(Les articles originaux en anglais sont disponibles en pièce jointe)

Revue de presse du 1er au 15 novembre

 

Agriculture et industries agroalimentaires indiennes :

 

Huile alimentaire :

L'Inde importe plus de 8.8 milliards d’euros (environ 15 MT) d'huile alimentaire afin de satisfaire ses besoins annuels de 25 MT, ce qui en fait l'un des plus gros acheteurs mondiaux de ce produit. Le ministre du commerce met alors en avant la nécessité d'un plan "zéro importation d'huile alimentaire » pour que l’Inde devienne autosuffisante en matière de production d’huile alimentaire et réduise le déficit courant. Un comité de hauts fonctionnaires du gouvernement a été créé pour lancer une mission pour minimiser les importations. Pour financer le comité et leurs missions, une taxe additionnelle sur l’importation d’huile brute et raffinée de 2 à 10% est envisagée.

Marché agricole national électronique :

En Inde, chaque Etat divise son territoire en zones, qui sont chacune administrée par un comité du marché des produits agricoles (APMC). Les APMC peuvent gérer plusieurs marchés de gros, ou mandis et ils décident des taxes applicables localement pour vendre/acheter. Il y a donc une fragmentation des marchés, au sein d’un même Etat et entre les Etats avec des taxes différentes qui sont appliquées. De plus, les biens agricoles transitent d’un état à l’autre, passant par plusieurs marchés, ce qui génère à chaque fois de nouvelles taxes.

Ainsi, e-NAM est un portail de commerce électronique, lancé en 2016, qui met en réseau les mandis  existant de l'APMC pour créer un marché national unifié pour les produits agricoles. La ministre des finances a déclaré que le e-NAM devrait être favorisé plutôt que de mettre en avant les APMC. Parmi les 7500 APMC, 585 ont déjà été intégrés dans les e-NAM.

Cela permettra notamment aux agriculteurs de bénéficier d’un meilleur accès au marché, d’un plus grand nombre d’acheteurs/négociants et d’obtenir de meilleurs prix pour leurs produits.

La ministre a également annoncé dans le budget la création de 10 000 organisations de producteurs agricoles (FPO) afin que les agriculteurs aient un accès plus facile au financement.

Prêts à taux réduits – sucre :

Dans l’intérêt des sucreries et des agriculteurs, le gouvernement prolonge de six mois le moratoire sur les prêts à taux réduit aux sucreries pour une durée d'un an et demi. Une période de moratoire est une période de la durée du prêt pendant laquelle l'emprunteur n'est pas tenu d'effectuer le remboursement. Le gouvernement central avait annoncé un prêt de 1.9 milliards d’euros pour aider les sucreries à rembourser leurs dettes et pour détourner le sucre excédentaire en éthanol. Cependant, selon les experts du secteur, seulement 5 à 6 % du montant total des prêts bonifiés de 1.9 milliards d’euros annoncés dans le cadre du programme ont été décaissés par les banques.

 

Commerce et coopération internationale :

 

Le Partenariat économique régional global (RCEP) :

Le Partenariat économique régional global (RCEP) est un accord de libre-échange conçu à l'origine pour regrouper 16 pays de la région Asie-Pacifique. Le pacte vise à faire baisser les tarifs et les droits de douane entre les membres afin que les biens et les services puissent circuler librement entre eux.

Le gouvernement indien n'a pas signé le RCEP car il craignait que les agriculteurs et les négociants ne soient pas en mesure de concurrencer la Chine, mais aussi l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Nouvelle-Zélande : Suite au retrait de l’Inde du RCEP, la Nouvelle-Zélande voit tout de même un grand potentiel de coopération avec l’Inde dans le secteur laitier. Le but est d’accroitre les échanges commerciaux en s’assurant que ce soit bénéfique pour les deux pays. La Nouvelle-Zélande peut également partager de meilleures pratiques dans le secteur laitier en proposant leur technologie notamment en termes d’élevage et d’alimentation animale.

Dans le cadre d'un projet pilote en matière de coopération laitière, les producteurs laitiers néo-zélandais travaillent actuellement avec des producteurs Indiens à Sonepat (Haryana), en Inde. Sur l’exploitation, 300 vaches laitières sont maintenues selon des normes établies par la Nouvelle-Zélande. Ce projet pilote fournit actuellement une petite quantité de lait aux marchés de Delhi.

Politique concernant les limites maximales de résidus des biens agricoles :

L'Inde et seize autres pays comme le Brésil, la Colombie, l'Argentine et les États-Unis se sont plaints auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de la décision de l'UE de modifier sa politique concernant les limites maximales de résidus (LMR) pour une large gamme de pesticides utilisés principalement dans la culture des agrumes et des bananes.

Riz basmati : Les exportations indiennes de basmati vers l'UE ont déjà été affectées par l'abaissement de la LMR du tricyclazole, un fongicide utilisé par les agriculteurs indiens.

L'Inde, premier exportateur mondial de riz, exporte environ 300 000 tonnes de riz basmati vers l'UE. Les exportateurs indiens de riz doivent désormais obtenir un certificat d'inspection d'un organisme gouvernemental, le conseil d'inspection des exportations (EIC), pour expédier les variétés de riz basmati et non basmati vers les pays de l'Union européenne (EU), notamment pour contrôler les LMR.

Exportations indiennes :

L'Autorité pour le développement des exportations de produits agricoles et de produits alimentaires transformés (APEDA) vise une exportation agricole de 60 milliards de dollars d'ici 2022 avec la mise en œuvre d'une nouvelle politique. Cette politique contribuera à une approche intégrée et à une meilleure coopération entre tous les ministères concernés pour stimuler la production et les exportations agricoles. L'Inde a exporté des produits biologiques pour une valeur de 757 millions de dollars en 2018-19, contre 515 millions de dollars en 2017-18, soit une augmentation de 49 % environ. Les États-Unis et les pays membres de l'Union européenne ont été les plus gros acheteurs de produits biologiques.

Importations :

Oignons :

De nombreuses régions du pays sont confrontées à une grave pénurie d'oignons due aux inondations qui ont endommagé les récoltes. Pour répondre à la demande domestique et pour contrôler les prix du marché, le gouvernement a décidé d’importer 100 000 tonnes d’oignons. Pour faciliter l’importation, il a également déclaré que l'assouplissement des conditions de fumigation et d'homologation pour les oignons importés serait prolongé d'un mois jusqu'au 31 décembre.

Légumineuses :

Le ministère de la consommation a recommandé la suppression des restrictions quantitatives à l'importation de légumineuses afin d'empêcher toute hausse des prix en raison de la faible production. La demande intérieure de légumineuses a été évaluée à 25,4 MT pour cette année. La disponibilité du produit dans le pays est d'environ 25,6 MT.