De nombreuses entreprises publiques de Bosnie Herzégovine sont peu performantes et ne contribuent pas suffisamment à l'économie du pays selon le FMI. La dette des entreprises d'État s'élève à 4 milliards d'euros (26% du PIB). Près de la moitié de ces SOE sont en difficulté financière. En raison d'importants arriérés d'impôts, elles affectent les systèmes de retraite et d'assurance maladie.

L’étude du FMI sur les entreprises d’Etat (SOE’s) de la Bosnie-Herzégovine a montré que les entreprises publiques  représentent une grande partie de l'économie de la Bosnie-Herzégovine et ont un impact sur les performances macroéconomiques du pays, y compris sa viabilité budgétaire, le marché du travail et la compétitivité. Elles sont majoritairement en difficulté financière.  

Leur efficience est à parfaire. Leur gouvernance théoriquement exercée par les gouvernements de deux entités (FBH et Republika Srpska)  et les collectivités locales n'est pas réellement mise en oeuvre en conformité avec les directives de la Banque mondiale et de l'OCDE. Des réformes de gouvernance doivent donc être poursuivies. Le FMI indique qu'une réforme plus fondamentale du secteur des entreprises d'État pourrait contribuer à augmenter le PIB global de 3% par an, soit un doublement du taux de croissance actuel.

Environ 80 000 travailleurs sont employés dans 550 entreprises publiques dans des secteurs variés de l'économie. Ces entreprises possèdent 40% des actifs immobilisés et elles n'assurent que 10% du chiffre d'affaires total, ce qui illustre une sous-utilisation manifeste du capital. Les 20 plus grandes entreprises publiques représentent respectivement  80% et 70% du total des actifs immobilisés et du chiffre d'affaires des entreprises publiques. Si celles détenues par les entités sont  grandes et dédiées principalement aux secteurs des infrastructures (transports, énergie, télécommunications..), la plupart sont toutefois de petite ou de taille moyenne et  sont actives dans les services publics municipaux.

L'emploi dans les entreprises publiques représente 11% de l'emploi total. Paradoxalement, les salaires dans les entreprises publiques sont 40% plus élevés que dans le secteur privé malgré une productivité et une rentabilité inférieures.

D’après les estimations du FMI, la dette totale des entreprises publiques représente environ 26% du PIB. Cela comprend également  des arriérés d'impôts et de cotisations sociales qui représentent 4% du PIB, situation qui réduit mécaniquement les recettes fiscales et qui a un impact négatif sur le fonctionnement du système de sécurité sociale.

L'analyse du FMI montre que plus de 44 000 personnes sont employées dans des entreprises publiques dont la viabilité financière pose question. Cet élément de contexte explique sans doute pour une large part la prudence "réformatrice" du gouvernement.