Selon une étude de la Banque centrale néerlandaise (DNB) parue dans le magazine ESB, l’économie néerlandaise affiche une surperformance lors des périodes de hausse économique, mais semble davantage pénalisée lors des phases de basse conjoncture. Ainsi, en comparaison à la Belgique, à l'Allemagne, au Danemark, à la France et à l'Autriche, l'économie des Pays-Bas est la plus volatile.

Cette croissance erratique est principalement due à la volatilité de la demande intérieure et notamment de la consommation privée et des investissements des entreprises. Les ménages néerlandais ont un niveau élevé de capitaux illiquides, le gouvernement mène plus souvent une politique budgétaire procyclique et le marché de l’immobilier est confrontés à des prix davantage instables.

La consommation des ménages est une source importante de volatilité conjoncturelle, en particulier celle des biens durables. Plusieurs causes pour ces chocs de consommation peuvent être identifiées. Tout d’abord, une grande partie des actifs des ménages est illiquide (plus de 60%). Ces capitaux sont notamment constitués de l’épargne obligatoire dans des fonds de pension, bloqué jusque l’âge de départ à la retraite. Ensuite, la volatilité des prix de l’immobilier est plus que le double par rapport à la Belgique et à l’Allemagne, ce qui a tendance à déséquilibrer la consommation des ménages. Enfin, il semble également que la politique budgétaire du gouvernement néerlandais est davantage procyclique que celle de ses pairs européens, ce qui a de nouveau tendance à amplifier les cycles conjoncturels.

Les investissements des entreprises aux Pays-Bas sont également plus volatils que dans d'autres pays européens. Les entreprises néerlandaises se distinguent notamment par une grande volatilité des investissements en R&D, en (matériel) informatique et en matériels de transport. L’étude estime que la volatilité des investissements pourrait être une conséquence de la volatilité de la consommation, car les deux suivent une trajectoire très similaire. La littérature économique confirme en effet que les investissements des entreprises réagissent relativement fortement aux fluctuations de la demande attendue.