Secteur laitier :

Plan national de l’industrie laitière :

Le but de la phase une du plan national de l’industrie laitière était d'améliorer la génétique des races bovines et d'augmenter la portée de la structure coopérative.

La 2ème phase du plan national de l’industrie laitière commencera en novembre prochain pour 5ans. Elle sera principalement axée sur le développement de l'infrastructure de transformation du lait et la mise en place d'équipements de contrôle de la qualité du lait, aux points critiques des zones d'approvisionnement.

Le plan a été largement financé grâce à un prêt de l'Association internationale de développement de la Banque mondiale.

Partenariat économique régional global (RCEP) :

Dans le cadre du Partenariat économique régional global (RCEP), Le conseil national de développement laitier (NDDB) a recommandé au gouvernement de garder le secteur laitier hors des négociations. Le partenariat aurait des effets négatifs sur les producteurs laitiers indiens, notamment avec la concurrence des pays qui peuvent exporter vers l’Inde avec des droits de douane faibles. La production laitière de l'Inde devrait passer d'environ 180 Mt à 330 Mt en 2033, alors que la demande prévue est d'environ 292 Mt. Cela indique que l'Inde disposera d'un excédent suffisant pour satisfaire ses propres besoins et qu'elle n'aura donc pas besoin d'importer des produits laitiers.

 

Productions végétales :

Les inondations obligent le gouvernement à réviser les projections de production de la culture d’été (kharif) à 140 Mt, soit un peu moins que les 141.71 Mt récoltées l’année précédente. Des réformes structurelles dans l'agriculture et les exportations sont nécessaires pour ramener le taux de croissance à des niveaux plus élevés, a déclaré mardi Amitabh Kant, directeur général du think tank, Niti Aayog.

Sucre :

Le rendement de la canne à sucre cette année serait d'environ 377,77 Mt contre 400,16 Mt en 2018-19. La production de sucre est également tombée de 2.4 Mt en 2011-2012 à 860 000 tonnes en 2018-19. Le ministre de l'Union, Nitin Gadkari, a déclaré que la production d'éthanol à partir du sucre pourrait stimuler l'économie d'États producteurs de canne à sucre. Cela permettra de rouvrir les sucreries en utilisant leur terrain pour la production d’éthanol. Le ministre a également déclaré que le gouvernement n'avait pas l'intention d'interdire l'essence ou le diesel en donnant une impulsion aux carburants de remplacement.

Les producteurs de sucre du Tamil Nadu ont demandé un programme d'aide et une option de remboursement échelonné de la dette afin de surmonter la crise à laquelle ils sont confrontés. La superficie des plantations de cannes à sucre a considérablement diminué dans le Tamil Nadu, ce qui a entraîné une faible utilisation des capacités des sucreries.

Céréales et légumineuses:

La production de légumineuses devrait chuter de plus de 3 % avec 8.32Mt par rapport aux 8,59 Mt produites lors de la précédente campagne de mousson.

La production de sésame devrait diminuer de 9 %, tandis que celle de soja devrait chuter légèrement à 13,51 Mt, contre 13,79 Mt pour la campagne kharif précédente.

En revanche, la production de céréales secondaires devrait augmenter de près de 3%.

La production de riz au cours de la culture d’été (kharif) 2019-2020 devrait atteindre 100,35 Mt, soit environ 1,6 % de moins que les 102 Mt de la saison 2018-19.

Coton :

Le rendement du coton cette année serait de 5.7 milliards de kilogrammes, soit environ 12% de plus que les 5.1 milliards de kilogrammes récoltées l'année dernière.

Le gouvernement a interdit la culture de coton HTBT, tolérante aux herbicides, d’après la loi de 1986 sur la protection de l’environnement. Environ 25 % des champs de coton de l'État du Maharashtra auraient quand même été mis en culture coton HTBT cette saison. Un agriculteur du district de Wardha a dû alors déraciner sa culture de coton HTBT sous les menaces du gouvernement de porter plainte.

Oléagineux et huiles comestibles:

Les producteurs indiens trouvent que la culture des oléagineux est peu rentable par rapport aux cultures comme le maïs et le coton, car il n’y a pas eu de hausse du prix de soutien minimum pour les oléagineux. Le ministère de l'Agriculture prévoit alors de faire passer la production d’oléagineux de 32 Mt à plus de 45 Mt d'ici l'année fiscale 2022. Cela pourrait contribuer à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations d'huiles alimentaires. Effectivement, le gouvernement veut réduire l'énorme facture due à l’importation d'huile alimentaire, qui dépasse 7.7 milliards d’euros par an. La consommation d'huile alimentaire de l'Inde est estimée à environ 22 Mt par an. Plus des deux tiers des besoins en huile comestible sont couverts par les importations.

Un protocole a été signé le 26 septembre 2019 à Mumbai pour promouvoir la production et le commerce durable d’huile de palme entre l’Inde et la Malaisie. L'objectif de ce protocole d'accord est de promouvoir conjointement l'huile de palme durable malaisienne (MSPO) et le cadre de durabilité de l'huile de palme indienne (IPOS) par l'harmonisation entre les deux normes nationales.

L’association indienne des transformateurs de soja est préoccupée par l'importation illégale d'huile alimentaire en provenance du Népal, du Bangladesh, du Sri Lanka et d'autres pays de l’association sud asiatique pour la coopération régionale (SAARC) sans suivre la procédure obligatoire. Cela provoque notamment l’évasion des droits de douane. Les pertes pourraient être de plus de 259 millions d’euros.

Oignons :

Les importateurs d'oignons demandent un assouplissement des conditions phytosanitaires pour faciliter les importations. Les oignons pourraient être importés de Dubaï en seulement 10 jours. Cela pourrait combler le retard de la récolte d’été (kharif) dû à l'effet combiné de la sécheresse et des précipitations excessives, créant une inflation du prix des oignons. Les prix de gros au Comité du marché des produits agricoles de Lasalgav à Nashik se sont stabilisés autour de 0.52euro/kg. Le gouvernement central a lui décidé de fournir des oignons aux États à 0.2euro/kg et il plafonne le prix de vente des États à 0.31euros/kg.

Alors que les prix de l'oignon continuent de monter, le gouvernement central a interdit l'exportation d’oignons et a imposé des limites de stock aux détaillants (10 tonnes) et aux grossistes (50 tonnes).

Citrons :

IG International importera environ 500 Mt de citrons d’Argentine pour la consommation, principalement à Delhi, Mumbai et Bangalore. Ces citrons sont exportés par San Miguel, les plus grands producteurs et exportateurs de citrons d'Argentine. IG International représente près de 86 % du marché total du citron importé en Inde. L’objectif est d’augmenter les importations en Inde de 100 Mt actuellement à environ 2000 Mt au cours des 3 à 5 prochaines années.

Thé :

Les subventions peuvent nuire aux planteurs de thé et notamment, lorsqu’elles sont excessives, altérer la qualité du thé. L'industrie indienne du thé a ainsi demandé des subventions aux planteurs, que n’approuve pas Arun Kumar Ray, vice-président du Tea Board of India. La subvention encouragerait les producteurs de thé à passer du thé CTC au thé orthodoxe. Le thé « CTC » et le thé « orthodoxe » désignent des procédés de récolte et de manufacture du thé. Le thé orthodoxe représente près de 40 % de la demande totale sur le marché international, le thé CTC 40 % et le thé vert 20 % restant.

 

Pêche et aquaculture :

La production de poissons de l’Inde s’élève à 12.6 Mt en 2017-2018. L'Inde est actuellement le deuxième plus grand producteur de produits de la pêche après la Chine. En 2017-2018, la production totale de poisson a été de 10,14 % supérieure à celle de 2016-2017 (11,43 Mt).

L'Inde envisage de doubler ses exportations de produits de la mer, avec 1.38Mt pour 7 milliards de dollars actuellement à un objectif de 15 milliards de dollars d'ici 2024. Cela peut être possible avec le développement de l’aquaculture. Pour ce faire, le ministre de l'Élevage, des produits laitiers et des Pêches, Giriraj Singh, a déclaré que le gouvernement central investira 3,2 milliard d’euros dans le secteur de la pêche et notamment les infrastructures, la transformation et la gestion post-récolte.

L'Inde importe actuellement environ 300 tonnes d'artémies d'une valeur annuelle de 39 millions d’euros, principalement des États-Unis et de la Chine. C'est un aliment important dans les écloseries de crevettes et de larves de poissons d'élevages. Pour limiter la dépendance de l’Inde aux importations, cet aliment a été développé par le pôle de recherche de l’agence de développement des exportations de produits marins (MPEDA), sous la marque 'Pearl'.

 

Aides sociales agricoles :

Le ministère de l'Alimentation a relancé la proposition d'augmenter de 2 kg par personne, pour un total de 7kg, l'allocation de céréales alimentaires subventionnées. Il y a 810 millions de personnes pauvres concernées, couvertes par la loi nationale sur la sécurité alimentaire. Si la proposition est approuvée, elle aidera aussi le gouvernement à se débarrasser des stocks massifs accumulés.

Il y a 1.6 millions d’agriculteurs qui ont opté pour un régime de retraite pour petits agriculteurs. Le régime est réservé aux agriculteurs entre 18 et 40 ans, qui possèdent moins de deux hectares. Dans le cadre de ce régime, les agriculteurs qui s'inscrivent en payant une prime mensuelle de 0.7 à 2.6 euros recevront une pension mensuelle de 38.8 euros dès l'âge de 60 ans. Un quart d'entre eux sont originaires de Haryana, où la prime est payé par le gouvernement.

Pradhan Mantri Fasal Bima Yojana (PMFBY) fournit une couverture d'assurance complète contre les mauvaises récoltes et contribue ainsi à stabiliser les revenus des agriculteurs. Environ 37 millions d’agriculteurs ont été assurés pour les cultures d’été (kharif) en 2016 pour  un total de 37 millions d’ha de terre. Les taux de cotisations pour assurer les récoltes contre les sinistres ne cessent d’augmenter. En 2016-2017, la cotisation était de 10,75 % (du capital assuré). Ce pourcentage est passé à 12,36 % en 2017-2018 et à 12,60 % en 2018-2019. Pour 2019-2020, les taux vont encore augmenter pour la culture d’été (Kharif) et devraient se situer autour de 15%. Une grande partie de la cotisation est payée par le gouvernement. Les agriculteurs payent tout de même une partie et pourraient ne plus se porter volontaires si les taux continuent d’augmenter. Cette augmentation des cotisations est notamment due au rendement seuil qui a augmenté. Si le rendement des agriculteurs est en dessous de ce seuil, ils seront indemnisés.

 

Santé sanitaire de l’exploitation agricole :

Le ministère de l'élevage va apporter un fond de 1.6 milliards d’euros sur 5 ans pour lutter contre la fièvre aphteuse. L'Inde a actuellement la capacité de produire 850 millions de doses de vaccins contre la fièvre aphteuse, ce qui est plus ou moins suffisant pour prendre soin de la population de bovins et de buffles dans le pays. L’Inde pourrait cependant avoir besoin de doses supplémentaires de vaccins pour couvrir les autres animaux d’élevages comme les chèvres, les moutons, les porcs.

 

Santé et alimentation :

Le marché de l'alimentation et des boissons en Inde est le sixième plus grand marché du monde, le commerce de détail représentant 70 % des ventes. On estime que d'ici 2020, le marché indien de la vente au détail de produits alimentaires devrait atteindre 894,98 milliards de dollars.

L'Inde a connu d'immenses changements au cours de la dernière décennie en ce qui concerne les modes de vie et les habitudes culinaires. Des facteurs qui ont été déterminants dans ces changements sont notamment : L'urbanisation rapide, l’industrialisation, l'augmentation du revenu par habitant, l'augmentation du nombre de femmes actives.

Les produits prêts à consommer (RTE) et les produits prêts à cuire (RTC) atteindront ainsi 647 millions de dollars d’ici 2023 avec un taux de croissance annuel d'environ 16 % entre 2018 et 2023. Les entreprises indiennes les plus populaires dans l’alimentation rapide sont Britannia Industries Limited (biscuits), Produits Parle (biscuits, confiseries), Hatsun Agro Products Ltd (produits laitiers).

Le développement de ces produits permet alors une plus grande disponibilité de produits alimentaires transformés et la mise en avant de la restauration rapide. Cependant, ces produits sont souvent riches en énergie et pauvres en nutriments, ce qui provoque une augmentation de l’obésité.

En Inde, la malnutrition avec la sous et la surnutrition sont un double fardeau. Il y a 2 % des enfants de moins de cinq ans, 21% des femmes et 19% des hommes qui souffrent de surpoids en Inde. Le surpoids ou l’obésité peut entrainer de lourds risques pour la santé comme du diabète, des risques cardiovasculaires, de l’insuffisance rénale.  En outre, concernant la sous-alimentation, près de neuf enfants sur dix âgés de six à 23 mois ne reçoivent pas une alimentation adaptée à leur âge.

La fortification est un processus d'enrichissement de produits alimentaires avec des nutriments qui sont de la plus haute importance pour le corps humain.  La FSSAI a publié un projet de règlement visant à renforcer le programme d'enrichissement qu'elle a lancé en demandant aux fabricants de veiller à ce que la valeur déclarée des micronutriments sur les étiquettes respecte les teneurs maximales et minimales indiquées.

 

Sécurité sanitaire :

Inauguration à Mumbai d'un centre international de formation à la sécurité sanitaire des aliments et à la nutrition. Le but est d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments et de réduire le rejet sur le marché mondial des produits indiens non conforme au niveau de la qualité. Le centre de formation est le fruit d'une collaboration entre la FSSAI, le Conseil d'inspection des exportations et le Partenariat mondial pour la sécurité sanitaire des aliments (GFSP). Les exportateurs, les organismes de réglementation de la salubrité des aliments, les fabricants et les représentants gouvernementaux recevront une formation sur les plus récents règlements, la technologie et la certification des aliments dans l'industrie alimentaire mondiale.

La FSSAI a lancé un appel d'offres aux organismes de vérification de la salubrité des aliments pour réaliser des audits dans les abattoirs d'État ou les abattoirs centraux agréés de tout le pays. Cela fait partie de son programme « Campagne pour une viande propre et salubre » avec plus de 400 abattoirs du pays qui vont faire l’objet d’audits.

Environnement :

Pour contrer la pollution due au plastique, la FSSAI autorise les hôtels à servir de l'eau dans des bouteilles en verre, réutilisables, scellées en papier. Toutefois, les hôtels sont tenus de respecter les conditions d'hygiène et d'assainissement conformément à la réglementation sur l'eau potable et de mettre en place des systèmes internes d'embouteillage d'eau potable dans leurs locaux.

Le brûlage des chaumes peut amener à supprimer les subventions agricoles qui sont versées dans les États producteurs de riz comme le Pendjab et l'Haryana. Les gouvernements se sont lancés cette année dans une importante campagne de lutte contre la pollution atmosphérique.

 

Economie :

La part de l'agriculture dans la " valeur ajoutée brute " de l'Inde est tombée de 18,6 % à 17,9 % au cours de l'exercice précédent. Le sous-secteur des cultures représentait près de 62 % du secteur de l'agriculture et des secteurs connexes en 2011-2012, pourcentage qui est progressivement tombé à environ 58 % en 2016-2017. L'Inde se classe au premier rang mondial pour les terres arables (156,46 millions d'hectares), au troisième rang pour la production de céréales, au deuxième pour l'arachide, les fruits, les légumes, la canne à sucre, le thé et le jute.

En 2016, le pays comptait les plus grands troupeaux de buffles au monde et se classait deuxième en bovins, troisième en ovins, deuxième en caprins et sixième en poulets. C'est le plus grand producteur de lait, le troisième pour la production d'œufs et le sixième pour la production de viande.

La demande d'engrais va augmenter pendant la saison du rabi (hiver) de 2 à 3 % selon l'Association indienne des engrais. Une meilleure teneur en humidité du sol et une plus grande disponibilité de l'eau dans les réservoirs pourraient pousser les agriculteurs à planter davantage et donc utiliser plus d’engrais.

 

Technologie :

Les agriculteurs pourront désormais louer des machines agricoles, à des prix abordable, grâce à  l’application mobile CHCs. L’application montre les machines disponibles à partir des centres de locations situés dans un rayon de 50 km.

 

Entreprises :

La banque néerlandaise FMO va investir 15.5 millions d’euros dans Sahyadri Farmer Producer Company, à Nasik, dans le Maharashtra. Sa spécialisation est la fourniture d'intrants agricoles et la commercialisation de la production. L'entreprise travaille avec environ 8000 agriculteurs, dont 11 organisations de producteurs agricoles. Ce financement devrait permettre la construction de centres de collecte pour l'entreposage et le transport des produits.