Les statistiques françaises et chinoises diffèrent de manière considérable concernant le commerce bilatéral de biens : selon les données des douanes françaises, le commerce bilatéral a généré un déficit d’environ 29 Mds EUR en 2018 pour la France ; selon les données des douanes chinoises, a contrario, la France est excédentaire de 1,6 Md USD vis-à-vis de la Chine.

Cet écart statistique est principalement dû à une différence de mesure du commerce de transit. Dans le sens « West bound », les exportateurs chinois déclarant fréquemment leurs marchandises à destination de l’Union européenne comme étant vendues au pays de transit (Hong Kong, Pays-Bas et Belgique en particulier), conférant artificiellement à ces pays des rangs d’importateur de produits chinois sans mesure avec la profondeur réelle de leur marché intérieur. Dans le sens « East bound », les statistiques sur les importations peuvent également être minorées, Eurostat ne recevant que les données relatives au pays de transit des importations, et non celles du pays d’origine.
 
Dans une moindre mesure, les douanes françaises et chinoises diffèrent dans leur calcul des coûts d’assurance et de transport : les exportations sont comptabilisées sans frais à bord (FAB), donc sans les coûts d’assurance et de transport inclus dans la valeur des importations (CAF : coût, assurance, fret). D’autres raisons, plus mineures, notamment l’influence des taux de change, le décalage comptable d’une année sur l’autre dû au transport de marchandises sur deux années civiles ou encore des divergences de périmètre géographique douanier (la Chine comptabilise les collectivités d’outre-mer comme des entités distinctes), peuvent également expliquer une partie des écarts statistiques.