Flash Info : Brèves N°35 - semaine du 27 septembre au 3 octobre 2019

Les pays de la région continuent d’afficher des classements mitigés en matière d’environnement des affaires (à l’image du reste du continent). Les critères les plus négatifs concernent notamment l’environnement judiciaire (indépendance de la justice, stabilité du droit…) avec, en lien, la question de la corruption. Des réformes ont cependant été entreprises dans les années récentes afin d’améliorer cet environnement des affaires.

La Bolivie est régulièrement critiquée pour ses discriminations dans l’accès aux marchés publics pour les entreprises étrangères ou des barrières douanières non-tarifaires. La nouvelle loi sur les Alliances Stratégiques réhabilite cependant le principe des PPP, avec une première application attendue pour la mise en concession de l’aéroport de Santa Cruz.

La Colombie, qui affichait jusqu’à fin 2018 le taux d’IS le plus élevé de l’OCDE, a entrepris avec la loi de financement 2019-2022 de rééquilibrer la charge entre entreprises (baisse progressive de l’IS de 34 à 30%) et ménages (taux marginal maximal porté à 39%).

En Equateur, le gouvernement de Lenin Moreno a souhaité développer les projets sous forme de partenariats public-privé. Néanmoins des difficultés dans la conception des projets et liées au cadre institutionnel (cadre de règlement des différends pas adapté, faibles capacités techniques et institutionnelles de l’Etat et des collectivités locales, absence de financement public…) ont été identifiées.

Le Guyana voit son environnement des affaires notamment contraint par la petite taille de son marché et la fuite des talents, qui affecte tant l’administration que le secteur privé. Le réseau électrique, en cours de renforcement, constitue également une faiblesse historique.

Le Pérou, particulièrement affecté par le scandale Odebrecht, a réagi avec un agenda anticorruption renforcé mais aussi une paralysie de la décision publique (report de nombreux projets notamment en PPP). Cette situation entraîne la multiplication des cas d’arbitrage et de procès, susceptible d’affecter l’image du pays, malgré des finances publiques rassurantes. La faiblesse des capacités de certaines administrations tend par ailleurs à allonger les délais d’instruction de certains dossiers d’affaires.

Le Suriname est historiquement confronté à un important secteur informel (notamment s’agissant du secteur du commerce, représentant un tiers du PIB) ainsi qu’à des lourdeurs en matière de marché du travail. Le cadre monétaire, affecté par la crise de 2015-2016, tend à s’améliorer, sous l’égide du FMI.

Au Venezuela, un assouplissement des opérations de change est intervenu en mai 2019 mais le cadre des affaires reste affecté par le durcissement du crédit (124e rang DB), les lourdeurs fiscales (189e), la dégradation des services publics (communication et électricité) et les sanctions américaines. Malgré le net renchérissement des prix libellés en devises, la forte dépréciation de la monnaie nationale et la rigidité des coûts salariaux contribuent à la compétitivité-prix des entreprises exportatrices non pétrolières. 

 

Pays

Doing Business

Compétitivité WEF

Compétitivité IMD

Coface

Rang 2019 (/190)

Rang 2018 (/190)

Rang 2019 (/140)

Rang 2018 (/137)

Rang 2019 (/63)

Rang 2018 (/63)

Risque impayés (2T19)

Bolivie

156

152

105

N.D.

N.D.

N.D.

C

Colombie

65

59

60

66

52

58

A4

Equateur

123

118

86

97

N.D.

N.D.

C

Guyana

134

126

N.D.

N.D.

N.D.

N.D.

D

Pérou

68

58

63

72

55

54

A4

Suriname

165

165

N.D.

N.D.

N.D.

N.D.

D

Venezuela

188

188

127

127

63

63

E

Argentine

119

117

81

92

61

56

C

Brésil

109

125

72

80

59

60

B

Chili

56

55

33

33

42

35

A3

Mexique

54

49

46

51

50

51

B

        Note : risques Coface : A3 : satisfaisant ; A4 : convenable ; B : assez élevé ; C : élevé ; D : très élevé ; E : extrême