Elevage – le Bangladesh est dorénavant autonome en œufs et viande ; la filière laitière reste toujours déficitaire

Pour la première fois, le Bangladesh est devenu auto-suffisant en œufs, produisant 17,1 Mds d’œufs contre une demande de 17,3 Mds en 2018-19. Le pays profite d’une hausse conséquente de la production de +10,2%, soit 1,59 Mds d’œufs supplémentaires en un an. Le pays est autonome en viande depuis l’année fiscale 2016-17, avec une production en 2018-19 de 7,5 Mt, excédentaire de 200 000 tonnes. Toutefois, la filière du lait reste très déficitaire, avec une production de 9,9 Mt et une demande intérieure de 15,2 Mt de lait.

L’industrie laitière souffre principalement d’un très mauvais rendement des animaux. Les exploitations laitières sont de petite taille, avec environ 10/15 vaches et les bovins bénéficient rarement d’une alimentation adaptée. Selon une étude de la FAO, une meilleure alimentation permettrait de multiplier par six la production laitière par tête.

La filière locale a été pendant de longues années concurrencée par le lait importé, favorisé par de faibles droits de douane et des subventions de la part des pays producteurs. Vendu au même prix que le lait produit localement, le lait étranger bénéficiait d’une meilleure image auprès des consommateurs. Au début des années 2010, le gouvernement a décidé de moderniser le secteur et de favoriser le lait local.

En 2018, le Bangladesh a importé 138 000 tonnes de lait et crème pour une valeur de 26,24 Mds Tk (280 M€), principalement sous forme de lait en poudre provenant de Nouvelle-Zélande, d’Australie, des Etats-Unis et de l’Union Européenne. Les importations suivent une tendance à la hausse après plusieurs scandales sanitaires touchant des laits produits au Bangladesh. Malgré les demandes de la Bangladesh Dairy Farmers Association d’augmenter les droits de douane sur le lait en poudre à 50%, la loi de finance 2019-2020 a maintenu le taux à 25%.

 Les différentes filières de l’élevage enregistrent depuis une dizaine d’années une croissance soutenue. La production de lait a été multipliée par 4,3 en seulement dix ans, la production de viande par 7,0 et celle d’œufs de consommation par 3,6. Malgré cette performance, la contribution du secteur de l’élevage au PIB se réduit régulièrement, passant de 2,06% en 2009-10 à 1,47% en 2018-19.

 

Lait (1000 t)

Viandes (1000 t)

Œufs (100 000 unités)

 

Production

Demande

Production

Demande

Production

Demande

2008-09

2 290

 

1 080

 

4 696

 

2015-16

7 275

14 691

6 152

7 052

11 912

16 744

2016-17

9 283

14 865

7 154

7 135

14 933

16 942

2017-18

9 406

15 029

7 260

7 214

15 520

17 128

2018-19

9 923

15 202

7 514

7 297

17 110

17 326

Source : Department of Livestocks Services