. La capacité du gouvernement à faire approuver la loi sur la croissance (entre 600 et 800 MUSD supplémentaires) sera également un facteur déterminant.
Le Guyana devrait voir son PIB quasiment doubler en 2020, à la faveur du début de l’exploitation pétrolière par ExxonMobil. Ce taux devrait, selon le FMI, constituer la 3e plus forte croissance des quarante dernières années, tous pays confondus, après la Guinée équatoriale (+148% en 1997, également à la faveur d’un boom pétrolier) et la Libye (+125% en 2012, corrigeant, notamment pour des raisons statistiques, les -67% de l’année précédente).
Le Pérou devrait enregistre un rebond de sa croissance en 2020, les facteurs négatifs ayant affecté la croissance 2019 (production médiocre du secteur primaire, faibles investissements des collectivités après le renouvellement de leurs exécutifs, tensions commerciales Chine / Etat-Unis…) étant susceptibles de se redresser.
Au Suriname, le redressement entamé depuis 2017 devrait se poursuivre, la Cepal étant cependant plus prudente que le FMI et la Banque mondiale concernant le risque de soubresauts au lendemain des élections du printemps.
Au Venezuela, après avoir été affectée en 2019 par des chocs négatifs (crise politique, sanctions internationales, coupures d’électricité), la croissance devrait bénéficier de la flexibilisation de la politique économique (libéralisation des opérations cambiaires, allégement du contrôle des prix, dollarisation), du dynamisme des transferts privés (4 Mds USD prévus en 2020) et d’une relative stabilisation politique. Les prévisions restent toutefois soumises aux aléas politiques (montée des tensions, sanctions internationales) et économiques (assèchement des crédits bancaires, retour à une politique publique hétérodoxe).
|
FMI |
BM |
Cepal |
Banque centrale |
MEF |
Bolivie |
3,8 |
3,6 |
3,5 |
4,5 |
N.D. |
Colombie |
3,6 |
3,6 |
3,5 |
3,3 |
3,5 |
Equateur |
0,5 |
0,2 |
0,4 |
0,6 |
0,6 |
Guyana |
85,6 |
86,7 |
85,6 |
N.D. |
N.D. |
Pérou |
3,2 |
3,2 |
3,2 |
3,8 |
3,5 |
Suriname |
2,5 |
2,5 |
1,7 |
N.D. |
N.D. |
Venezuela |
-10,0 |
N.D. |
-14,0 |
N.D. |
N.D. |