Le 16 juillet 2019, le Conseil des affaires de l’Etat chinois a présenté 22 recommandations afin d’accélérer la mise en œuvre du système de crédit social (SCS).

Le SCS est déjà largement opérationnel en Chine pour les entreprises comme les individus, y compris étrangers. Aspect souvent négligé par les médias occidentaux, le crédit social des entreprises est pourtant une composante majeure du SCS. Ainsi, dans un discours au Conseil des Affaires de l’Etat, Li Keqiang a souligné le 12 juin 2019 la nécessité d’accélérer le développement de celui-ci, rappelant que les implications du SCS étaient avant tout économiques.

La structure actuellement mise en place par la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme (NDRC) repose sur le partage d’informations entre différentes administrations via une plateforme unique, dont la base de données s’enrichit progressivement, dans le but déclaré d’augmenter le niveau de transparence dans l’économie et de responsabiliser les acteurs du marché. De plus, afin d’« améliorer les mécanismes de régulation et de supervision du marché », certaines administrations ont signé des accords de coopération afin d’appliquer des sanctions conjointes contre les entités jugées « non fiables », qui sont recensées sur des listes noires. Pour ces dernières, la pression administrative ainsi que l’impact sur la réputation peuvent se révéler très dommageables. Pour les entreprises étrangères opérant en Chine, le SCS présente donc un facteur de risque accru en cas de non-conformité ou de litige avec une quelconque administration.De nombreuses plateformes de crédit social privées ainsi que des programmes locaux ont également signé des accords de coopération avec la NDRC afin d’opérer des partages de données. Le SCS continuera ainsi  d’évoluer après 2020, date à laquelle la nouvelle plateforme « National Internet + Monitoring System » devrait être opérationnelle. Cette dernière, censée permettre l’intégration de nouvelles sources de données, y compris non-administratives, et l’utilisation de l’intelligence artificielle aura un fort impact sur l’économie chinoise et l’ensemble des entreprises présentes dans le pays, mais aussi à l’international où le système a vocation à s’exporter.