Le secteur bancaire hongrois est animé par un grand nombre d’acteurs. Sa santé financière se redresse progressivement du fait du retour d’une croissance économique vigoureuse; il est désormais en mesure de participer activement au financement de l'économie hongroise.

Le secteur bancaire hongrois affichait fin 2018 un actif total de 130 Mds EUR, soit environ 40 485 Mds HUF fin 2018, en augmentation de 11,1% par rapport à fin 2017, soit un poids dans l’économie nationale encore modeste (98,5% du PIB). Le nombre des banques est encore élevé avec 35 banques commerciales, dont 26 banques hongroises et 9 succursales de banques étrangères.

 

Les banques hongroises sont très majoritairement des entités privées en concurrence avec les banques de l’Europe de l’Ouest (Italie, Autriche et Belgique) qui contrôlent près de 45 % du marché. En dépit d’un grand nombre d’acteurs, le secteur est concentré, les cinq premières banques de la place contrôlant près de de 60% du total des actifs et les dix premières détenant plus de 80% à fin 2018. Alors que la digitalisation du secteur est une priorité, le nombre des salariés du secteur (39 523 fin 2018 contre 38 600 employés fin 2017) continue de progresser pour répondre à l’augmentation du volume des affaires, dans un contexte toutefois de fermeture accélérée des agences commerciales tant dans la capitale qu’en province (2007 agences à  fin 2018 contre 2690 à fin 2017). La part de marché, basée sur le total des actifs, des banques à capitaux domestiques a atteint 55,4% à la fin de 2018, en légère baisse par rapport à 55,7% douze mois plus tôt.

 

Les Performances du secteur bancaire

 

Profitabilité

En 2018, la profitabilité des banques a marqué le pas avec un bénéfice total après impôt en baisse  à 536 Mds HUF (1,66 Md EUR) contre 629 Mds HUF en 2017. Par conséquent, les indicateurs de profitabilité se sont dégradés avec un ROA (Return On Assets) à 1,4% (contre 1,8% en 2017) et un ROE (Return On Equity) à 13,5% contre 17,5% en 2017. La baisse de la rentabilité a été principalement imputable à la moindre hausse des bénéfices consécutive à la forte augmentation des dépenses d’exploitation (augmentation rapide des salaires) et à la baisse des montants des reprises pour dépréciation. Ainsi, les ratios d’efficacité du secteur bancaire se sont détériorés avec un ratio coûts sur actifs de l’ordre de 3,2%.

 

Capitalisation et liquidité

La capitalisation du secteur bancaire hongrois reste solide et satisfait aux recommandations du comité de Bâle. Le ratio d’adéquation des fonds propres se rétracte à 16,1%, comparé au niveau historiquement haut de 20,1% atteint en 2016. Par ailleurs, la liquidité du secteur bancaire est restée abondante, le ratio de liquidité à court terme atteignant les 167% fin 2018. Les liquidités des établissements de crédit ont augmenté, principalement en raison des entrées de dépôts des entreprises et des ménages, et ce phénomène n’a été que partiellement compensé par la croissance dynamique des prêts aux entreprises.

 

Qualité des encours

En prolongement des années précédentes, le stock de prêts non performants a continué de se résorber en 2018. La baisse est principalement imputable au nettoyage du portefeuille par les banques et à l’accroissement des encours. Dans l’ensemble, le ratio des prêts non performants des crédits aux entreprises a de nouveau reculé en 2018 pour atteindre 5,5% en fin d’année 2018. Le ratio des crédits non performants en faveur des ménages est également en baisse à 7% contre 10,9% en 2017.

 

La dynamique retrouvée du financement de l’économie

Les prêts aux entreprises ont progressé au rythme annuel soutenu de 14% en 2018 (+10% en 2017), avec une croissance significative (13%) des prêts aux PME et, fait nouveau, des prêts en faveur des grandes entreprises. Si deux tiers des prêts ont été libellés en Forint avec des taux d’intérêts variables, le retour sur le marché bancaire des grandes entreprises a conduit au recours à des prêts sur de plus longues durées, avec un taux fixe et le recours à des devises étrangères (principalement Euro). A l’instar de 2017, les prêts ont été orientés principalement sur le secteur manufacturier, les entreprises du secteur public de l’énergie et dans une moindre mesure le secteur de  l’immobilier. L’encours des prêts aux entreprises par rapport au PIB reste encore très faible (20%). 

 Enfin, en 2018, l’encours des prêts aux ménages a également poursuivi le redressement observé pour la première fois en 2017 (+2%) avec une nouvelle hausse de 5%.  Pour les prêts des habitations neuves, la proportion de prêts assortis de taux d’intérêt fixes à long terme a considérablement augmenté (environ 70% des prêts), alors que les pratiques antérieures étaient le recours aux taux variables. Cette reprise du crédit aux ménages évolue donc encore dans un contexte favorable (hausse du pouvoir d’achat des salariés et baisse des taux) et devrait donc se développer aux cours des prochains mois dans un contexte où l’encours des prêts aux ménages par rapport au PIB reste encore très faible (15%).

banque