Des politiques fiscales et monétaires plus strictes sont nécessaires en Hongrie pour éviter la surchauffe économique, a averti l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son dernier rapport sur les perspectives économiques. L’organisation internationale prévoit une croissance du PIB de 3,9% en 2019 et de 3,0% en 2020.

L’OCDE a reconfirmé son estimation de croissance pour 2019 pour la Hongrie à 3,9%, abaissant toutefois ses prévisions pour 2020 de 3,3% à 3,0%  et prévoit une inflation annuelle moyenne de 3,0% en 2019 et de 3,8% l’année prochaine. Le déficit des administrations publiques est estimé à 2,0% du PIB cette année et en légère augmentation à 2,1% en 2020. La dette des administrations publiques devrait diminuer à 68,5% du PIB cette année et à 66,8% à la fin de 2020.

Des politiques macroéconomiques plus strictes sont nécessaires pour éviter la surchauffe

Les politiques macroéconomiques de stimulation augmentent le risque de surchauffe et devraient être progressivement inversées, a prévenu l’OCDE.

Début 2019, la Banque centrale a augmenté le taux de dépôt à vue de 10 points de base, à -0,05%. Cette normalisation devrait être poursuivie, car des taux plus élevés sont nécessaires pour contenir les anticipations d’inflation. Les mesures fiscales expansionnistes en 2019 comprennent des cotisations de sécurité sociale moins élevées pour les entreprises, des salaires plus élevés dans le secteur public et des subventions pour l’achat de logements, entraînant un déficit public inchangé en dépit d’une forte croissance.

Selon l’OCDE, la croissance vigoureuse est une opportunité pour introduire des mesures pour  améliorer la viabilité des finances publiques, réduire la pauvreté chez les personnes âgées et relever les défis d’accès aux systèmes de retraite et de santé. En outre, l’élargissement des possibilités d’emploi sur le marché du travail primaire permettait d’accélérer la réduction en cours des programmes de contrats publics d’aide à l’emploi. De même, sont requis des investissements dans la garde des enfants, au moins au rythme annoncé, pour permettre aux parents ayant de jeunes enfants de concilier travail et vie de famille. Renforcer les PME nationales devrait également améliorer la gouvernance des entreprises, faciliter leur intégration dans les chaînes d’approvisionnement régionales et nationales et à améliorer les compétences.

Prévisions :

Selon l’OCDE, la croissance économique devrait ralentir, mais rester robuste. La consommation privée bénéficiera de la poursuite de la forte croissance des revenus réels, tandis que les investissements des entreprises augmenteront en réponse à la pression croissante sur les capacités de production. Les exportations devraient restées soutenues du fait de la mise en place de nouvelles capacités industrielles axées sur l’exportation, même si la hausse des coûts unitaires de main-d’œuvre réduira les gains de parts de marché.  Les importations resteront dynamiques, reflétant les contraintes croissantes liées à la capacité de production.

Les risques identifiés par l’OCDE sont ceux liés à des augmentations de salaire plus élevées que prévu, qui pourraient anéantir les anticipations d’inflation et nécessiter une réaction abrupte de la politique monétaire. De même, ne doivent pas être écartées les retombées négatives de la reprise des turbulences financières dans les économies de marché émergentes.

 

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