Les contraintes sur les paiements en bolivar (pénurie des billets de banque, saturation des plateformes bancaires), les transferts privés et la légalisation des transactions en devises pour les particuliers favorisent la dollarisation de l’économie vénézuélienne. En absence de mesures correctives, la fuite du bolivar et l’usage plus régulier des monnaies étrangères devraient s’accélérer au cours des prochains mois.

La demande de bolivar est en baisse, conséquence de la pénurie des billets de banque (7 % de la masse monétaire le 1er novembre 2019) du fait de l’hyperinflation (52 % en septembre 2019[1]) et la saturation des plateformes bancaires. Cette fuite du bolivar entraine une massification de l’usage des devises dans les transactions des particuliers et des entreprises (échanges estimés à 400 MUSD).

L’accès aux monnaies étrangères est devenu plus facile grâce au dynamisme des transferts privés (prévisions à 4 Mds USD pour 2020), l’injection par la Banque centrale d’euros en espèces, les échanges commerciaux informels avec la Colombie et, de façon plus anecdotique, le versement d’une partie ou de la totalité des salaires en devises pour une catégorie restreinte de travailleurs.

 

Dès lors, un tiers des Vénézuéliens utiliserait occasionnellement des devises pour payer leurs achats du quotidien. Qui plus est, l’étude menée par le cabinet de conseils Ecoanalitica montre que la moitié des ventes des commerces serait payée en devises. L’usage des devises est différencié en fonction du type de biens achetés et son prix. Les transactions dans le secteur alimentaire sont pour moitié payées en devises alors que pour l’électroménager, elles sont presque entièrement effectuées en monnaie étrangère. Sur le plan géographique, Zulia serait la région où l’usage des devises est le plus répandu.



[1] Selon les données publiées par la Banque centrale.