Sommaire : 1. Inde – Nouveau gouvernement : attribution des portefeuilles ministériels liés au développement durable / 2. Népal – Evènement : Forum d’affaires bilatéral à l’occasion du 70ème anniversaire des relations diplomatiques France Népal / 3. Bangladesh – Eau/assainissement : Tensions à Dhaka autour de la qualité de l’eau et du sous-approvisionnement / 4. Pakistan – Energie : Potentiel de déploiement des énergies renouvelables

1. Inde – Nouveau gouvernement : attribution des portefeuilles ministériels liés au développement durable

GoI

Le nouveau gouvernement indien a été annoncé à la suite des élections générales fin mai 2019. Plusieurs changements ont été opérés dans les domaines du développement durable. La nouvelle organisation est la suivante :

  • Ministère du transport routier et des autoroutes (Ministry of Road Transport and Highways) : M. Nitin Gadkari, déjà en charge de ce portefeuille dans la mandature précédente, conserve ce poste et sera appuyé par un Secrétaire d’Etat (Minister of State), le Général V. K. Singh. Il sera également Ministre en charge des micros, petites et moyennes entreprises mais perd en revanche le transport maritime (Shipping) confié à un Secrétaire d’Etat "autonome" (Ministry of State (Independant Charge)), M. Mansukh L. Mandaviya.
  • Ministère de l’environnement, de la forêt et du changement climatique (Ministry of Environment, Forest and Climat Change) : ce portefeuille est attribué à M. Prakash Javadekar, qui l’avait occupé il y a quelques années, notamment lors de la COP21. Il sera appuyé par un Secrétaire d’Etat, M. Babul Supriyo. Dans la mandature précédente, ce ministère était dirigé par M. Harsh Vardhan (qui reste par ailleurs Ministre des Sciences et Technologies, et Ministre des Sciences de la Terre).
  • Ministère des chemins de fer (Ministry of Railways) : M. Piyush Goyal conserve son poste et voit ses attributions élargies puisqu’il occupera également le poste de Ministre du commerce et de l’industrie. Il sera appuyé par un Secrétaire d’Etat, M. Suresh Angadi Channabasappa, sur la thématique ferroviaire.
  • Ministère du pouvoir de l’eau (Ministry of Jal Shakti) : un nouveau ministère regroupant les anciens ministères de l’eau potable et de l’assainissement, des ressources en eau, des voies fluviales et du rajeunissement du Gange est créé. Promesse de campagne du BJP, il s’agit d’un changement significatif qui doit permettre de relever l'immense défi de gestion de la ressource en eau dans un contexte où les signes d’une crise à court terme sont déjà présents. Le Ministre, M. Gajendra Singh Shakhawat, sera appuyé par un Secrétaire d’Etat, M. Rattan Lal Kataria.
  • Ministères de l’électricité (Ministry of Power) et de l’énergie nouvelle et renouvelable (New and Renewable Energy) : tous deux restent dirigés par M. R. K. Singh, déjà en charge de ces portefeuilles dans la mandature précédente, avec le statut de Secrétaire d’Etat autonome.
  • Ministère du logement et des affaires urbaines (Ministry of Housing and Urban Affairs) : M. Hardeep Singh Puri reste au poste de Secrétaire d’Etat autonome en charge du logement et des affaires urbaines. Les portefeuilles de l’aviation civile et du commerce et de l’industrie lui sont également confiés, respectivement en tant que Secrétaire d’Etat autonome et de Secrétaire d’Etat en appui de M. Piyush Goyal.

2. Népal – Evènement : Forum d’affaires bilatéral à l’occasion du 70ème anniversaire des relations diplomatiques France Népal

Dans le cadre du 70ème anniversaire des relations diplomatiques France Népal, l’Ambassade de France au Népal a organisé le 9 avril 2019 à Katmandou un forum d’affaires franco-népalais, en lien avec le Service Economique Régional (SER) « Asie du Sud » de New Delhi.

Des représentants de 15 entreprises françaises, implantées pour la plupart en Inde, se sont rendus à Katmandou. Ils ont eu l’occasion d’échanger pendant deux heures avec le ministre des Finances népalais – M. Yuba Raj Khatiwada – avant de participer à des rencontres B2B avec des entreprises membres de la Fédération Nationale népalaises des CCI.

Dans le secteur de la ville durable, le Ministry of Urban Development a invité les entreprises françaises présentes à participer aux programmes pilotes de la nouvelle politique népalaise en matière de développement urbain, qui s’appuie sur 5 piliers : réponse aux besoins des populations, performance des infrastructures, développement économique, efficacité des modes de gouvernance et respect de l’environnement. Trois villes pilotes ont été choisies pour évaluer la faisabilité d’un déploiement à plus grande échelle de cette politique. Dix autres villes pourraient suivre à court terme.

3. Bangladesh – Eau/assainissement : Tensions à Dhaka autour de la qualité de l’eau et du sous-approvisionnement 

Un rapport publié le 17 avril 2019 par Transparency International Bangladesh met en avant la très mauvaise qualité de l’eau et une offre très inférieure à la demande dans la capitale. D’après l’enquête, près de 45 % des usagers ne reçoivent pas suffisamment d’eau par rapport à leurs besoins. Ce chiffre cache une très grande hétérogénéité en fonction des quartiers : de 19 % dans les zones industrielles, il culmine à 72 % dans les bidonvilles ; en passant par 46 % dans les zones résidentielles. Le rapport pointe également la mauvaise qualité de l’eau, rapportant que 93 % des personnes enquêtées retraitent l’eau afin de la rendre potable. Après l’affirmation du directeur de l’autorité de gestion de l’eau (DWASA) indiquant que 100 % de l’eau était potable, des manifestations ont eu lieu plusieurs jours de suite devant le siège de l’organisation.

Outre cette tension avec certains citoyens, la ville connait une véritable situation de tension dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement.

La demande quotidienne s’établit actuellement entre 2,45 et 2,52 M m3 d’après DWASA. L’autorité annonce produire 2,55 M m3 par jour. Toutefois, le réseau public n’atteint pas les quartiers précaires et informels, qui représenteraient près de 30 % de la population de la ville. De plus, le réseau d’alimentation est vieillissant et comporte de nombreuses fuites.

Trois projets importants permettront d’augmenter la capacité de production et de réduire la dépendance de la ville aux prélèvements dans les nappes phréatiques. Le projet de Saidabad phase 3 (sud) permettra en 2023 de produire 450 000 m3 additionnels. Ce projet est cofinancé par l’AFD, la KfW (Allemagne), DANIDA (Danemark) et la Banque Européenne d’Investissement. Le projet Gandharbpur (est), dont le marché a été remporté en mai 2018 par le consortium Suez Veolia, permettra de produire 500 000 m3 d’eau. L’usine sera située à l’est de Dhaka et un pipeline long de 22 kilomètres acheminera l’eau jusqu’à la ville. Ce projet est financé par la Banque Asiatique de Développement et l’AFD. Enfin, un projet de 450 000 m3 /jour est en cours à Jashaldia (sud), financé principalement par l’Exim Bank of China.

Dans le secteur assainissement, le manque d’infrastructures est encore plus criant, la ville de Dhaka ne disposant que d’une seule station de traitement, située à Pagla (sud-est). DWASA prévoit la rénovation de cette station obsolète et la construction de 4 usines supplémentaires. Seuls les travaux de l’unité de Dasherkandi (est) ont d’ores et déjà débuté en août 2018. Financée par l’Exim Bank of China et le gouvernement, elle permettra de traiter 500 000 m3 d’eaux usées dès sa mise en service prévue pour décembre 2019.

Ces tensions ont lieu dans un contexte de croissance démographique très forte (Dhaka et son agglomération devraient ainsi franchir en 2030 le seuil des 25 M habitants) et alors même que le Bangladesh a pris des engagements ambitieux en la matière dans le cadre des objectifs de développement durable.

Rédacteur : Julien Deur

4. Pakistan – Energie : Potentiel de déploiement des énergies renouvelables

Confronté à une crise énergétique profonde, le Pakistan a considérablement augmenté sa fourniture en électricité au cours des six dernières années, essentiellement à travers la construction de centrales électriques à charbon ou au gaz naturel. La capacité de production électrique installée du Pakistan se situe aujourd’hui autour de 30 000 MW à comparer à 23 725 MW fin juin 2013. Le mix énergétique local demeure dominé par les hydrocarbures à hauteur de 62,9 % en juin 2017 (dont 33,9 % pour le gaz, 25,9 % pour le fioul et 3,1 % pour le charbon), contre 27,2 % pour l’hydroélectricité, 5,6 % pour les énergies renouvelables et 4,4 % pour le nucléaire. Le potentiel en énergies renouvelables du pays est considérable.

Alors que le pays dispose d’une capacité de production d’électricité d’origine hydraulique théorique de 54 GW, seuls 9 389 MW sont actuellement exploités. En enregistrant une augmentation de 36 % de sa capacité en seulement un an (6 902 MW en 2017), le Pakistan se place toutefois au 3ème rang mondial en termes de capacité de production hydroélectrique nouvellement installée en 2018.

Le gouvernement souhaite par ailleurs porter la part des sources d’énergies renouvelables dans la production d’électricité, hors gros hydraulique, à 30 % d’ici 2030. La capacité de production de source éolienne se limite actuellement à 1 200 MW contre un potentiel estimé à plus de 50 GW en exploitant le couloir de vent Gharo-Keti bandar. Les provinces du Sindh et du Baloutchistan enregistrent par ailleurs les plus importants niveaux d’irradiation solaire, quand la quantité de matière première de biomasse à partir des seuls résidus industriels et agricoles est estimée à 25 millions de tonnes par an. Le développement de petits projets hydroélectriques pourrait également jouer un rôle essentiel pour garantir la disponibilité d’une offre énergétique abordable dans les territoires les plus reculés du nord du pays.

Rédactrice : Anaïs Boitiere