La référence régulière, au Vietnam, au concept de smart cities conduit à s’interroger sur sa transposition à la réalité vietnamienne, pour tenter d’en saisir les contours et la manière dont les politiques publiques et les acteurs privés appréhendent le sujet.

Le concept de smart city s’est développé récemment au Vietnam et recouvre des réalités différentes, selon qu’il est présenté par des acteurs publics ou privés. Pour les autorités vietnamiennes, il s’agit d’un outil de planification et de gestion conçu pour répondre aux tensions provoquées par le manque d’infrastructures et de services urbains, dû lui-même à une urbanisation récente et très rapide, et à la mise en oeuvre difficile des stratégies urbaines planifiées. La ville intelligente permet de conceptualiser la ville de demain, aussi bien en termes de services (numérisation de la ville) que d’infrastructures et de nouvelles zones urbaines. Elle est pour les autorités locales, limitées en ressources financières, un moyen d’attirer de nouveaux financements privés. Quant aux acteurs privés, ils conçoivent la ville intelligente comme un marché en plein essor dont ils peuvent profiter pour développer et offrir leurs activités, avec une approche projet (bottom-up) plutôt qu’une logique inclusive et globale.