Les échanges de biens et services en 2018
L’excédent de la balance des biens et services recule pour la deuxième année consécutive. L’excédent commercial s’établit à son montant le plus faible depuis 2014. L’année a été marquée par un bond des importations énergétiques et un ralentissement des autres échanges de biens. L’Italie reste le 8e exportateur mondial et le 3e exportateur européen de biens et au 10e rang mondial pour les importations.
L’excédent de la balance des biens et services (43,5 Md€) recule pour la deuxième année consécutive.
L’excédent commercial (en brut, source ISTAT) s’établit à son montant le plus faible depuis 2014 à 36,5 Md€. L’année a été marquée par un bond des importations énergétiques et un ralentissement des autres échanges de biens, plus marqué pour les exportations que pour les importations. Le déficit de la balance énergétique s’est fortement creusé et l’excédent commercial hors énergie (83 Md€) s’est réduit. L’Italie reste le 8e exportateur mondial et le 3e exportateur européen de biens et au 10e rang mondial pour les importations.
Le déficit de la balance des services (-3,6 Md€) s’est amélioré sous l’effet de la hausse des recettes touristiques.
L’Allemagne conforte sa position de 1er fournisseur de biens et de services de l’Italie devant la France (2e fournisseur), et de 1er client.
L’excédent de la balance des biens et services (43,5 Md) s’est fortement réduit en 2018 (-14%)
L’excédent de la balance des biens et services (43,5 Md€), tel que comptabilisé dans la balance des paiements, s’est fortement réduit en 2018 (-14%), reculant pour la deuxième année consécutive (-19,7% en cumulé), sous l’effet de l’érosion de l’excédent de la balance des biens (43,5 Md€ ; -14,2% par rapport à 2017) que n’a compensé que pour partie l’amélioration du déficit de la balance des services (‑3,6 Md€ ; écart de 711 M€). Les recettes (558,4 Md€ ; 31,8% du PIB) ont progressé de 3,7%, mais plus faiblement que les dépenses (514,9 Md€ ; 29,3% du PIB) qui ont augmenté de 5,5% (source Eurostat). Ce qui s’est traduit dans les comptes nationaux 2018 par une contributive négative à la croissance du PIB réel italien (-0,1 pt après +0,3 pt en 2017) selon l’ISTAT. Le taux de couverture des échanges extérieurs de biens et services[1] se réduit à 108,5% (-1,9 pt par rapport à 2017).
Après une année 2017 dynamique, le rythme de croissance des échanges de biens a ralenti contribuant à une forte réduction de l’excédent commercial brut (-21,2%)
Après une année 2017 dynamique, le rythme de croissance des échanges de biens a ralenti, contribuant, avec le bond de la facture énergétique, à une forte réduction de l’excédent commercial brut (-21,2%) qui s’établit à son niveau le plus bas depuis 2014 (36,5 Md€ ; 2,1% du PIB)[2]. En recul pour la deuxième année consécutive, l’excédent commercial italien a perdu 9,8 Md€ en 2018 (12,1 Md€ par rapport à 2016) avec une hausse des importations (+5,6%, à 424 Md€ soit 24,1% du PIB italien) deux fois plus importante que celle des exportations (+2,8% ; 460,5 Md€ ; 26,2% du PIB). La détérioration du solde commercial s’explique pour une grande part par le creusement du déficit de la balance énergétique (‑46,5 Md€ après -38 Md€ en 2017) découlant principalement d’un bond de 19,3% des importations en valeur d’hydrocarbures. Hors énergie, l’excédent commercial (83 Md€ ; 4,7% du PIB) s’est également réduit (-1,6% sur un an), alors qu’il était reparti à la hausse après la chute enregistrée en 2015 (‑11,2%), et l’écart avec son niveau le plus haut atteint en 2014 s’est amplifié (-6,5% en cumulé). Après une année 2017 dynamique, le rythme de croissance des échanges (801,5 Md€) a ralenti (+3,0% après +6,9%). Ce ralentissement a été plus marqué pour les exportations (442,3 Md€ ; 25,2% du PIB) que pour les importations (359,3 Md€ ; 20,4% du PIB) dont les croissances respectives ont été limitées à 2,6% (+11,2 Md€) et 3,6% (+12,5 Md€), après +6,9% et +7,0% en 2017. Le taux de couverture des échanges extérieurs de biens[3] (108,6% en 2018) se réduit depuis 2014, marquant un recul total de près 11 pt par rapport à 2013 (10,9 pt dont -2,9 pt en 2018 sur un an). Le taux de couverture des échanges de biens hors énergie (123,1%) a perdu 7,7 pt au cours de la même période (-1,2 pt en 2018), après le pic atteint en 2013 (130,8%).
Selon les statistiques de l’OMC, l’Italie conserverait son rang de 8e exportateur mondial et 3e exportateur européen de biens (2,8% des exportations mondiales), après l’Allemagne (2e ; 8,5%) et la France (7e ; 3,0%), bien que sa part dans les exportations mondiales se soit légèrement réduite (‑0,1 pt). Sa part dans les importations mondiales apparaît relativement stable à 2,5% (+0,01 pt par rapport à 2017), mais reste encore inférieure de 1 pt par rapport à son niveau de 2007, maintenant l’Italie au 10e rang mondial, loin derrière l’Allemagne (3e avec une part de 6,5%) et la France (6e ; 3,4%).
A l’exception de la fabrication de machines et équipements, les autres principaux secteurs d’exportation italiens ont contribué à la dégradation du solde commercial
A l’exception de la fabrication de machines et équipements (1er secteur exportateur) dont l’excédent commercial s’est amélioré légèrement, les autres principaux secteurs d’exportation italiens (automobile, sidérurgie, chimie) ont contribué à la dégradation du solde commercial. Les exportations de véhicules automobiles (2e marchandises exportées ; 4,8% des exportations), en particulier, ont chuté de 5,5% par rapport à 2017. Le secteur de la fabrication de machines et équipements reste le 1er secteur d’exportation (17,7% des exportations) devant les industries automobile (8,1%), chimique (6,7%) et sidérurgique (6,3%). Les principales marchandises exportées sont des préparations pharmaceutiques (5,0% des exportations), des véhicules automobiles (4,8%), des produits du raffinage du pétrole (3,2%) et des équipements automobiles (3,0%). Les principaux contributeurs aux importations sont les industries extractives (11,0% des importations), le secteur automobile (10,1%), l’industrie chimique (9,3%) et la sidérurgie (8,5%). Les principales marchandises importées sont des véhicules automobiles (7,8% des importations), du pétrole brut (6,5%), des préparations pharmaceutiques (5,2%) et des produits de la sidérurgie (3,8%).
Le déficit de la balance des services (-3,6 Md€) s’est amélioré, principalement sous l’effet de l’accroissement de l’excédent de la balance touristique
Le déficit de la balance des services (-3,6 Md€) s’est amélioré, principalement sous l’effet de l’accroissement de l’excédent de la balance touristique[4]. En progression quasi constante depuis 2010, à l’exception d’une baisse de 0,3% en 2013, le montant des recettes (103,2 Md€ ; 5,9% du PIB) découlant des exportations de services a augmenté de 5,0% sur un an (+48,3% depuis 2010) contre 4,1% pour les dépenses liées aux importations (106,8 Md€ ; 6,1% du PIB). Le déficit de la balance des services s’est ainsi amélioré de 711 M€ en 2018. Le tourisme (poste « voyages ») compte pour 40,3% dans les recettes de la balance des services (soit 41,6 Md€ ; 2,4% du PIB), devant les « autres services aux entreprises » (21,6%) et les transports (12,8%), et pour 23,4% dans les dépenses (25,6 Md€ ; 1,5%), après les « autres services aux entreprises » (24,4%) et les transports (21,3%). La balance touristique italienne présente un solde excédentaire depuis 2010, qui atteint 16 Md€ en 2018 (+9,5% par rapport à 2017) avec une progression des recettes de 6,1% et des dépenses de 4,1%, sur un an.
L’Allemagne conserve sa position de 1er fournisseur de biens et de services de l’Italie devant la France
L’Allemagne conserve sa position de 1er fournisseur de biens et de services de l’Italie (16,6% des importations de biens et 9,6% des importations de services) devant la France (8,6% et 8,5%).
S’agissant des biens, l’Allemagne renforce sa position de 1er fournisseur en 2018 en gagnant 0,2 pt de part de marché par rapport à 2017, devant la France qui perd de nouvelles parts de marché (‑0,1 pt). L’Allemagne creuse ainsi son écart avec la France, résistant mieux à la concurrence de la Chine (3e fournisseur ; 7,3% des importations) qui gagne 0,2 pt de parts de marché sur un an. En cumulé depuis 1991, l’Allemagne a perdu moins de parts de marché que la France (-4,3 pt contre -5,6 pt) face à la Chine (+5,9 pt). Les Etats-Unis confortent leur position de 3e client de l’Italie (9,2% des exportations de biens) après l’Allemagne (12,6%) et la France (10,5%). Les échanges commerciaux bilatéraux de l’Italie avec chacun de ces partenaires ont atteint des montants record en 2018, mais se sont traduit, par une détérioration de leurs soldes, à l’exception de celui avec les Etats-Unis dont l’excédent a continué de croître. Les Etats-Unis représentent le 1er excédent commercial bilatéral de l’Italie (26,5 Md€, soit 68% de l’excédent commercial total) devant ceux avec le Royaume Uni (12,3 Md€) et la France (11,9 Md€ selon les statistiques italiennes qui divergent des statistiques françaises[5]). L’Allemagne représente le 1er déficit commercial bilatéral italien (-12,2 Md€), devant la Chine (-11,7 Md€).
Pour l’énergie, les principaux fournisseurs en hydrocarbures de l’Italie sont, pour le pétrole brut, l’Azerbaïdjan (20% des importations en valeur), l’Iraq (13,9%) et l’Arabie Saoudite (11,2%), et pour le gaz, la Russie (42,2%), l’Algérie (26,2%) et le Qatar (8,7%). La France est le 1e fournisseur d’énergie électrique (47,3% des importations), devant l’Allemagne (37,5%) et la République Tchèque (12,6%).
S’agissant des services, l’Allemagne, devenue 1er fournisseur de l’Italie en 2014 devant la France, a perdu 0,3 pt de part de marché en 2018 dans les importations italiennes, quand la France a regagné 0,3 pt de parts de marché après une perte de 1,1 pt sur la période 2014-2017 (contre +0,7 pt pour l’Allemagne). L’Allemagne reste également le 1er client de l’Italie (11,8% des exportations) devant les Etats-Unis (9,5%), le Royaume-Uni (8,9%) et la France (8,7%) qui recule d’un rang. L’Allemagne constitue en particulier la 1ère clientèle touristique étrangère en Italie en termes de recettes (17,0% des recettes touristiques), devant les Etats-Unis (12,1%) et la France (10,4%). Les Etats-Unis sont la 1ère destination des touristes italiens (10,9% des dépenses touristiques), devant la France (9,6%) et l’Espagne (9,5%).
[1] Rapport entre la valeur des exportations de biens et services et celle des importations de biens et services
[2] Source ISTAT (base de données Coeweb) – données brutes FAB/CAF hors avitaillements (ou provisions de bord). A la différence de la France, l’Italie inclut les avitaillements dans les statistiques sur le commerce extérieur. Pour faciliter la comparaison avec la France, l’analyse du commerce extérieur italien présentée dans ce document est réalisée sur la base des échanges hors avitaillements, ces derniers représentant 0,5% des exportations italiennes (2,4 Md€) et 0,002% des importations (7,5 M€) en 2018.
[3] Rapport entre la valeur des exportations de biens et celle des importations de biens (hors avitaillement)
[4] Données Eurostat
[5] Selon les Douanes françaises, en 2018, les échanges de la France avec l’Italie (36,2 Md€ d’exportations françaises et 42,7 Md€ d’importations) se sont soldés par une légère amélioration du déficit commercial français, à -6,5 Md€ (après -6,7 Md€ en 2017). Pour les statistiques italiennes, à l’inverse, l’excédent commercial avec la France s’est amélioré (à 11,9 Md€) avec 48,4 Md€ d’exportations (+4,5%) et 36,5 Md€ d’importations (+4,2%). Ces écarts peuvent tenir à des différences de calendrier entre exportations et importations correspondantes, des disparités dans la valorisation des marchandises ou dans la détermination du pays d’origine des marchandises ou de leur pays de destination (en cas de transformation, de produits expédiés par navire dont la destination finale n’est pas encore connue au moment où le navire prend le large, par exemple)