Une équation complexe pour la prochaine coalition

Tableaux et graphiques

Suite à la chute du gouvernement de coalition conservateurs/droite populiste du Chancelier Kurz fin mai, les Autrichiens ont été rappelés aux urnes le 29 septembre. Le parti conservateur ÖVP de Sebastian Kurz a remporté les élections avec une avance confortable sans pour autant obtenir la majorité. L’ÖVP a réuni 37,5 % des suffrages exprimés (+6,0 points par rapport à 2017), devant les sociaux-démocrates du SPÖ (21,2 %, en recul de 5,7 points), le parti de droite populiste FPÖ (16,2 % ; en recul de 9,8 points), le parti des Verts (13,9 % ; en progression de 10,1 points) et le parti libéral des NEOS (8,1 % ; en hausse de 2,8 points). Le Président fédéral Van der Bellen a mandaté S. Kurz pour la constitution d’un nouveau gouvernement de coalition. Les négociations qui viennent de débuter s’annoncent longues et difficiles. SPÖ et FPÖ ont fait savoir qu’ils privilégiaient pour l’instant leur refondation. Une coalition entre conservateurs et Verts, éventuellement complétée des libéraux- NEOS, n’est pas exclue mais l’alignement des positions, souvent divergentes, entre les protagonistes risque d’être laborieux. Certains observateurs évoquent également un gouvernement minoritaire.

Sebastien Kurz a formulé ses priorités pour le prochain gouvernement : il a mis en avant la nécessité de gérer dans de bonnes conditions le ralentissement économique, de poursuivre la baisse des impôts, de continuer la lutte contre l’immigration illégale et l’islam radical et de prendre en compte le défi climatique.

En effet, selon les estimations récentes des instituts nationaux WIFO et IHS, la croissance se tassera en 2019 et 2020, impactée par le ralentissement économique mondial. Toutefois, grâce à un effet retardé par rapport au voisin allemand, le pays alpin devrait conserver une progression du PIB comprise entre 1,5 et 1,7 % en 2019 et d’environ 1,4 % en 2020. En termes de finances publiques, l’excédent budgétaire encore positif cette année (entre 0,3 et 0,6 % du PIB), devrait se réduire en 2020 et au-delà, sous l’effet conjugué d’une moindre croissance et des dépenses non budgétées votées par le Parlement en juillet et septembre. Le ministère des Finances prévoit même un léger déficit (-0,1 %), alors que WIFO et IHS prévoient encore un excédent (+0,3 %). Les marges de manœuvre seront forcément plus limitées. Enfin en matière de politique climatique, les appels se font plus nombreux, y compris dans les milieux économiques, pour adopter un plan plus ambitieux afin d’assurer le respect des objectifs internationaux de l’Autriche.

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