(Les articles originaux en anglais sont disponibles en pièce jointe)

Agriculture et industries agroalimentaires indiennes :

Cheptel :

Le nombre total d'animaux d'élevage est estimé à environ 1.4 milliards dont 852 millions de volailles. Les bovins représentent 13.76 % du cheptel total du pays, les caprins en représentent 10.64 %, les buffles 7.82 %, les ovins 5.3 % et les porcins 0.65 %.

La population de vaches a augmenté de 18% en sept ans, mais le nombre de bœufs a chuté de 30%. Il y a eu une augmentation de 16,8% de la population de volailles, principalement en raison d'une augmentation de 46% du nombre de volailles de basse-cour, qui est passé à 317 millions. La population de porcins a diminué de 12% de 2012 à 2019. Les ovins ont augmentés de 14.1% et les caprins ont augmentés de 10.1%.

Importations génétiques bovines :

La pureté des races bovines indienne est une source de préoccupation pour le gouvernement indien. La proportion de races bovines exotiques a augmenté de près de 27% depuis 2012. Le Gir est une race bovine indienne exportée au Brésil au 19ème siècle. Afin d’améliorer la génétique bovine, le gouvernement a autorisé l’importation de 100 000 doses de semence Gir en provenance du Brésil.

Lait :

La FSSAI a déclaré qu’environ 7 % des échantillons de lait testés dans le cadre de l'enquête nationale sur la sécurité et la qualité du lait de 2018 ont été jugés impropres à la consommation avec la présence d’aflatoxine-M1, de pesticides et d’antibiotiques. L'aflatoxine-M1 est un contaminant qui se trouve dans le lait en raison de mauvaises pratiques d'entreposage des aliments pour animaux et du fourrage. Ainsi, la FSSAI a décidé de mettre en place un programme de test et d’échantillonnage pour contrôler la qualité et la quantité d’Aflatoxine-M1 présente dans le lait à partir du 1er janvier 2020. L’Inde est le plus grand producteur de lait au monde mais peu de contrôles sont effectués. Effectivement, 34% du lait est vendu sur des marchés non organisés et 46% est consommé localement.

Lutte contre la corruption – FSSAI :

La FSSAI a publié un projet de lignes directrices sur la collaboration avec le secteur privé tout en évitant tout conflit d'intérêts. Pour cela, les consultations entre le privé et le public doivent se faire de préférence en ligne pour plus de visibilités. De plus, les interactions doivent avoir lieu par le biais d’associations ou de multiples représentants de l’industrie pour représenter le bien commun. Les sujets où la FSSAI et le secteur privé peuvent travailler ensemble sont : Le cadre institutionnel, les laboratoires d'analyses des aliments, la formation et le renforcement des capacités, les audits d'accréditation par des tiers, l'association avec des centres spécialisés établis par l'industrie ou des associations industrielles, la sensibilisation à la sécurité alimentaire et « Food safety Mitra », qui aide les exploitants du secteur alimentaire en matière d'agrément et d'enregistrement, de formation et d'audit de l'hygiène dans différentes institutions telles que les écoles, les collèges et les campus d'entreprises.

 

Politique et initiatives gouvernementales :

Sécurité sanitaire des aliments :

Pour commémorer la journée mondiale de l’alimentation et pour intensifier le mouvement « Eat right India » qui a été lancé l’an dernier, la FSSAI a lancé plusieurs initiatives novatrices. L’objectif est de renforcer la sécurité sanitaire des aliments en proposant une nourriture saine et salubre.

La FSSAI a notamment lancé le programme "Food Safety Mitra (FSMs)" pour aider les petites et moyennes entreprises alimentaires à se conformer à la législation sur la sécurité sanitaire des aliments. La FSSAI a également lancé un sac en tissu réutilisable ("Eat Right Jhola") dans les supermarchés pour remplacer les sacs en plastique. La FSSAI s'est également récemment associée à la NASSCOM Foundation pour développer une plateforme en ligne permettant de connecter plus de 50 ONG travaillant à la prévention du gaspillage alimentaire dans le pays. Un programme de formation pour les personnels domestiques et les femmes au foyer a aussi notamment été mis en place, en partenariat avec le ministère du développement des compétences et de l’entreprenariat.

Soutien agricole :

Le Comité ministériel des affaires économiques (CCAE) a décidé d'augmenter davantage le prix minimum de soutien (MSP) des cultures d'hiver pour la prochaine saison de commercialisation du Rabi (culture d’hiver) en 2020-21. Cela répond à l’objectif de fixer un prix minimum de soutien égal à 1.5 fois le coût de production des cultures. Le prix minimum de soutien du blé, la principale culture de Rabi, a augmenté de 4,6% en 2019-2020 pour atteindre 245 euros par tonnes.


Evolution du prix minimum de soutien pour les cultures d'hiver

 

Aquaculture :

L’office de développement des exportations de produits de la mer (Mpeda) a décidé de décréter un moratoire sur l'enregistrement de nouvelles unités de production de farine et d'huile de poisson et le renforcement d’unités déjà existantes, à compter du 1er janvier 2020.

L'aquaculture utilise environ 45 % de la production mondiale de farine de poisson. Les usines de farine de poisson et d’huile de poisson en Inde ont augmenté notamment avec l’augmentation de la production de crevettes Vannamei destinées à l’exportation.

La pêche de juvéniles sans relâche, en particulier pour la production de farine et d'huile de poisson, est devenue une préoccupation majeure. Le constat est alors une stagnation des prises d'espèces commercialement importantes et le risque est un épuisement des ressources issues de la pêche. L'ensemble des unités de production de farine et d’huile de poisson ont un chiffre d'affaires de 222.5 millions d’euros avec une production annuelle de 250 000 tonnes, dont 82.7 millions d’euros proviennent de l'exportation.


Commerce et coopération internationale :

Etats-Unis/Inde :

Donald Trump et Narendra Modi envisagent de réduire les droits d'importation en Inde du whisky Bourbon de 150% à 30% et des morceaux de poulet congelés de 100% à 30%. De plus, la réduction des droits à l'importation sur les noix de 100 % à 10 % et sur les pommes de 50 % à 10 % est également en discussion. L'Inde a importé 228 000 litres de whisky Bourbon d’avril 2018 à mars 2019 dont 195 000 litres des États-Unis.

Exportations agricoles en Inde :

Les exportations agricoles de l’Inde fléchissent. Les exportations agricoles totales au cours de la période avril-septembre étaient de 17,29 milliards de dollars, ce qui est de  9,1% inférieur aux 19,02 milliards de dollars pour la même période en 2018-2019.

Coton :

Le coton brut a été le plus touché, avec des exportations au premier semestre 2019-2020 en baisse de près de 76% par rapport aux niveaux d'avril-septembre 2018-19. C'est la première fois depuis 2004-2005 que le pays devient importateur net de fibres naturelles. Le prix minimum de soutien (MSP) est élevé et maintient les prix intérieurs à un niveau élevé malgré une demande qui reste faible. Les prix en Inde sont donc artificiellement supérieurs aux prix internationaux.

Un autre produit qui affiche une forte baisse est le riz. Les exportations de viande de bison, de produits de la mer, ont également diminué.  Les deux seuls produits agroalimentaires qui ont enregistré une croissance significative en 2018-2019 ainsi que pendant l'exercice en cours sont le sucre et les épices.

Les exportations indiennes de biens agricoles

 

Produits biologiques :

Les exportations de produits biologiques ont également augmenté de 50% en Inde. Le marché a atteint 757 millions de dollars en 2018-2019 et le volume total des exportations en 2018-2019 était de 614 000 tonnes. L'Inde a produit environ 2,67 millions de tonnes de produits certifiés biologiques, notamment des graines oléagineuses, de la canne à sucre, des céréales, du coton, des légumineuses, des plantes médicinales, du thé, des fruits, des épices, des fruits secs, des légumes et du café.

OMC : quota sur les importations de pois

L'Inde est le premier producteur mondial de légumineuses, avec 34 % de la superficie et 24% de la production totale mondiale. Il y a deux ans, l'Inde a imposé pour la première fois des restrictions à l'importation de 100 000 tonnes de pois dans le pays pendant la période du 1er avril au 30 juin 2018. Les contingents ont par la suite été prolongés à plusieurs reprises, le dernier limitant les importations en Inde à 150 000 tonnes au cours de la période allant du 1er avril 2019 au 31 mars 2020. Cette date limite a ensuite été modifiée et raccourcie au 31 octobre 2019 causant des préoccupations pour certains pays comme l’Australie, le Canada, les Etats-Unis, la Russie. L’Inde doit alors expliquer à l’OMC les justifications de ces mesures.

Aquaculture :

La diminution des prises de poissons sur la côte ouest du pays, notamment du Kerala au Gujarat, inquiète les exportateurs de produits de la mer. Certaines espèces ont connues une baisse de 60% des captures. Les variétés de crevettes comme le poovalan et le karikkadi sont particulièrement touchées en raison du changement climatique. Pour apaiser les craintes que la baisse des prises en mer n'affecte les exportations, notamment vers les Etats-Unis, le Japon et la Chine, le  président de l’Office de développement des exportations de produits marins (MPEDA), a déclaré que les exportations de produits de la mer, cumulées d'avril à septembre 2019-20 ont enregistré une croissance de 0,14% avec 655 997 tonnes et 3.606 milliards de dollars, contre 655 110 tonnes et 3.454 milliards de dollars pour la période correspondante du précédent exercice. La côte Est Indienne produit les crevettes avec l’aquaculture, contrairement à l’Ouest qui reste dépendante de la pêche.

La Chine est un marché émergeant et prometteur pour les exportations indiennes de produits de la mer, avec une hausse de 300%.

Entreprises :

Protection intellectuelle :

Le géant indien de la chimie UPL doit  verser 31 millions de dollars à AgroFresh Solutions Inc., une entreprise Américaine pour avoir contrefait son brevet sur une technologie qui conserve les pommes en entreposage après récolte. Ce prix représentait moins d'un dixième des 346,2 millions de dollars demandés par AgroFresh. Le marché mondial du traitement des produits après récolte atteindra 1,67 milliard de dollars d'ici 2022, contre 1,17 milliard en 2017.