Un niveau record de transferts des migrants sur l’année fiscale 2019

La reprise des transferts des migrants se confirme en 2019 après l’embellie de 2018. La Banque centrale (Bangladesh Bank) annonce début juillet 2019 une progression de 9,47% des transferts des migrants sur l’année fiscale 2019 (https://www.bb.org.bd/econdata/wageremitance.php ). De juillet 2018 à juin 2019, les transferts se sont élevés à un niveau record de 16,42 Mds$ contre 14,98 Mds$ sur la période comparable 2017/2018, et 12,76 Mds TK en FY 2017. Le précédent record de 15,32 Mds $ remontait à FY 2015, les flux ayant stagné depuis.

La dépréciation contrôlée du taka vis-à-vis du dollar (le taux de change interbancaire le 3 juillet dernier avait progressé de 1% sur un an et le dollar US s’échangeait contre 84,5 Tk et 83,73 Tk le 30 juin 2018), les bonnes conditions financières offertes aux particuliers par les banques commerciales en quête de devises pour ouvrir des lettres de crédit qui ont tendance à s’accumuler, et le contrôle plus strict de la Banque centrale sur les circuits informels (Hundi) utilisés par les Non Resident Bangladeshis (NRBs) sont les principaux facteurs de cette performance. Les banques commerciales privées sont très majoritairement les bénéficiaires de ces transferts : 12 banques privées et 4 banques d’Etat interviennent significativement sur ce marché ; selon Bangladesh Bank, 29 maisons de change bangladaises opérent à l’étranger à travers plus de 1200 accords de compensation (drawing arrangements); les banques ont besoin d’accroître les rentrées de devises pour ouvrir des lettres de crédit, selon l’Association of Bankers Bangladesh (ABB) qui regroupe les 41 banques domestiques privées.

Depuis FY2012, la croissance des transferts des migrants est moins forte que celle du PIB et entre FY2012 et FY2017, les transferts en pourcentage du PIB sont tombés de 10,6% du PIB à seulement 5,4%.

Selon la Banque mondiale, le Bangladesh a reçu en 2018 (année calendaire) 15,5 Mds$ (équivalant à 5,4 points de PIB) contre 13,5 Mds$ en 2017 ; il figurait l’an dernier au 11ème rang mondial comme récipiendaire dans le monde, l’Inde (78,6 Mds$) conservant sa 1ère place devant la Chine (67,4 Mds$) et le Mexique (36 Mds$). En Asie du sud, où les transferts ont progressé de 12% l’an dernier pour atteindre 131 Mds$, le Bangladesh se place 3ème derrière l’Inde et le Pakistan (21,0 Mds$), devant le Népal (8,06 Mds$) et Sri-Lanka (7,46 Mds$).

Le gouvernement espère que les flux officiels, qui représenteraient encore moins de la moitié des transferts, vont progresser substantiellement durant l’année fiscale qui a commencé le 1er juillet dernier. Fin mai, face à l’érosion persistante des transferts via les canaux officiels et au coût important des transferts, le gouvernement a annoncé qu’il allait mettre en place une incitation monétaire de 3%. En d’autres termes, si un migrant transfère 100 Tk en utilisant un canal officiel, son bénéficiaire recevra 103 Tk. 30,6 Mds Tk (320 M€) ont été alloués pour ce programme dans le budget 2019-2020 adopté fin juin.