Instabilité des prix sur de nombreux produits alimentaires

Depuis l’envolée du cours de l’oignon en septembre dernier, les prix de nombreux produits de première nécessité ont connu une instabilité certaine au Bangladesh. L’huile, la farine et le riz ont ainsi connu une hausse des prix ces dernières semaines d’après la Trading Corporation of Bangladesh, entité publique qui effectue des relevés de prix sur les marchés de la capitale (http://www.tcb.gov.bd/).

La crise de l’oignon, qui était dans toutes les discussions et journaux locaux, est emblématique. Après la décision de New Delhi d’imposer un prix minimum à l’exportation fixé à 850$ par tonne - quand le prix payé par les importateurs bangladais se situait autour de 250$ à 300$ jusque là – les prix de détail ont été multipliés par 5 jusqu’à atteindre 250 Tk/kg (2,7€). L’oignon est un aliment de base dans la cuisine bangladaise et l’augmentation des prix affecte particulièrement les foyers les plus défavorisés des zones urbaines. La décision indienne a un effet particulièrement fort, le Bangladesh étant extrêmement dépendant des importations des oignons produits chez son voisin. Le prix de vente de la production locale est presque toujours supérieur aux oignons importés d’Inde. Malgré la pression des agriculteurs pour relever les droits de douane, l’oignon continue d’en être exempté. Cette situation intervient alors qu’en février 2019, une très bonne récolte conjuguée à des importations importantes avait fait chuter les prix à 20-25 BDT/kg, créant un vif mécontentement auprès des opérateurs qui investissaient alors à perte dans cette culture.

Le gouvernement et certaines associations de consommateurs telles que Consumers Association of Bangladesh suspectent des ententes sur les prix pour faire gonfler artificiellement les cours. Des rumeurs sont également diffusées via les réseaux sociaux afin de faire croire à une pénurie. Ce fut le cas pour le sel qui a vu son prix monter en flèche en quelques heures après la diffusion de rumeur de pénurie. Au final, ces manipulations pèsent sur l’inflation. Alors que l’indice global a diminué entre septembre et octobre dernier, passant respectivement de 5,54% à 5,47% en glissement annuel, l’inflation des prix à la consommation des biens alimentaires a augmenté de 5,30% à 5,49% sur cette période.

(30/11/2019)

https://today.thefinancialexpress.com.bd/first-page/rising-onion-beats-past-record-1574788984

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