Récoltes :

En dépit d’un démarrage lent, les superficies de culture d’été (kharif) sont aussi bonnes que celles de l’an dernier avec une superficie totale de 103 millions d’ha.

Le gouvernement prévoit ainsi d’atteindre son objectif de production de céréales et légumineuses de 291,1 millions de tonnes pour cette année. En 2018-2019, la production a été évaluée à 284,95 millions de tonnes. De manière générale, l'ensemencement de légumineuses est en baisse (-2 %). Cependant, la production de soja devrait s’élever à 14mt avec une augmentation des superficies cultivées (+2%) et de bonnes pluies. La superficie cultivée de riz a, elle, diminuée de 1 million d’ha.

La superficie consacrée aux oléagineux et aux céréales secondaires, y compris le jowar, le bajra et le maïs, a atteint le même niveau que l'an dernier.

Davantage de coton (+6.5%) a été semé. En août, l’association de coton d’Inde (CAI) a maintenu son estimation de production de coton pour la campagne 2018-19 à 5.5mt avec 0.7 mt de coton exporté. Les importations sont, elles, estimées à 0.5 mt de coton.

 

Sucre :

Inde :

Au cours de la période 2018-2019, malgré la sécheresse qui sévit dans de nombreuses régions du pays, il y a eu une production record de sucre (33Mt). La consommation intérieure annuelle est estimée à 26 Mt. Pour pallier à la surabondance de sucre, l’Inde a pour objectif d’exporter 6 Mt avec l’aide d’une subvention de 873 millions de dollars (6268 millions de roupies). L’agence de notation financière indienne (ICRA) estime que cet objectif d’exportation sera difficile à atteindre, notamment avec des prix mondiaux faibles.

Pour réduire l’offre excédentaire de sucre sur le marché, et rehausser son prix, les usines sont poussées à détourner la canne à sucre vers la production d'éthanol pour la production de  biocarburant. Un prêt à taux réduit est accordé aux sucreries pour accroitre leur production d’éthanol.

Les sucreries indiennes (ISMA) se réjouissent de la hausse du prix de l’éthanol pour 2019-2020. Une prime sera aussi accordée pour augmenter les teneurs en éthanol des carburants, qui est actuellement de 6%.

Maharashtra :

Suite aux incidents climatiques qui ont affectés les cultures au Maharashtra, plusieurs sucreries ont été inactives. Il y a eu un total de 195 sucreries qui ont broyé 95.22 mt de cannes à sucres mais un nombre égal de sucreries sont restées inactives. La superficie de cannes à sucre dans le Maharashtra cette année est de 843 000 hectares. La culture de la canne à sucre est la source de revenu de près de 2.5 millions de personnes dans le Maharashtra rural. L'État a quand même produit 10,67 Mt de sucres.

Malgré les sécheresses consécutives et les faibles précipitations, le gouvernement de l'État a décidé de ne prendre aucune mesure concrète pour limiter la culture de la canne à sucre ou contrôler l'utilisation excessive de l'eau. Bien que la superficie cultivée en canne à sucre représente environ 10 % de la superficie cultivée brute de l'État, elle s'approprie 71,4 % de l'eau d'irrigation. Vingt-six des 36 districts de l'État ont connu une pénurie d'eau la saison dernière, la micro-irrigation peut être une solution envisageable.

 

Pêche et aquaculture :

L’office de développement des exportations de produits de la mer (MPEDA) en association avec l’Association des exportateurs de fruits de mer Indien (SEAI) organise la 22ème édition du Salon international des fruits de mer Indien (IISS) à Kochi du 7 au 9 février 2020. Ce salon permettra de mettre en relation les exportateurs indiens et les importateurs étrangers de produits marins indiens.

Le gouvernement va investir 3 168,3 millions d’euros en 5 ans pour moderniser les infrastructures de la pêche. Le but est notamment de développer la production intérieure pour la faire passer de trois à six millions de tonnes.

Les USA ont mis en place un droit de douane de 30% sur les exportations de poissons tilapia de la Chine vers les Etats-Unis, marché que l’Inde convoite. La Chine reste le premier producteur mondial de tilapia avec 1,6 millions de tonnes contre 20 000 tonnes pour l’Inde. L’Inde a néanmoins un potentiel important, prévoyant de doubler ce chiffre à 40 000 t au cours des 2 à 3 prochaines années.

L'Inde poursuit son combat pour protéger les subventions actuelles et futures de ses petits pêcheurs artisanaux. Les membres de l’OMC et  les Etats-Unis, notamment, ont exprimé leur désaccord vis-à-vis du maintien de ces subventions pour les pays en développement.

Aides :

l'Uttar Pradesh souhaite que le programme d’aide au revenu minimum du gouvernement central PM Kisan touche 29 millions d'agriculteurs d’ici fin septembre.

La Banque de l’Etat de l’Inde (SBI) a conclu un accord, pour financer les éleveurs de volailles dans le cadre du projet Kerala Chicken en leur accordant des prêts. La demande de la viande de volaille au Kerala est estimée à 10 milles t par semaine. 50 % de la demande est satisfaite par le Tamil Nadu et le Karnataka.

 

 

Création de valeur ajoutée :

Les producteurs de thé mettent en place  une certification « trustea » prouvant que le thé a été produit de façon durable. Près de 627 millions de kg de thé produit dans le pays ont été vérifiés depuis le lancement du programme « trustea » en 2014, soit 48% de la production totale.

C.Lalrinsanga, ministre de l'Agriculture du Mizoram, a déclaré que le gouvernement se réjouissait de nouer des liens avec des entrepreneurs mondiaux du mouvement biologique. Des formations et des audits réguliers avec des organismes de certification seront mis en place. Cela permettra notamment aux agriculteurs de se diriger vers le biologique et ainsi d’obtenir des prix équitables et donc à devenir économiquement rentables.

Selon le président du Rashtriya Kamdhenu Aayog, les jeunes entreprises qui se concentrent sur la "commercialisation" des sous-produits de la vache comme le fumier et l'urine, en plus des produits laitiers, pourraient recevoir jusqu'à 60% de leur investissement initial comme financement gouvernemental. Une plateforme pour mettre en avant les recherches sur ces sous-produits sera mise en place pour les chercheurs et les universitaires.

 

Perturbations climatiques :

Changement climatique :

L’institut de l’énergie et des ressources (TERI) veut entreprendre une étude sur l’impact du changement climatique dans le secteur agricole avec comme objectif de trouver des solutions alternatives d’agriculture durable. Il est notamment suggéré que les aides comme le prix de soutien minimal pour le blé ou le riz soit dirigé vers d’autres cultures comme le mil, moins demandeur d’eau.

L’inde plus grand cultivateur et consommateur mondial de bananes est susceptible de connaitre une baisse de sa production dû au changement climatique. 27 pays, représentant 86% de la production mondiale de banane ont vu leur production augmenter avec le réchauffement climatique alors que 10 pays dont l’Inde et le Brésil, ont vu leur production diminuer. Cependant, une tendance à la baisse de manière générale est suggérée par une étude publiée dans Nature Climate Change si la tendance climatique s’aggrave davantage.

Pluviométrie :

Près de la moitié du pays a reçu des précipitations excédentaires en août. Selon les données partagées par le Département météorologique de l'Inde (IMD), il y a eu 15% de précipitation de plus que la normale.

L’Inde enregistre un excédent de 3% de précipitations le 12 septembre avec de nouvelles précipitations prévues dans la semaine. Le retrait de la mousson a pris du retard.

La région de Marathwada, du Maharashtra, touchée par la sécheresse, a reçu des pluies en ce début de mois de septembre. La période de pluie a donné de l'espoir aux agriculteurs qui dépendent en grande partie de la culture d’été (kharif). La région a reçu seulement 430,7 mm de pluie depuis juin contre une moyenne normale de 526,4 mm, soit un déficit de 18%.

La disponibilité en eau de l'Inde par habitant a été estimée à 1 465 mètres cubes à l’horizon 2025, a déclaré jeudi un haut responsable de l'organisme de recherche agricole ICAR. La disponibilité annuelle d'eau par habitant était de 5 177 mètres cubes en 1951. Si la disponibilité en eau continue de baisser jusqu'à environ 1 000 à 1 100 mètres cubes, l'Inde pourrait alors être déclarée comme un pays soumis à un stress hydrique avec de potentiels conflits pour l’eau entre les Etats. La nécessité d'utiliser la technologie comme la micro irrigation et la diversification des cultures pour réduire la consommation en eau a été suggéré. Sur les 140 millions d'hectares ensemencés nets, 48,8% seulement sont irrigués et le reste est pluvial montrant une vulnérabilité des cultures à la pluviométrie.

Des dégâts ont été causés aux rizières du fait des inondations. La décrue actuelle des eaux dans les régions du Bihar, de l’Odisha et du Karnataka permettent maintenant l’intensification des cultures de riz. Selon les dernières données sur les semis de cultures, les semis de riz ont baissé de 2,78 % par rapport à l'an dernier.

 

Santé animale et végétale :

Le conseil Indien de recherche agricole (ICAR) recherche des moyens de lutte contre le nouveau ravageur de céréales (maïs, mil et sorgho) « Spodoptera frugiperda  .

Le Premier ministre de Harayana, Manohar Lal Khattar, a déclaré que le gouvernement a compenserait à hauteur de 700 roupies aux agriculteurs pour les dommages causés aux cultures par les aleurodes, ou mouche blanche.

Le Premier ministre Narendra Modi doit lancer mercredi le Programme national de lutte contre les maladies animales (NADCP) pour éradiquer la fièvre aphteuse et la brucellose du bétail. Le projet coûtera 1 607 millions d’euros pour une période de cinq ans jusqu'en 2024. Le Premier ministre lancera également le Programme national d'insémination artificielle.

 

Politiques agricoles et agroalimentaires :

Réunion de consultation nationale des ministres d'État :

Les ministres de l’alimentation des Etat se sont réunis le 2 septembre. Les sujets abordés ont notamment été le riz enrichi, avec une dépense prévue de 18.6 millions d’euros au cours des trois prochaines années. Le cout de l’enrichissement est de 0.0076 euros par kilogramme.

La loi de 2019 sur la protection des consommateurs pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales sera aussi un sujet central avec notamment la numérisation des commissions qui permettra le dépôt de plaintes électroniques.

L’approvisionnement en légumineuses et en oignons des Etats avec un stock de respectivement 1,4 Mt et 56  000t, est aussi un enjeu. Le prix des oignons étant élevés à New Delhi, ceux issus du stock seront vendus à un maximum de 0.3€/kg. A noter que le gouvernement impose un prix minimum à l’exportation de 850 dollars par tonne d’oignons.

La réunion devrait également porter sur les mesures prises par les États pour limiter l'augmentation déraisonnable et la volatilité des prix de certains produits alimentaires, en particulier les légumineuses, les huiles comestibles, les oignons, les pommes de terre et le sucre, et lutter contre le marché noir.

Agriculture naturelle à budget zéro (ZNBF) :

Le premier ministre Narendra Modi trouve la démarche du ZBNF pertinente. Le concept de base du ZBNF est que 1,5 à 2% d'éléments nutritifs seulement doivent être prélevés dans le sol et rendu disponible à l’absorption des racines sous l'action des micro-organismes. Le reste étant apporté par l’atmosphère, le soleil. L’objectif est donc de baisser considérablement les couts de production en limitant les intrants et ainsi de mettre fin à la dépendance des agriculteurs à l’égard des prêts. Des scientifiques agronomes de l’institut national des sciences agricoles (NAAS) n’approuvent cependant pas le concept ZBNF.

Le gouvernement prévoit d'introduire « la volaille à coût zéro » pour la production d'œufs et de viande. Les volailles se nourrissent des déchets organiques des autres élevages comme des chèvres.

Environnement :

Le brûlage de la paille,  cause de pollution athmosphérique, a diminué, en 2018, de 15 % par rapport à 2017 et de 41 % par rapport à 2016. Cela a notamment été possible grâce à des fonds de 73.8 millions d’euros versés aux gouvernements des Etats du Pendjab, du Haryana, de l’Uttar Pradesh et de l’ICAR, le conseil Indien de la recherche agricole. Ces fonds ont notamment permis de développer la mécanisation agricole pour gérer les résidus de culture.

On trouve la lignine, qui a des propriétés antimicrobienne, dans presque toutes les plantes sèches, y compris les résidus de culture et l'écorce ligneuse des arbres. Pour lutter contre la pollution dû à la combustion de la biomasse post récolte, les chercheurs du Centre de biotraitement innovateur et appliqué (CIAB) basé à Mohali ont mis au point un nanocomposite à base de lignine qui pourrait avoir une valeur commerciale et être utilisé comme additif dans les matériaux de revêtement et d'emballage.

 

La FSSAI publiera bientôt un rapport sur un projet pour l'interdiction des plastiques à usage unique en Inde. Le rapport a déjà été soumis au NGT (Tribunal national vert). En outre, elle a supprimé la restriction sur l'utilisation des bouteilles consignées et encourage l'utilisation du bambou au lieu du plastique.

 

Autres politiques agricoles et agroalimentaires :

Le Conseil de la taxe sur les produits et services (TPS) se compose des ministres des Finances du Centre et de tous les États. Le conseil décide notamment des taux d'imposition. Un groupe d'experts de la banque de réserve Indienne (RBI) a suggéré vendredi la création d'un organisme fédéral sur le modèle du Conseil de la TPS pour mettre en œuvre des réformes et stimuler le flux de crédit dans le secteur agricole, en plus de proposer le transfert direct des subventions et de ne pas renoncer aux prêts agricoles.

 

Santé et alimentation :

Comité régional de l’OMS pour l’Asie du Sud Est :

La « 72ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Asie du Sud Est »s’est tenue à New Delhi. Le mouvement populaire « Eat Right India », ou bien encore « Fit India » mouvements qui prônent l’alimentation saine ont été mis en valeur, de même que les politiques concernant l’étiquetage des produits, la publicité, les allégations, pour déclencher un choix éclairé de consommation. A long terme, cet étiquetage veut pousser les industriels à réduire les quantités de sucre, de sel et de matières grasses dans les produits alimentaires en apposant un code couleur sur les produits, malgré leur résistance.

La FSSAI proposera un règlement pour limiter les acides gras trans à 2% à partir du 1er janvier 2022 par le biais d’une modification du FSSR (Règlements sur la salubrité et les normes alimentaires.

Des normes pour cinq aliments de base enrichis : Farine de blé, riz, huile, lait et sel, ont été notifiées afin de réduire les carences à grande échelle en vitamines et minéraux.

Mesures sanitaires :

La FSSAI impose que toutes les entreprises alimentaires agréées aient au moins un superviseur de la sécurité sanitaire des aliments formé sur les bonnes pratiques d'hygiène et de fabrication dans le cadre du programme FoSTaC (Formation à la sécurité et certification alimentaire). Dans le cadre de ce programme, il y aura une sensibilisation à la Loi sur la sécurité sanitaire des aliments et les normes alimentaires, aux règles et aux règlements.

Des directives concernant l’utilisation de bambou ont été publiées par la FSSAI. L'avis indique que de bonnes pratiques hygiéniques doivent être suivies à chaque étape de la fabrication, de la manipulation à l'entreposage de ces matériaux qui seront en contact avec les aliments.

Santé :

L’Institut central de recherche sur la pomme de terre à Shimla (CPRI) a développé une nouvelle variété de pomme de terre riche en antioxydants. Son rendement moyen est de 35 à 38t/ha.

La MES, solides solubles totaux, est un paramètre qui mesure la teneur en sucre des boissons aux fruits. La FSSAI a décidé de supprimer l’existence obligatoire d’un pourcentage minimum de MES dans les boissons aux fruits. Cela a pour objectif de réduire la consommation de sucres.

Près de trois enfants sur cinq de moins de 5 ans et plus de la moitié (54 %) de toutes les femmes enceintes du pays sont anémiques. Près de deux enfants sur cinq du même groupe d'âge souffrent d'un retard de croissance et plus d'un enfant sur cinq est trop mince pour sa taille.  Le blé biofortifié est mis en avant pour lutter contre la faim, il contient des quantités beaucoup plus élevées de zinc et des niveaux modérément élevés de fer, deux micronutriments que l'OMS considère comme les plus carencés dans l'alimentation au monde.

 

Economie :

Le prix des pommes de terre a augmenté de 5 à 6 % au Bengale occidental au cours des quinze dernières semaines du fait de la baisse de la superficie consacrée à la culture de pomme de terre. Cependant, la surabondance de pommes de terre en Uttar Pradesh a fait diminuer les prix de 11% dans cette région.

Les prix du riz basmati restent stables. Le riz basmati à maturation précoce est vendu à 32.9 euros par quintal sur le marché actuel.

Avec plus de 71.1 mt de stocks de céréales et de légumineuses en août, la FCI, Corporation alimentaire de l’Inde, fait face à des pertes massives. Ces pertes économiques sont dues au MSP (prix de soutien minimum) qui est de 23€ pour le riz et 23.25 € pour le blé par quintal et un coût économique total de stockage et de MSP de 31.68 € et 45.54 €respectivement, par quintal. Le FCI a dû emprunter auprès du National Small Savings Fund (NSSF) et de Ways and Means Advances.

 

Commerce international :

La baisse des exportations de viande de buffle affecte les producteurs laitiers indiens. Le prix de la viande de buffle séchée dans le nord de l'Inde oscille autour de 1.8 euros le kg, soit 20 % de moins qu'il y a un an. Contrairement à la vache, la viande de buffle n'a aucune connotation religieuse et son abattage et son exportation sont autorisés par la loi. Les exportations se font principalement vers le Vietnam (50%) qui le vendaient ensuite en Chine. Mais la Chine a interdit l’approvisionnement de viande de buffle du Vietnam en provenance d’Inde.

L’autorité alimentaire et pharmaceutique saoudienne a demandé aux exportateurs indiens de riz basmati des rapports sur le pourcentage de résidus de pesticides dans les quantités de riz basmati exporté (MRL), ainsi que des certificats prouvant l’authenticité de la variété. Cependant, les exportateurs indiens de riz basmati ont jusqu’au 31 décembre avant de devoir appliquer ces normes plus strictes. L'Arabie saoudite est  le 1er  marché d'exportation pour le riz basmati indien avec 4 à 4,5 millions de tonnes exporté.

 

L’exportation de tourteau a chuté de 73% en août avec 98 871t exportés. Cela s'explique principalement par la hausse du prix du tourteau de soja dans le commerce international, du fait de l'augmentation de la PSM (Prix de soutien minimum) du soja.

Le RCEP, accord commercial en cours de négociation entre 16 pays dont l'Inde, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Une fois mise en œuvre, il permettrait des échanges à droits de douane éliminés ou réduits entre les pays participants. Cependant, les syndicats indiens veulent plus de discussions pour protéger leurs agriculteurs. La plus grande crainte de l’industrie indienne est la concurrence accrue de la Chine. Les producteurs indiens et les producteurs laitiers s'inquiètent en outre des importations bon marché en provenance de Nouvelle-Zélande et d'Australie.

 

Cachemire/pommes :

La fédération nationale des coopératives agricoles de commercialisation de l'Inde (Nafed), gérée par l'État, achètera 60 % des pommes produites dans l'État de Jammu-et-Cachemire cette saison, à la suite des menaces des terroristes envers les pomiculteurs. Ces terroristes sont en désaccord avec le gouvernement Indien qui révoque l’autonomie du Cachemire. Ils souhaitent alors que les pomiculteurs ne vendent pas leurs produits sur le marché. Le Cachemire produit 70% des pommes de tout le pays.

Fraude :

La police du district a saisi  9 300 injections d'ocytocine ainsi que plus de 39 000 comprimés. Cette hormone a été interdite à la vente au détail en raison de son utilisation abusive sur les bovins pour augmenter la production laitière. Cette hormone a pu aussi potentiellement être utilisée par des toxicomanes.

 

Projets investissements:

Méga Food Park :

Le Mega Food Park est un programme du ministère de la transformation des aliments dont le but est d'établir un "lien direct de la ferme à la transformation puis aux marchés de consommation" via un réseau de centres de collecte et de de transformation primaire.

La Banque mondiale financera 380 M€ pour des mini et mega Food Park à travers le pays, en particulier dans le nord-est.

Le Mega Food Park de Rohtak, doté d'infrastructures à la pointe de la technologie a été approuvé à hauteur de  22.7 M€. le projet pourra générer des emplois directs et indirects pour 6 500 personnes et environ 5 000 agriculteurs. 6.3 M€ seront financés par le Ministère indien de l'industrie alimentaire (MOFPI).

Harsimrat Kaur Badal, ministre de MOFPI, a inauguré le premier Mega Food Park du Telangana. Le parc générerait un chiffre d'affaires de 1775 M€ et fournirait un emploi à 100 000 agriculteurs tout en bénéficiant à 50 000 jeunes.

Lutte contre la désertification

Dans le Karnataka et l’Andhra Pradesh, deux millions d’hectares de terres seront sur la voie de l'amélioration par la mise en place de programmes et de projets contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. L’objectif est d’augmenter le revenu des agriculteurs avec une agriculture naturelle à budget zéro. Cela profitera directement à plus de 1.7 millions de personnes. Ce projet sera rendu possible grâce au financement public-privé. Il y aura notamment un financement public de 6.85 millions de dollars du Fond pour l’environnement mondial (GEF) et de 4.47 millions de dollars de l’Axe d’étude de la dégradation des terres (LFDA). Il y aura aussi 70 millions de dollars de cofinancé par des entreprises privés. Le financement total s’élève à environ 81.5 millions d’euros.

Secteur laitier :

 « Animal Husbandry Startup Grand Challenge » a été lancépar « Startup India et « Department of Animal Husbanry ». Les startups doivent relever les défis du secteur laitier et de l’élevage sur plusieurs thématiques comme des alternatives au plastique à usage unique, la lutte contre la falsification du lait, l’amélioration génétique et de la nutrition animale, les produits à valeur ajoutée,  le commerce électronique et la traçabilité des produits.

En vue d’améliorer la valeur génétique laitière des vaches Gir, le gouvernement importe du sperme du Brésil, qui a  importé cette race au 18ème siècle et améliorer sa productivité laitière. Certains éleveurs de bovins, affirment que les vaches de race jersey produisent plus de lait.

 

Entreprises :

Pernod Ricard, deuxième producteur mondial de spiritueux, envisage une croissance de 20% de ses ventes en Inde, son troisième marché stratégique mondial. Les alcools blancs - vodka et gin - sont parmi les segments qui connaissent la croissance la plus rapide. Parmi les marques haut de gamme que l'entreprise vend en Inde, citons notamment Absolut dans la vodka, Jacob's Creek dans les vins, Beefeater dans le gin, Ballantines dans le whisky malté, Jameson dans l'Irish whiskey.

Walmart Inde prévoit de s'approvisionner directement pour  25 % en fruits et légumes auprès des agriculteurs locaux.

Mahindra Summit Agrisciences lance une nouvelle gamme de produits pour l'agriculture biologique sous la marque "PRAKRTI by Mahindra". La marque offrira des produits microbiens de haute qualité dans les catégories de gestion des nutriments, des insectes et des maladies des plantes. Aujourd'hui, l'Inde perd près de 40 % de sa production agricole totale en termes de valeur face aux attaques de ravageurs et aux maladies.

Enfinity, la technologie indienne brevetée de Praj Industries, va être déployée dans la première bioraffinerie américaine à base de bagasse pour produire de l'éthanol et d'autres co- produits, pour une production de 45 à 68 millions de litres par an d'éthanol cellulosique. Praj a déjà mis en place quatre bioraffineries en Inde.

FSC, Future Supply Chain Solutions premier fournisseur de services logistiques et de logistique tierce partie , a annoncé un investissement de 127 millions d’euros dans la création d’India Food Grid (IFG), un réseau de 38 centres de distribution intégrés d’aliments et de biens de consommation. La taille du marché indien du commerce de détail est estimée à environ 822 milliards de dollars

Tirth Agro Technology Pvt Ltd,  fabricant indien d’outils agricoles de la marque Shaktiman et le fournisseur allemand Grimme ont annoncé la création d’une coentreprise pour développer et commercialiser des machines pour le marché indien, deuxième producteur mondial de pommes de terre.

L'entreprise finlandaise Fortum India a signé un accord avec Chaudhary Charan Singh Haryana Agricultural University, pour fabriquer des fibres textiles à partir de paille de riz qui est autrement brûlée par les agriculteurs causant de la pollution dans les États du Nord.

La société d'horticulture INI Farms et la société américaine Munger Farms envisagent de créer une joint-venture pour cultiver des myrtilles en Inde et exporter des grenades. Les deux sociétés ont présélectionné Marathwada, Ahmednagar, Pune et Western Maharashtra pour cultiver ce fruit. Les myrtilles sont actuellement disponibles à 51euros le kilogramme sur le marché de détail.

Cargill est à la recherche d'un partenariat pour distribuer ses amidons et ses édulcorants dans tout le pays. Cargill, qui s'est lancée dans le segment de l'amidon et des édulcorants il y a environ trois ans, se concentre principalement sur les huiles comestibles, les chocolats et le cacao. L'entreprise emploie plus de 3 500 personnes en Inde, avec un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars. Cargill a récemment ouvert son premier silo à maïs en Inde à Davangere, pour  un investissement de 10 millions de dollars et une capacité de stockage de 60 000 t.

Revue de Presse agricole, agro-alimentaire et aquaculture du premier au 15 septembre 2019

 

Récoltes :

En dépit d’un démarrage lent, les superficies de culture d’été (kharif) sont aussi bonnes que celles de l’an dernier avec une superficie totale de 103 millions d’ha.

Le gouvernement prévoit ainsi d’atteindre son objectif de production de céréales et légumineuses de 291,1 millions de tonnes pour cette année. En 2018-2019, la production a été évaluée à 284,95 millions de tonnes. De manière générale, l'ensemencement de légumineuses est en baisse (-2 %). Cependant, la production de soja devrait s’élever à 14mt avec une augmentation des superficies cultivées (+2%) et de bonnes pluies. La superficie cultivée de riz a, elle, diminuée de 1 million d’ha.

La superficie consacrée aux oléagineux et aux céréales secondaires, y compris le jowar, le bajra et le maïs, a atteint le même niveau que l'an dernier.

Davantage de coton (+6.5%) a été semé. En août, l’association de coton d’Inde (CAI) a maintenu son estimation de production de coton pour la campagne 2018-19 à 5.5mt avec 0.7 mt de coton exporté. Les importations sont, elles, estimées à 0.5 mt de coton.

 

Sucre :

Inde :

Au cours de la période 2018-2019, malgré la sécheresse qui sévit dans de nombreuses régions du pays, il y a eu une production record de sucre (33Mt). La consommation intérieure annuelle est estimée à 26 Mt. Pour pallier à la surabondance de sucre, l’Inde a pour objectif d’exporter 6 Mt avec l’aide d’une subvention de 873 millions de dollars (6268 millions de roupies). L’agence de notation financière indienne (ICRA) estime que cet objectif d’exportation sera difficile à atteindre, notamment avec des prix mondiaux faibles.

Pour réduire l’offre excédentaire de sucre sur le marché, et rehausser son prix, les usines sont poussées à détourner la canne à sucre vers la production d'éthanol pour la production de  biocarburant. Un prêt à taux réduit est accordé aux sucreries pour accroitre leur production d’éthanol.

Les sucreries indiennes (ISMA) se réjouissent de la hausse du prix de l’éthanol pour 2019-2020. Une prime sera aussi accordée pour augmenter les teneurs en éthanol des carburants, qui est actuellement de 6%.

Maharashtra :

Suite aux incidents climatiques qui ont affectés les cultures au Maharashtra, plusieurs sucreries ont été inactives. Il y a eu un total de 195 sucreries qui ont broyé 95.22 mt de cannes à sucres mais un nombre égal de sucreries sont restées inactives. La superficie de cannes à sucre dans le Maharashtra cette année est de 843 000 hectares. La culture de la canne à sucre est la source de revenu de près de 2.5 millions de personnes dans le Maharashtra rural. L'État a quand même produit 10,67 Mt de sucres.

Malgré les sécheresses consécutives et les faibles précipitations, le gouvernement de l'État a décidé de ne prendre aucune mesure concrète pour limiter la culture de la canne à sucre ou contrôler l'utilisation excessive de l'eau. Bien que la superficie cultivée en canne à sucre représente environ 10 % de la superficie cultivée brute de l'État, elle s'approprie 71,4 % de l'eau d'irrigation. Vingt-six des 36 districts de l'État ont connu une pénurie d'eau la saison dernière, la micro-irrigation peut être une solution envisageable.

 

Pêche et aquaculture :

L’office de développement des exportations de produits de la mer (MPEDA) en association avec l’Association des exportateurs de fruits de mer Indien (SEAI) organise la 22ème édition du Salon international des fruits de mer Indien (IISS) à Kochi du 7 au 9 février 2020. Ce salon permettra de mettre en relation les exportateurs indiens et les importateurs étrangers de produits marins indiens.

Le gouvernement va investir 3 168,3 millions d’euros en 5 ans pour moderniser les infrastructures de la pêche. Le but est notamment de développer la production intérieure pour la faire passer de trois à six millions de tonnes.

Les USA ont mis en place un droit de douane de 30% sur les exportations de poissons tilapia de la Chine vers les Etats-Unis, marché que l’Inde convoite. La Chine reste le premier producteur mondial de tilapia avec 1,6 millions de tonnes contre 20 000 tonnes pour l’Inde. L’Inde a néanmoins un potentiel important, prévoyant de doubler ce chiffre à 40 000 t au cours des 2 à 3 prochaines années.

L'Inde poursuit son combat pour protéger les subventions actuelles et futures de ses petits pêcheurs artisanaux. Les membres de l’OMC et  les Etats-Unis, notamment, ont exprimé leur désaccord vis-à-vis du maintien de ces subventions pour les pays en développement.

Aides :

l'Uttar Pradesh souhaite que le programme d’aide au revenu minimum du gouvernement central PM Kisan touche 29 millions d'agriculteurs d’ici fin septembre.

La Banque de l’Etat de l’Inde (SBI) a conclu un accord, pour financer les éleveurs de volailles dans le cadre du projet Kerala Chicken en leur accordant des prêts. La demande de la viande de volaille au Kerala est estimée à 10 milles t par semaine. 50 % de la demande est satisfaite par le Tamil Nadu et le Karnataka.

 

 

Création de valeur ajoutée :

Les producteurs de thé mettent en place  une certification « trustea » prouvant que le thé a été produit de façon durable. Près de 627 millions de kg de thé produit dans le pays ont été vérifiés depuis le lancement du programme « trustea » en 2014, soit 48% de la production totale.

C.Lalrinsanga, ministre de l'Agriculture du Mizoram, a déclaré que le gouvernement se réjouissait de nouer des liens avec des entrepreneurs mondiaux du mouvement biologique. Des formations et des audits réguliers avec des organismes de certification seront mis en place. Cela permettra notamment aux agriculteurs de se diriger vers le biologique et ainsi d’obtenir des prix équitables et donc à devenir économiquement rentables.

Selon le président du Rashtriya Kamdhenu Aayog, les jeunes entreprises qui se concentrent sur la "commercialisation" des sous-produits de la vache comme le fumier et l'urine, en plus des produits laitiers, pourraient recevoir jusqu'à 60% de leur investissement initial comme financement gouvernemental. Une plateforme pour mettre en avant les recherches sur ces sous-produits sera mise en place pour les chercheurs et les universitaires.

 

Perturbations climatiques :

Changement climatique :

L’institut de l’énergie et des ressources (TERI) veut entreprendre une étude sur l’impact du changement climatique dans le secteur agricole avec comme objectif de trouver des solutions alternatives d’agriculture durable. Il est notamment suggéré que les aides comme le prix de soutien minimal pour le blé ou le riz soit dirigé vers d’autres cultures comme le mil, moins demandeur d’eau.

L’inde plus grand cultivateur et consommateur mondial de bananes est susceptible de connaitre une baisse de sa production dû au changement climatique. 27 pays, représentant 86% de la production mondiale de banane ont vu leur production augmenter avec le réchauffement climatique alors que 10 pays dont l’Inde et le Brésil, ont vu leur production diminuer. Cependant, une tendance à la baisse de manière générale est suggérée par une étude publiée dans Nature Climate Change si la tendance climatique s’aggrave davantage.

Pluviométrie :

Près de la moitié du pays a reçu des précipitations excédentaires en août. Selon les données partagées par le Département météorologique de l'Inde (IMD), il y a eu 15% de précipitation de plus que la normale.

L’Inde enregistre un excédent de 3% de précipitations le 12 septembre avec de nouvelles précipitations prévues dans la semaine. Le retrait de la mousson a pris du retard.

La région de Marathwada, du Maharashtra, touchée par la sécheresse, a reçu des pluies en ce début de mois de septembre. La période de pluie a donné de l'espoir aux agriculteurs qui dépendent en grande partie de la culture d’été (kharif). La région a reçu seulement 430,7 mm de pluie depuis juin contre une moyenne normale de 526,4 mm, soit un déficit de 18%.

La disponibilité en eau de l'Inde par habitant a été estimée à 1 465 mètres cubes à l’horizon 2025, a déclaré jeudi un haut responsable de l'organisme de recherche agricole ICAR. La disponibilité annuelle d'eau par habitant était de 5 177 mètres cubes en 1951. Si la disponibilité en eau continue de baisser jusqu'à environ 1 000 à 1 100 mètres cubes, l'Inde pourrait alors être déclarée comme un pays soumis à un stress hydrique avec de potentiels conflits pour l’eau entre les Etats. La nécessité d'utiliser la technologie comme la micro irrigation et la diversification des cultures pour réduire la consommation en eau a été suggéré. Sur les 140 millions d'hectares ensemencés nets, 48,8% seulement sont irrigués et le reste est pluvial montrant une vulnérabilité des cultures à la pluviométrie.

Des dégâts ont été causés aux rizières du fait des inondations. La décrue actuelle des eaux dans les régions du Bihar, de l’Odisha et du Karnataka permettent maintenant l’intensification des cultures de riz. Selon les dernières données sur les semis de cultures, les semis de riz ont baissé de 2,78 % par rapport à l'an dernier.

 

Santé animale et végétale :

Le conseil Indien de recherche agricole (ICAR) recherche des moyens de lutte contre le nouveau ravageur de céréales (maïs, mil et sorgho) « Spodoptera frugiperda  .

Le Premier ministre de Harayana, Manohar Lal Khattar, a déclaré que le gouvernement a compenserait à hauteur de 700 roupies aux agriculteurs pour les dommages causés aux cultures par les aleurodes, ou mouche blanche.

Le Premier ministre Narendra Modi doit lancer mercredi le Programme national de lutte contre les maladies animales (NADCP) pour éradiquer la fièvre aphteuse et la brucellose du bétail. Le projet coûtera 1 607 millions d’euros pour une période de cinq ans jusqu'en 2024. Le Premier ministre lancera également le Programme national d'insémination artificielle.

 

Politiques agricoles et agroalimentaires :

Réunion de consultation nationale des ministres d'État :

Les ministres de l’alimentation des Etat se sont réunis le 2 septembre. Les sujets abordés ont notamment été le riz enrichi, avec une dépense prévue de 18.6 millions d’euros au cours des trois prochaines années. Le cout de l’enrichissement est de 0.0076 euros par kilogramme.

La loi de 2019 sur la protection des consommateurs pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales sera aussi un sujet central avec notamment la numérisation des commissions qui permettra le dépôt de plaintes électroniques.

L’approvisionnement en légumineuses et en oignons des Etats avec un stock de respectivement 1,4 Mt et 56  000t, est aussi un enjeu. Le prix des oignons étant élevés à New Delhi, ceux issus du stock seront vendus à un maximum de 0.3€/kg. A noter que le gouvernement impose un prix minimum à l’exportation de 850 dollars par tonne d’oignons.

La réunion devrait également porter sur les mesures prises par les États pour limiter l'augmentation déraisonnable et la volatilité des prix de certains produits alimentaires, en particulier les légumineuses, les huiles comestibles, les oignons, les pommes de terre et le sucre, et lutter contre le marché noir.

Agriculture naturelle à budget zéro (ZNBF) :

Le premier ministre Narendra Modi trouve la démarche du ZBNF pertinente. Le concept de base du ZBNF est que 1,5 à 2% d'éléments nutritifs seulement doivent être prélevés dans le sol et rendu disponible à l’absorption des racines sous l'action des micro-organismes. Le reste étant apporté par l’atmosphère, le soleil. L’objectif est donc de baisser considérablement les couts de production en limitant les intrants et ainsi de mettre fin à la dépendance des agriculteurs à l’égard des prêts. Des scientifiques agronomes de l’institut national des sciences agricoles (NAAS) n’approuvent cependant pas le concept ZBNF.

Le gouvernement prévoit d'introduire « la volaille à coût zéro » pour la production d'œufs et de viande. Les volailles se nourrissent des déchets organiques des autres élevages comme des chèvres.

Environnement :

Le brûlage de la paille,  cause de pollution athmosphérique, a diminué, en 2018, de 15 % par rapport à 2017 et de 41 % par rapport à 2016. Cela a notamment été possible grâce à des fonds de 73.8 millions d’euros versés aux gouvernements des Etats du Pendjab, du Haryana, de l’Uttar Pradesh et de l’ICAR, le conseil Indien de la recherche agricole. Ces fonds ont notamment permis de développer la mécanisation agricole pour gérer les résidus de culture.

On trouve la lignine, qui a des propriétés antimicrobienne, dans presque toutes les plantes sèches, y compris les résidus de culture et l'écorce ligneuse des arbres. Pour lutter contre la pollution dû à la combustion de la biomasse post récolte, les chercheurs du Centre de biotraitement innovateur et appliqué (CIAB) basé à Mohali ont mis au point un nanocomposite à base de lignine qui pourrait avoir une valeur commerciale et être utilisé comme additif dans les matériaux de revêtement et d'emballage.

 

La FSSAI publiera bientôt un rapport sur un projet pour l'interdiction des plastiques à usage unique en Inde. Le rapport a déjà été soumis au NGT (Tribunal national vert). En outre, elle a supprimé la restriction sur l'utilisation des bouteilles consignées et encourage l'utilisation du bambou au lieu du plastique.

 

Autres politiques agricoles et agroalimentaires :

Le Conseil de la taxe sur les produits et services (TPS) se compose des ministres des Finances du Centre et de tous les États. Le conseil décide notamment des taux d'imposition. Un groupe d'experts de la banque de réserve Indienne (RBI) a suggéré vendredi la création d'un organisme fédéral sur le modèle du Conseil de la TPS pour mettre en œuvre des réformes et stimuler le flux de crédit dans le secteur agricole, en plus de proposer le transfert direct des subventions et de ne pas renoncer aux prêts agricoles.

 

Santé et alimentation :

Comité régional de l’OMS pour l’Asie du Sud Est :

La « 72ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Asie du Sud Est »s’est tenue à New Delhi. Le mouvement populaire « Eat Right India », ou bien encore « Fit India » mouvements qui prônent l’alimentation saine ont été mis en valeur, de même que les politiques concernant l’étiquetage des produits, la publicité, les allégations, pour déclencher un choix éclairé de consommation. A long terme, cet étiquetage veut pousser les industriels à réduire les quantités de sucre, de sel et de matières grasses dans les produits alimentaires en apposant un code couleur sur les produits, malgré leur résistance.

La FSSAI proposera un règlement pour limiter les acides gras trans à 2% à partir du 1er janvier 2022 par le biais d’une modification du FSSR (Règlements sur la salubrité et les normes alimentaires.

Des normes pour cinq aliments de base enrichis : Farine de blé, riz, huile, lait et sel, ont été notifiées afin de réduire les carences à grande échelle en vitamines et minéraux.

Mesures sanitaires :

La FSSAI impose que toutes les entreprises alimentaires agréées aient au moins un superviseur de la sécurité sanitaire des aliments formé sur les bonnes pratiques d'hygiène et de fabrication dans le cadre du programme FoSTaC (Formation à la sécurité et certification alimentaire). Dans le cadre de ce programme, il y aura une sensibilisation à la Loi sur la sécurité sanitaire des aliments et les normes alimentaires, aux règles et aux règlements.

Des directives concernant l’utilisation de bambou ont été publiées par la FSSAI. L'avis indique que de bonnes pratiques hygiéniques doivent être suivies à chaque étape de la fabrication, de la manipulation à l'entreposage de ces matériaux qui seront en contact avec les aliments.

Santé :

L’Institut central de recherche sur la pomme de terre à Shimla (CPRI) a développé une nouvelle variété de pomme de terre riche en antioxydants. Son rendement moyen est de 35 à 38t/ha.

La MES, solides solubles totaux, est un paramètre qui mesure la teneur en sucre des boissons aux fruits. La FSSAI a décidé de supprimer l’existence obligatoire d’un pourcentage minimum de MES dans les boissons aux fruits. Cela a pour objectif de réduire la consommation de sucres.

Près de trois enfants sur cinq de moins de 5 ans et plus de la moitié (54 %) de toutes les femmes enceintes du pays sont anémiques. Près de deux enfants sur cinq du même groupe d'âge souffrent d'un retard de croissance et plus d'un enfant sur cinq est trop mince pour sa taille.  Le blé biofortifié est mis en avant pour lutter contre la faim, il contient des quantités beaucoup plus élevées de zinc et des niveaux modérément élevés de fer, deux micronutriments que l'OMS considère comme les plus carencés dans l'alimentation au monde.

 

Economie :

Le prix des pommes de terre a augmenté de 5 à 6 % au Bengale occidental au cours des quinze dernières semaines du fait de la baisse de la superficie consacrée à la culture de pomme de terre. Cependant, la surabondance de pommes de terre en Uttar Pradesh a fait diminuer les prix de 11% dans cette région.

Les prix du riz basmati restent stables. Le riz basmati à maturation précoce est vendu à 32.9 euros par quintal sur le marché actuel.

Avec plus de 71.1 mt de stocks de céréales et de légumineuses en août, la FCI, Corporation alimentaire de l’Inde, fait face à des pertes massives. Ces pertes économiques sont dues au MSP (prix de soutien minimum) qui est de 23€ pour le riz et 23.25 € pour le blé par quintal et un coût économique total de stockage et de MSP de 31.68 € et 45.54 €respectivement, par quintal. Le FCI a dû emprunter auprès du National Small Savings Fund (NSSF) et de Ways and Means Advances.

 

Commerce international :

La baisse des exportations de viande de buffle affecte les producteurs laitiers indiens. Le prix de la viande de buffle séchée dans le nord de l'Inde oscille autour de 1.8 euros le kg, soit 20 % de moins qu'il y a un an. Contrairement à la vache, la viande de buffle n'a aucune connotation religieuse et son abattage et son exportation sont autorisés par la loi. Les exportations se font principalement vers le Vietnam (50%) qui le vendaient ensuite en Chine. Mais la Chine a interdit l’approvisionnement de viande de buffle du Vietnam en provenance d’Inde.

L’autorité alimentaire et pharmaceutique saoudienne a demandé aux exportateurs indiens de riz basmati des rapports sur le pourcentage de résidus de pesticides dans les quantités de riz basmati exporté (MRL), ainsi que des certificats prouvant l’authenticité de la variété. Cependant, les exportateurs indiens de riz basmati ont jusqu’au 31 décembre avant de devoir appliquer ces normes plus strictes. L'Arabie saoudite est  le 1er  marché d'exportation pour le riz basmati indien avec 4 à 4,5 millions de tonnes exporté.

 

L’exportation de tourteau a chuté de 73% en août avec 98 871t exportés. Cela s'explique principalement par la hausse du prix du tourteau de soja dans le commerce international, du fait de l'augmentation de la PSM (Prix de soutien minimum) du soja.

Le RCEP, accord commercial en cours de négociation entre 16 pays dont l'Inde, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Une fois mise en œuvre, il permettrait des échanges à droits de douane éliminés ou réduits entre les pays participants. Cependant, les syndicats indiens veulent plus de discussions pour protéger leurs agriculteurs. La plus grande crainte de l’industrie indienne est la concurrence accrue de la Chine. Les producteurs indiens et les producteurs laitiers s'inquiètent en outre des importations bon marché en provenance de Nouvelle-Zélande et d'Australie.

 

Cachemire/pommes :

La fédération nationale des coopératives agricoles de commercialisation de l'Inde (Nafed), gérée par l'État, achètera 60 % des pommes produites dans l'État de Jammu-et-Cachemire cette saison, à la suite des menaces des terroristes envers les pomiculteurs. Ces terroristes sont en désaccord avec le gouvernement Indien qui révoque l’autonomie du Cachemire. Ils souhaitent alors que les pomiculteurs ne vendent pas leurs produits sur le marché. Le Cachemire produit 70% des pommes de tout le pays.

Fraude :

La police du district a saisi  9 300 injections d'ocytocine ainsi que plus de 39 000 comprimés. Cette hormone a été interdite à la vente au détail en raison de son utilisation abusive sur les bovins pour augmenter la production laitière. Cette hormone a pu aussi potentiellement être utilisée par des toxicomanes.

 

Projets investissements:

Méga Food Park :

Le Mega Food Park est un programme du ministère de la transformation des aliments dont le but est d'établir un "lien direct de la ferme à la transformation puis aux marchés de consommation" via un réseau de centres de collecte et de de transformation primaire.

La Banque mondiale financera 380 M€ pour des mini et mega Food Park à travers le pays, en particulier dans le nord-est.

Le Mega Food Park de Rohtak, doté d'infrastructures à la pointe de la technologie a été approuvé à hauteur de  22.7 M€. le projet pourra générer des emplois directs et indirects pour 6 500 personnes et environ 5 000 agriculteurs. 6.3 M€ seront financés par le Ministère indien de l'industrie alimentaire (MOFPI).

Harsimrat Kaur Badal, ministre de MOFPI, a inauguré le premier Mega Food Park du Telangana. Le parc générerait un chiffre d'affaires de 1775 M€ et fournirait un emploi à 100 000 agriculteurs tout en bénéficiant à 50 000 jeunes.

Lutte contre la désertification

Dans le Karnataka et l’Andhra Pradesh, deux millions d’hectares de terres seront sur la voie de l'amélioration par la mise en place de programmes et de projets contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. L’objectif est d’augmenter le revenu des agriculteurs avec une agriculture naturelle à budget zéro. Cela profitera directement à plus de 1.7 millions de personnes. Ce projet sera rendu possible grâce au financement public-privé. Il y aura notamment un financement public de 6.85 millions de dollars du Fond pour l’environnement mondial (GEF) et de 4.47 millions de dollars de l’Axe d’étude de la dégradation des terres (LFDA). Il y aura aussi 70 millions de dollars de cofinancé par des entreprises privés. Le financement total s’élève à environ 81.5 millions d’euros.

Secteur laitier :

 « Animal Husbandry Startup Grand Challenge » a été lancépar « Startup India et « Department of Animal Husbanry ». Les startups doivent relever les défis du secteur laitier et de l’élevage sur plusieurs thématiques comme des alternatives au plastique à usage unique, la lutte contre la falsification du lait, l’amélioration génétique et de la nutrition animale, les produits à valeur ajoutée,  le commerce électronique et la traçabilité des produits.

En vue d’améliorer la valeur génétique laitière des vaches Gir, le gouvernement importe du sperme du Brésil, qui a  importé cette race au 18ème siècle et améliorer sa productivité laitière. Certains éleveurs de bovins, affirment que les vaches de race jersey produisent plus de lait.

 

Entreprises :

Pernod Ricard, deuxième producteur mondial de spiritueux, envisage une croissance de 20% de ses ventes en Inde, son troisième marché stratégique mondial. Les alcools blancs - vodka et gin - sont parmi les segments qui connaissent la croissance la plus rapide. Parmi les marques haut de gamme que l'entreprise vend en Inde, citons notamment Absolut dans la vodka, Jacob's Creek dans les vins, Beefeater dans le gin, Ballantines dans le whisky malté, Jameson dans l'Irish whiskey.

Walmart Inde prévoit de s'approvisionner directement pour  25 % en fruits et légumes auprès des agriculteurs locaux.

Mahindra Summit Agrisciences lance une nouvelle gamme de produits pour l'agriculture biologique sous la marque "PRAKRTI by Mahindra". La marque offrira des produits microbiens de haute qualité dans les catégories de gestion des nutriments, des insectes et des maladies des plantes. Aujourd'hui, l'Inde perd près de 40 % de sa production agricole totale en termes de valeur face aux attaques de ravageurs et aux maladies.

Enfinity, la technologie indienne brevetée de Praj Industries, va être déployée dans la première bioraffinerie américaine à base de bagasse pour produire de l'éthanol et d'autres co- produits, pour une production de 45 à 68 millions de litres par an d'éthanol cellulosique. Praj a déjà mis en place quatre bioraffineries en Inde.

FSC, Future Supply Chain Solutions premier fournisseur de services logistiques et de logistique tierce partie , a annoncé un investissement de 127 millions d’euros dans la création d’India Food Grid (IFG), un réseau de 38 centres de distribution intégrés d’aliments et de biens de consommation. La taille du marché indien du commerce de détail est estimée à environ 822 milliards de dollars

Tirth Agro Technology Pvt Ltd,  fabricant indien d’outils agricoles de la marque Shaktiman et le fournisseur allemand Grimme ont annoncé la création d’une coentreprise pour développer et commercialiser des machines pour le marché indien, deuxième producteur mondial de pommes de terre.

L'entreprise finlandaise Fortum India a signé un accord avec Chaudhary Charan Singh Haryana Agricultural University, pour fabriquer des fibres textiles à partir de paille de riz qui est autrement brûlée par les agriculteurs causant de la pollution dans les États du Nord.

La société d'horticulture INI Farms et la société américaine Munger Farms envisagent de créer une joint-venture pour cultiver des myrtilles en Inde et exporter des grenades. Les deux sociétés ont présélectionné Marathwada, Ahmednagar, Pune et Western Maharashtra pour cultiver ce fruit. Les myrtilles sont actuellement disponibles à 51euros le kilogramme sur le marché de détail.

Cargill est à la recherche d'un partenariat pour distribuer ses amidons et ses édulcorants dans tout le pays. Cargill, qui s'est lancée dans le segment de l'amidon et des édulcorants il y a environ trois ans, se concentre principalement sur les huiles comestibles, les chocolats et le cacao. L'entreprise emploie plus de 3 500 personnes en Inde, avec un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars. Cargill a récemment ouvert son premier silo à maïs en Inde à Davangere, pour  un investissement de 10 millions de dollars et une capacité de stockage de 60 000 t.