Brèves ASEAN

Faits saillants

► L’Indonésie et la Corée du Sud ont conclu les négociations pour un accord économique global

► La Banque mondiale a émis 225 M USD d’obligations « catastrophes » à la bourse de Singapour, qui visent à assurer les Philippines contre les risques de tremblements de terre et de cyclones

► Le gouvernement thaïlandais injectera 5 Mds USD supplémentaires dans l’économie en soutien à la croissance

Indonésie

  • L’Indonésie et la Corée du Sud ont conclu les négociations pour un accord économique global, l’IK-CEPA. Cette annonce a eu lieu lors de la visite officielle du président Joko Widodo en Corée. L’accord supprimerait les tarifs douaniers sur 93 % des produits coréens importés par l’Indonésie (contre 80 % actuellement dans le cadre de l’accord de libre-échange entre la Corée et l’ASEAN) et faciliterait réciproquement l’accès des produits indonésiens au marché coréen, notamment pour le carburant, le sucre et la bière. Pour mémoire, en 2018, la Corée du Sud était le 6ème client et le 6ème fournisseur de l’Indonésie. Les négociations pour cet accord avaient été interrompues pendant 5 ans avant de reprendre en février de cette année. Les deux pays espèrent signer l’accord au premier semestre 2020.

  • Le président Joko Widodo a signé une instruction présidentielle pour renforcer l’Agence de coordination des investissements (BKPM) et améliorer le cadre des affaires. L’instruction 7/2019, qui a pris effet immédiatement, charge le BKPM d’évaluer tous  les processus d’émission de permis et licences et de les simplifier en lien avec les administrations qui en sont responsables. L’agence doit améliorer ses services afin de centraliser l’émission de tous les permis et licences. Pour mémoire, l’Indonésie était 73ème au dernier classement Doing Business de la Banque mondiale.

  • Après quatre baisses consécutives, la banque centrale a maintenu son principal taux directeur à 5 % mais a assoupli le ratio de réserves obligatoires en monnaie locale de 50 points de base (à 5,5 % pour les banques conventionnelles et  4 % pour les banques islamiques). La baisse du ratio de réserves doit soutenir la liquidité du système bancaire et la demande de crédit en roupies. Bank Indonesia justifie sa décision par la stabilité de l’inflation et de l’environnement externe, ainsi que par la nécessité de soutenir l’activité dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale.

Malaisie

  • Le fonds souverain malaisien Khazanah a cédé 5,6 Mds MYR (1,3 Md USD) d’actifs entre mai 2018 et août 2019. Près de 40 % (2,2 Md MYR soit 530 M USD) de ce montant provient de la vente de sa participation dans Alibaba. Pour mémoire, Khazanah a enregistré des pertes de 6,3 Mds MYR (1,5 Md USD) en 2018, dont la moitié due à la compagnie aérienne Malaysia Airlines dont le fonds détient l’ensemble du capital (la compagnie nationale n’est plus cotée).

  • Les bénéfices de Petronas sont en forte baisse sur les trois premiers trimestres de 2019. En raison de la baisse des cours moyens du brut (64,7 USD/baril en 2019 contre 72,1 en 2018), en partie compensée par les prix du gaz naturel et de certains produits pétroliers, le chiffre d’affaires de la compagnie pétrolière nationale accuse un repli modéré de 3 %, à 176,2 Mds MYR (42,2 Mds USD), et son bénéfice après impôt un recul plus net de 11 %, à 36,4 Mds MYR (8,7 Mds USD). La société a néanmoins intensifié ses investissements, pour un montant de 28,9 Mds MYR (+9 %).

Singapour

  • Le groupe industriel français Naval Group a inauguré son centre de R&D à Singapour, en présence de l’Ambassadeur de France à Singapour Marc Abensour. Ce centre sera dédié à la recherche dans le secteur de la défense, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle et du Big Data. Il s’agit d’une nouvelle étape dans le développement des activités de R&D de Naval Group à Singapour, après l’événement Start We Up organisé en juin dernier, qui visait à donner l’opportunité à plusieurs startups singapouriennes sélectionnées de commencer des négociations de validation de concept avec le groupe.

Vietnam

  • Le ministère des transports a reçu le rapport de faisabilité d’une ligne de chemin de fer reliant Lao Cai, à la frontière chinoise, Hanoi et la ville portuaire de Haiphong, dont le coût est estimé à 4,3 Mds USD. L’étude a été financée par la Chine pour 1,4 M USD. La ligne, de 392 km de long, densifiera le transport de passagers et de marchandises entre la Chine (Hekou, à la frontière sino-vietnamienne) et le Vietnam, avec une capacité estimée de 10 millions de tonnes de fret annuel. La ligne Hanoi-Lao Cai existante, moins moderne, serait abandonnée. Le projet, qui devra être examiné par l’Assemblée nationale, a fait débat dès son annonce, la nécessité du projet, son coût et la capacité du gouvernement à le mettre en œuvre étant remis en question. A noter que les autorités examinent en même temps la faisabilité d’une ligne grande vitesse entre Hanoi et Ho Chi Minh Ville d’un coût de 55 Mds USD.

  • Le Premier ministre vietnamien a approuvé la mise en place d’un mécanisme d’appel d’offres pour les prochains projets de fermes solaires, mettant fin au système de tarification fixe subventionnée. Cette décision vise à réduire le prix d’achat de l’électricité solaire et à mieux contrôler les projets, qui se sont multipliés sur les deux dernières années. Le ministère de l’industrie et du commerce est chargé de formuler des propositions concrètes pour le processus d’appel d’offres avant le 15 décembre 2019. Le Premier ministre a également demandé que la Stratégie nationale énergétique 2021-2030 (Power Development 8) lui soit présentée pour accord en 2020.

  • La ville de Ho Chi Minh Ville investit 21,3 M USD dans des systèmes de mesure de la qualité de l’air, de l’eau et des sols. Deux stations de mesures de la qualité de l’air sont en phase de test, tandis que les installations de surveillance de l’eau et des sols sont encore en phase d’étude de faisabilité. Cette annonce s’inscrit dans la stratégie municipale de développement d’un système complet de surveillance de l’environnement d’ici 2030. HCMV deviendra ainsi la première ville du Vietnam à disposer d’un système de ce type.

Thaïlande

  • Le gouvernement injectera 144 Mds THB (environ 5 Mds USD) supplémentaires dans l’économie afin de stimuler la croissance, qu’il souhaite porter à 2,8 % en 2019 (contre 2,6 % prévus auparavant par les autorités). Ces nouvelles mesures de relance incluent notamment i) l’amélioration des infrastructures dans plus de 71 000 villages pour (470 M USD) ; ii) la mise en place un programme de prêt à 0,01 % sur trois ans à destination des fermiers thaïlandais (1,7 Md USD) et une subvention des coûts de récolte des riziculteurs (880 M USD) ; et iii) un programme d’accès à la propriété, Baan Dee Mee Down (170 M USD). Elles s’ajoutent au plan de relance de 10 Mds USD déjà annoncé en août.

Philippines

  • La Banque mondiale a émis 225 M USD d’obligations « catastrophes » à la bourse de Singapour, qui visent à assurer les Philippines contre les risques de tremblements de terre (75  M USD) et de cyclones (150 M USD) sur les trois prochaines années. Ces obligations ont été émises par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), branche de la Banque mondiale dédiée aux pays à revenu intermédiaire et aux pays pauvres solvables, et visent à transférer le risque financier lié aux catastrophes climatiques des pays en développement vers les investisseurs. Les obligations « catastrophes » sont assorties d’un coupon basé sur l’USD Libor et d’une maturité de 3 ans, et peuvent engendrer une perte de capital en cas de tremblements de terre ou de cyclone, d’ampleur définie, se produisant aux Philippines avant la date de maturité. Il s’agit de la première émission de la Banque mondiale à Singapour.

Cambodge

  • L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de finances pour 2020, qui prévoit une dépense publique de 8,2 Mds USD, en hausse de 22,7 % par rapport à celle de 2019. Un montant de 2,1 Mds USD sera notamment alloué aux salaires des fonctionnaires, 1,8 Md USD au secteur économique, 1,9 Md USD aux dépenses sociales, et 1,2 Md USD à la défense. Pour couvrir ce niveau de dépense, le gouvernement vise un montant de recettes de 6,5 Mds USD (+24,3 %) et pourra par ailleurs recourir aux prêts concessionnels dans la limite de 1,9 Md USD.

  • La Banque mondiale maintient sa prévision de croissance à 7 % pour le Cambodge en 2019, dans son dernier rapport Cambodia Economic Update. Cette prévision concorde avec celle du FMI, dévoilée dans le communiqué de fin de mission article IV d’octobre. La croissance devrait être soutenue par de bonnes performances à l’exportation et une forte demande intérieure. Le rapport souligne cependant certains risques externes qui pèsent sur la croissance du pays, en particulier les tensions commerciales et la possible suspension du régime commercial préférentiel « Tout sauf les armes » de l’Union européenne. Sur le plan interne, la Banque mondiale identifie notamment le risque lié à la forte croissance du crédit dans le secteur de l’immobilier et de la construction.

Laos

  • La banque centrale a officiellement lancé la nouvelle entreprise Lao National Payment Network (LAPNet), en collaboration avec sept banques et l’opérateur de paiement UnionPay, pour mettre en place un système intégré de paiement électronique. Parmi les actionnaires, la banque centrale détient 25 % du capital (pour un montant 1 M USD), la banque publique BCEL, 20 % (800 000 USD), et le chinois UnionPay International, 15 % (600 000 USD).

  • Le Laos a mandaté le Crédit Suisse, JP Morgan et Standard Chartered pour l’aider à se lancer sur le marché international des obligations en dollars. En décembre 2015, le Laos a vendu pour 182 M USD d'obligations libellées en dollars en deux tranches à des investisseurs institutionnels thaïlandais. Par ailleurs, le pays émet régulièrement des obligations souveraines libellées en bahts thaïlandais. En revanche, il n'a encore jamais émis sur le marché international. A noter que le Laos n'est noté par aucune des trois principales agences de notation.

Birmanie

  • Le ministère du plan et des finances a attribué des licences à cinq assureurs étrangers et à six joint-ventures entre assureurs birmans et étrangers, marquant ainsi l’ouverture du secteur de l’assurance en Birmanie. L’assureur anglais Prudential, le japonais Dai-ichi Life, le hongkongais AIA, l’américain Chubb et le canadien Manulife peuvent désormais officiellement proposer des polices d’assurance à la population birmane (55 millions de personnes), dont moins de 4 % a actuellement une couverture d’assurance.