Le Maroc invité d’honneur du Game Fair à Lamotte-Beuvron

Mot de la Chef du Service économique de l’Ambassade de France

 

Mouvement. Il n’est d’avancées économiques et sociales que dans le mouvement. Le Maroc va de l’avant. La récente inauguration de PSA à Kenitra ou encore les ambitions nouvelles affichées avec l’Union européenne lors du Conseil d’association du 27 juin dernier en sont des illustrations. Mais le mouvement ne pouvant faire abstraction des réalités sociales, tout est affaire de rythme.

 

On sent également le mouvement dans la volonté légitime du Maroc de se tourner vers de nouveaux partenaires économiques. Il importera toutefois de ne pas oublier que c’est avec la France qu’il partage une communauté de destins. Les opérateurs économiques français peuvent apporter les ingrédients nécessaires - assistance technique ou encore formation - à une croissance inclusive durable.

 

Le mouvement touche aussi les hommes et les femmes. Est arrivé le temps du renouvellement de l'équipe du Service économique avec le départ de Frédéric Marchal, Aude Pohardy, Caroline Rolshausen et moi-même. Impossible de résumer la richesse de l’actualité marocaine et de la relation bilatérale durant ces quatre dernières années. Alors rappelons seulement quelques thèmes des éditos qui permettent de porter un regard juste sur ce qui nous a occupé : Sport. Agadir. Marrakech. Inclusion. Gastronomie. L’effervescence d’idées et de projets est née du plaisir de travailler avec des partenaires accueillants et disponibles. Que chacun en soit sincèrement remercié.

 

Confiante que la qualité des relations avec tous les partenaires de l’action économique au Maroc, en premier lieu la CFCIM, permettra de poursuivre de hautes ambitions pour notre relation bilatérale, je passe le relais de la direction du Service économique à Cécile Humbert-Bouvier.

 

Marie-Cécile TARDIEU

 

1. L’économie en mouvement

 

Chiffre du mois : 2,25%

Le taux directeur demeure inchangé à l’issue de la seconde réunion trimestrielle de la BAM.

 

Le Conseil de Bank Al-Maghrib s’est rassemblé le 18 juin dernier pour sa deuxième réunion trimestrielle de l’année. Comme il l’avait déjà fait en mars, et conformément à la politique adoptée par la Banque centrale depuis 2016, le Conseil a maintenu le taux directeur à 2,25%.

 

Cette décision a été prise en tenant compte des projections macroéconomiques et des prévisions à moyen terme de l’inflation, le Conseil jugeant le taux toujours « approprié » à la conjoncture. En effet, l’inflation est demeurée faible au cours des quatre premiers mois de l’année 2019, l’indice des prix à la consommation enregistrant en moyenne une baisse de 0,1% en glissement annuel. Sur l’année, la Banque centrale estime que l’inflation pourrait atteindre 0,6%, alors qu’elle s’élevait à 1,9% en 2018. Les prévisions pour 2020 l’établissent à 1,2%, soutenue par une reprise de la demande intérieure.

 

Les perspectives de croissance pour 2019 et 2020 ont par ailleurs été revues en légère hausse. Compte-tenu de la baisse de la valeur ajoutée agricole de 3,8% en 2019 à cause d’une campagne céréalière décevante, la croissance devrait s’élever à 2,8% sur l’année en cours, aidée par un accroissement de 3,6% de la valeur ajoutée des activités non-agricoles. En 2020, Bank Al-Maghrib prévoit une accélération de la croissance nationale à 4%, soutenue par un rebond de la création de valeur ajoutée agricole qu’elle estime à 6%.

simon.pineau@dgtresor.gouv.fr

 

 2. La Chronique économique

 

Régime des changes : le gouverneur de Bank Al-Maghrib temporise

 

Lors d’une conférence de presse à l’occasion de la réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib, le Wali de la Banque centrale Abdellatif Jouahri a estimé qu’il n’y avait pas de nouveaux éléments qui justifieraient le passage à la seconde phase de la réforme portant sur le régime des changes. Le Gouverneur a indiqué préférer attendre que des éléments précurseurs de chocs économiques soient visibles afin d’initier la seconde étape, pour éviter de donner le signal qu’il existerait des fragilités économiques qui seraient occultées.

 

Afin de justifier ce statu quo, le Wali a aussi mentionné la nécessité de ne pas « sauter les étapes » et de consolider les prérequis à la future ouverture de la bande de fluctuation, notamment s’agissant de la résilience du système bancaire, de la soutenabilité budgétaire, du niveau des réserves de changes et de l’inflation.

 

Le Fonds Monétaire International (FMI) recommande de façon régulière l’élargissement de la bande de fluctuation à l’occasion de la publication de ses différents rapports. L’institution financière internationale invite les autorités marocaines à accélérer la réforme à des fins préventives, afin de permettre à l’économie marocaine de pouvoir absorber les éventuels chocs externes. Selon le Wali de Bank Al-Maghrib, les arguments développés par la Banque centrale auraient récemment amené le FMI à pondérer sa position.

simon.pineau@dgtresor.gouv.fr

 

 3. Relations France Maroc

 

Le Maroc invité d’honneur du Game Fair à Lamotte-Beuvron

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Légende : MM. Akhannouch et Guillaume sur le pavillon Maroc du Game Fair.

Crédit-photo : SER - Ambassade de France au Maroc

 

Organisée du 14 au 16 juin 2019 à Lamotte-Beuvron, la 38ème édition du Game Fair a mis à l’honneur le Maroc. Le Game Fair est la plus grande vitrine de la chasse en France et un rendez-vous annuel incontournable pour des milliers d’adeptes et de professionnels. Ce salon de plein air se tient chaque année au centre équestre fédéral de Lamotte-Beuvron dans le Loir et Cher et a réuni plus de 560 exposants.

Le pavillon Maroc a été inauguré le 15 juin par M. Didier Guillaume, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation et M. Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, son homologue marocain qui conduisait une importante délégation de professionnels et d’institutionnels marocains.

Pendant ces trois jours, le pavillon marocain a été la vitrine de la culture marocaine de la chasse et de la pêche, ainsi que des traditions et de la gastronomie du pays. Des animations y ont également été proposées avec de la fauconnerie, des parades, de la danse et des spectacles équestres.

Ce type de manifestation occupe une place singulière dans les relations bilatérales car, à l’instar d’autre disciplines, la chasse et le monde équestre sont historiquement des médias diplomatiques véhicules d’influence. Par ailleurs, les opérateurs économiques présents ont pu mettre en valeur leur contribution au tourisme de nature et à la création d’activités génératrices de revenu en milieu rural.

En marge de ce salon, une rencontre bilatérale a permis aux deux ministres et à leurs collaborateurs d’échanger sur les sujets communs de préoccupation et de préparer leurs futures collaborations.

xavier.vant@dgtresor.gouv.fr

damien.tremeau@dgtresor.gouv.fr

 

4. Secteur à l’affiche

 

Inauguration de l’usine PSA à Kenitra.

 

L’inauguration par le Roi Mohammed VI de l’usine PSA à Kenitra le 20 juin 2019 est intervenue 4 ans, jour pour jour, après son lancement. Cette unité, qui représente un investissement de 557 M EUR et prévoit la création à terme de 2500 emplois directs, assurera la production de la nouvelle Peugeot 208. Le constructeur ambitionne de porter la production à 200.000 véhicules et 200.000 moteurs à horizon 2023, dont 90% seront exportés. Avec un taux d’intégration locale de 60% au démarrage, le groupe s’est engagé à atteindre 80% à terme. Au-delà de l’impact de l’usine pour le développement de Kenitra qui s’inscrit désormais comme la 3ème région automobile après Tanger et Casablanca, le groupe PSA a choisi le Maroc pour y développer un projet intégré, comprenant également son centre de pilotage industriel et commercial pour la région MENA, un centre de R&D, un laboratoire d’innovations (Open Lab) dédiée aux projets de mobilité électrique en Afrique, énergie renouvelable et logistique du futur et un centre d’essais automobiles. Le groupe a également fait le choix du Royaume pour y développer son sourcing, de même qu’il s’est activement impliqué dans le développement de la formation professionnelle dans le secteur automobile, en partenariat notamment avec l’Université Mohammed V de Rabat, l’école supérieure de technologie de Salé (EST) ou encore le groupe ISCAE. Après le succès de l’usine Renault à Tanger, l’implantation du groupe PSA et de nouveaux équipementiers témoigne de la confiance du secteur automobile dans la stratégie industrielle développée depuis moins de dix ans par le Royaume.

aude.pohardy@dgtresor.gouv.fr

 

5. Affaires à suivre

 

  • L’Agence Française de Développement a conclu le 27 juin 2019 avec FINEA, filiale de la CDG, un prêt de 1,2 Md MAD qui prévoit la mise en place d’une ligne de crédit au bénéfice de très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) pour accompagner leurs projets d’investissement en leur facilitant l’accès au financement et en contribuant à l’effet levier sur d’autres financements. L’AFD appuie également FINEA dans le renforcement de son offre de services d’accompagnement et de conseil aux entreprises.

     

  • La 4ème édition du SPORTUP SUMMIT, se déroulera les 3, 4 et 5 Octobre 2019 au Centre National d'Entrainement en Altitude de Font Romeu sous le patronage du Ministère des Sports français et en partenariat avec la Région Occitanie - Pyrénées-Méditerranée. Le Sportup Summit est un concours de startups qui fédère les acteurs de la filière de l'économie du sport. Parmi les 30 candidats sélectionnés, 3 projets marocains seront retenus dans les catégories suivantes : 1/ porteurs de projets ou d'idées -- IMPULSION ; 2/ jeunes entreprises en accélération – REVELATION ; 3/ jeunes entreprises en développement – TREMPLIN. (pour plus d’information: https://www.sportupsummit.com ).

 

  • La rencontre à Rabat le 8 juin 2019 de M. Jean-Yves le Drian, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, avec son homologue M. Nasser Bourita, a permis d’acter la réouverture des affectations au Maroc de Volontaires Internationaux en Entreprise (VIE) à partir du 1er septembre 2019.