Chute des exportations de crevettes pour la cinquième année consécutive

Pour la cinquième année consécutive, les exportations de crevettes ont connu une nouvelle baisse, pour s’établir lors de l’année fiscale 2018-19 à 365 M$ pour 33 362 tonnes, contre 417 M$ pour 36 168 tonnes en 2017-18 (-12% en valeur et -8% en volume). Ce déclin, qui pèse sur la balance commerciale du pays, s’explique principalement par la perte de compétitivité de la crevette tigrée (Penaeus monodon), majoritairement produite au Bangladesh, face à la crevette P. Vannamei.

L’introduction de la crevette Vannamei en Inde lui a permis d’étendre sa part de marché. Alors qu’entre 2000 et 2010, l’Inde et le Bangladesh produisaient des volumes équivalents de crevettes, avec une production annuelle avoisinant 100 000 tonnes, la production indienne a été multipliée par 6 depuis 2010 lorsque celle du Bangladesh a continué de stagner. Cette forte hausse en Inde s’explique notamment par l’introduction de l’espèce P. vannamei (absente en 2009-10, elle représente en 2015-16 80% de la production), par un soutien important du gouvernement (infrastructures) et par l’éradication des maladies grâce à des investissements privés (élevage de crevettes « Specific Pathogen Free » - SPF).

Les autorités bangladaises et les acteurs de la filière devraient s’inspirer de l’exemple indien. 70% des crevettes ne survivrait pas à cause des maladies, la productivité atteint environ 348 kg/ha/an contre 3400 kg/ha/an en Inde.  Le gouvernement de Dhaka a fait un premier pas dans ce sens en autorisant en février 2019 deux fermes pilotes pour l’élevage de la variété vannamei, un comité technique suggérant d’importer des naissains(juveniles) SPF. Dans le même temps, un partenariat a été signé entre la Bangladesh Shrimp and Fish Foundation et Hendrix Genetics (Pays-Bas) afin d’améliorer la production de crevettes tigrées (P. monodon).