Récoltes :

La production de céréales a été exceptionnelle notamment en riz et  blé avec respectivement 116,42 Mt et 102,19 Mt. La production de légumineuses a elle diminuée de 23,4 Mt contre 25,42 Mt en 2017-2018. Le gouvernement espère atteindre l’objectif de 291,1 Mt en termes de production céréalière et de légumineuses pour 2019-2020 malgré les inondations qui frappent ces cultures, répartie en 147,9 Mt pour les cultures d’été (Kharif) et 143,2 Mt en cultures d’hiver (rabi).

La production de graines oléagineuses s’est établie à 32.26 Mt, soit une amélioration par rapport aux 31.46 Mt produites en 2017-2018. La production de céréales secondaires a aussi baissé de 8.6% par rapport à l’année précédente.

La production de fruits et légumes va augmenter en 2018-2019 pour atteindre 313.85 Mt,  plus que la saison précédente (311.71Mt). La production d’oignons va augmenter de 0.95%, ainsi que les pommes de terre de 3.4%. La production de tomates devrait cependant fléchir de 1.8%. La production d’épices devrait aussi légèrement augmenter.

La NAFED -  fédération nationale des coopératives agricoles de commercialisation- a commencé à écouler les stocks de pois d’Angole dans certains états comme le Karnataka, le Maharashtra et le Gujarat. Cette mesure vise à libérer l’espace de stockage pour la nouvelle récolte et à baisser les prix du poids d’Angole.

 

Perturbations climatiques :

Il y a une baisse de la superficie des cultures d’été kharif (-2%) dûe à la mauvaise plantation de riz dans les Etats de l’Est, où les précipitations étaient insuffisantes. Il y a cependant eu une augmentation de 6% des plantations de coton. Deux projections sur trois affirment que la production d’été va diminuer.

Suite à de fortes pluies, des inondations et des glissements de terrain ont ravagé 770 hectares de plantations de noix d’arec notamment dans les régions du Karnataka et des Ghats occidentaux. Des cultures, notamment de riz, ont aussi été endommagées par les inondations sur plus de 4000 hectares au Pendjab.

Les prix des oignons et des tomates augmentent dans le Nord de l’Inde en raison de la pénurie d’approvisionnement causée par de fortes pluies. Paswan, ministre de l’alimentation demande à utiliser le stock de 50 000 tonnes d’oignons pour limiter la hausse du prix de ce produit.

                            

Sucre :

Inde :

Le secteur du sucre est en difficulté avec une production excédentaire, des prix faibles et l’incapacité des usines à payer les producteurs de cannes à sucre.

L’organisme industriel NFCSF, fédération nationale des coopératives sucrières, a ainsi demandé au gouvernement l’autorisation d'utilisation du sucre pour la production d’éthanol et l’exportation de 7 millions de tonnes d’édulcorant.

En outre, le gouvernement a annoncé mercredi une subvention de 6 2680 million de roupies pour l'exportation de 6 millions de tonnes de sucre pour la campagne de commercialisation 2019-20, qui débutera en octobre. Cela permettra d'aider les sucreries à court d'argent à liquider les excédents et à rembourser les dettes aux producteurs de cannes à sucre.

L’Australie, le Brésil et le Guatemala, pays exportateurs de la canne à sucre ont portés plainte à l’OMC contre les programmes de soutien de New Delhi au secteur du sucre et affirment qu’il y a une violation des règles du commerce mondial. Un panel a été créé. Ils attaquent notamment le prix minimal, les subventions à l’exportation et  la mise sur le marché d’une offre excédentaire de la canne à sucre et de sucre, faisant diminuer les prix du marché mondial.

 

Marathwada :

Le secteur du sucre de la région de Marathwada souffre de la sécheresse avec des précipitations réduites de 12 à 43% par rapport aux précipitations moyennes pour cette période de l’année. Un ensemencement de nuages a alors eu lieu dans la région, visant à augmenter les précipitations, sans succès.

Le fonctionnaire responsable de la division d’Aurangabad recommande alors au gouvernement de l'État de dissuader les agriculteurs de la région de Marathwada de planter de la canne à sucre et de se tourner vers d'autres cultures en raison des sécheresses récurrentes et de la grave pénurie d'eau dans cette région.

Même si la majorité des sucreries du Maharashtra ont payé 100% de la rémunération des agriculteurs, il reste tout de même 76 sucreries qui n'ont toujours pas payé un montant équivalant à 74 millions d’euros aux producteurs de canne à sucre. Cela correspond à 2% non payé par rapport au total dû aux agriculteurs. Le sucre doit être payé dans les 14 jours suivant la livraison, faute de quoi des intérêts peuvent être ajoutés.

                       

Pêche et aquaculture :

Depuis le 1er août, les 56 industries des aliments pour poissons sont en grève, réclamant un assouplissement de la taxe sur la valeur ajoutée (GST).  La grève a impliqué une diminution de l’achat de poissons dans les ports de débarquement du Kérala. La demande a chuté de près 40%, ce qui a entraîné une diminution du prix des poissons. L’industrie des aliments pour poissons consomme 40% des pêches du Kerala.

La pêche de poissons est stagnante depuis de nombreuses années. Le gouvernement du Maharashtra a donc signé un accord avec l’Institut Central d’Aquaculture en Eaux Saumâtres (CIBA) de Chennai pour stimuler la production de poissons d’élevage en cage en eau saumâtre. Le protocole prévoit la création d’une écloserie de bars. CIBA fournira un soutien technologique à l’écloserie qui aura une capacité de production annuelle de 2 millions d’alevins de bars.

 

Alimentation et santé:

Santé :

L’institut George pour la santé mondiale (Australie) a analysé plus de 400 000 aliments et boissons provenant de 12 pays et territoires du monde entier. Les pays ont été classés à l’aide du système d’évaluation Health Star Rating. Les aliments emballés  indiennes ont été classés au dernier rang, montrant qu’ils sont peu sains et très riches en énergie. Les boissons indiennes sont à l’avant dernière place du classement, avec une concentration moyenne de 7,3g/100g de sucre.

Le Maharashtra va rendre obligatoire la mention du nombre de calories des aliments servis dans les restaurants ou les hôtels. Cette initiative a pour but de diminuer les maladies telles que le diabète ou l’hypertension. La FDA, Food and Drug Administration, veut étudier l’état de santé des enfants dans les écoles, 30% des élèves souffrent de diabète ou d’hypertension.

La FSSAI ( Agence de réglementation de l'alimentation) a mis en place des normes d’enrichissement pour le blé, le riz, l’huile, le lait et le sel. Selon la FSSAI, 47 % de l’huile végétale produite et 36,6% du lait sont enrichis en vitamines et minéraux essentiels pour améliorer leur teneur nutritionnelle. L’enrichissement est une stratégie de lutte contre la malnutrition. La FSSAI s'apprête à publier un blâme à la coopérative laitière Amul qui a "dénigré" le lait enrichi. Amul est à l'origine de la révolution blanche en Inde, qui en a fait du pays le premier producteur mondial de lait et de produits laitiers. Amul a  affirmé  ne pas vouloir  se lancer dans l’enrichissement synthétique ou artificiel.

Sécurité alimentaire :

La FSSAI a identifié six catégories d'entreprises alimentaires à haut risque selon le système d'autorisation et d'enregistrement des aliments (FLRS). Celles-ci seront soumises à des vérifications obligatoires de la salubrité des aliments par l’intermédiaire d’agences d’audits privées avec des contrôles fréquents. La liste des agences reconnues est disponible sur le lien : https://archive.fssai.gov.in/home/safe-food-practices/THIRD-PARTY-AUDITS.html   

Sont concernés, les entreprises du secteur des produits laitiers et de leurs analogues, de la viande, du poisson, des ovo-produits, des aliments préparés, et des denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière (pour nourrissons).

Un règlement national uniforme a été publié afin de protéger les organisations et les particuliers lorsque des aliments excédentaires sont distribués. Des réunions ont lieu avec la FSSAI et 20 organismes de distribution d’aliments excédentaires pour assurer la sécurité alimentaire.

Réglementation :

Pour lutter contre le trafic et la falsification d’alcool, les hôtels et restaurants de Delhi devront détruire les boissons alcoolisées, ouvertes ou non, qui ont été présentées au-delà de 3 à 8 jours dans le bar. Les restaurateurs doivent donc tenir un registre strict des boissons alcoolisées qui leur sont livrés et stockés. Cela peut représenter une perte conséquente pour les restaurateurs, d’environ 2500€ par mois.

 

Economie :

L'industrie indienne de l'alimentation et de la vente au détail devrait atteindre 482 milliards de dollars d'ici 2020 avec un marché de la transformation des aliments en pleine croissance.

La dépréciation de la roupie, les importations coûteuses et le retard probable dans l'arrivée de la nouvelle récolte d'oléagineux devraient faire flamber les prix de l'huile alimentaire en octobre (période des fêtes).

 

Aides agricoles :

Nouvelles aides directes PM Kisan : par rapport aux recensements antérieurs, des bénéficiaires surnuméraires au PM Kisan ont été détectés dans la population paysanne, notamment au Pendjab. Des contrôles physiques vont donc être effectués afin de vérifier leur authenticité. Les agriculteurs enregistrés et éligibles au régime du PM Kisan, ont le droit à un revenu minimum de 6000 roupies par an (75€).

La Fondation Walmart a annoncé qu’elle verserait des subventions d'environ 4,8 millions de dollarsaux ONG Digital Green et TechnoServe pour soutenir des initiatives visant à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs.

 

Technologie :

Le gouvernement va introduire la technique du sexage des spermatozoïdes pour les semences bovines. Cela permettra d’augmenter le revenu des agriculteurs en engendrant un plus grand nombre de veaux femelles (à 90%). En mars, l'Uttarakhand est devenu le premier État du pays à utiliser le sexage des spermatozoïdes.

Rivulis Irrigation India, qui fait partie de la société mondiale de micro-irrigation Rivulis Israel, a lancé Manna. Manna est une application personnalisée qui fournit des recommandations d’irrigation spécifiques au site. Les agriculteurs doivent débourser 7,50euros (₹600) par an pour utiliser l'application, mais cela permettra de réduire l’utilisation d'eau et les dépenses d'électricité et de diesel.

 

Environnement :

Le gouvernement a déclaré que l’industrie laitière de s’efforcer de réduire de moitié l’utilisation de plastique avant le 2 octobre. Pour les inciter à cette réduction, des subventions seront versées par exemple pour l’utilisation d’emballages pouvant contenir 1L au lieu de 0.5L.

 

Politiques agricoles et agroalimentaires :

Pour promouvoir une agriculture durable dans l’Etat du Pendjab, plusieurs politiques agricoles sont envisagés. Limiter la culture du riz à un maximum de quatre hectares par agriculteur, réduire les subventions à l'énergie agricole pour les gros agriculteurs et créer un fonds de compensation pour les mauvaises récoltes sont parmi les mesures proposées par la Commission nationale des agriculteurs du Pendjab (PSFC).

La Fédération de l'industrie semencière de l'Inde (FSII) a demandé au gouvernement de supprimer le contrôle des prix des semences de coton et le prix de soutien minimal. Selon la FSII, le gouvernement ne devrait pas s’immiscer dans la fixation du prix des intrants agricoles, notamment des semences et des engrais. Les entreprises membres de la FSII représentent 65% de l'industrie semencière indienne et près de 75% des dépenses en recherche et développement.

Commerce International

L’Uttar Pradesh souhaite se lancer dans l'agriculture contractuelle en Russie par des entrepreneurs de l'UP, notamment dans les régions de l'Extrême-Orient russe,  disposent de terres abondantes et peu peuplées, pour exploiter les ressources naturelles disponibles.

Avec le pacte commercial du Mercosur, l’Inde a notifié l’importation de 30 000 tonnes d’huile de soja en provenance du Paraguay à un taux de droit de douane réduit, de 10%.

L'Inde a plaidé mardi en faveur de l'harmonisation des normes nationales individuelles sur les bonnes pratiques agricoles (BPA) entre les pays de l'ASACR, Association sud-asiatique pour la coopération régionale, pour stimuler le commerce régional en Asie du Sud. Les BPA sont des normes qui définissent les pratiques agricoles à adopter notamment en matière d’intrants afin de produire des produits sûrs et de haute qualité, commerçables dans le monde entier.

 

 

Entreprises

Pour gagner en compétitivité, Danone et Nestlé lancent de nouveaux produits dans le secteur de la santé et de la nutrition. Danone lancera près d’une douzaine de nouveaux produits de sa marque santé « Protinex » tandis que Nestlé relance Milo, boisson mondiale à base de malt, sur le marché grand public.

Les startups indiennes d’agritech ont reçu 300% de financement de plus au cours des six premiers mois de 2019 que le financement total reçu en 2018. Tiger, Accel, BII, omnivore et Nuveen sont des sociétés d’investissement. Ils ont notamment été les 5 premiers investisseurs dans les startups indiennes d’agritech jusqu'en juin 2019. NinjaCart, la plus grande entreprise indienne de la chaîne d’approvisionnement de fruits et légumes frais, reste la startup la mieux financée.

Britannia Industries va étendre son approvisionnement de lait à travers l'Inde. L’entreprise possède actuellement 25 à 30 centres de collecte du lait dans le Maharashtra qui collectent jusqu’à 25 000 litres de lait par jour. L’objectif est d’atteindre 100 centres de collecte. Le lait collecté est principalement transformé en fromage.

Punjab Agri Export Corporation (Pagrexco), une entreprise du gouvernement du Pendjab, s’est associée à la start-up agro-technologique CropIn, basée au Bengalore pour la traçabilité des plants de pommes de terre. L’objectif est d’améliorer la qualité de la production des semences de pommes de terre. Au Punjab, la production totale en pommes de terre est de 27 tonnes par an./.