Infrastructures portuaires – Une joint-venture coréenne désignée consultante pour le premier terminal à Payra

Trois entreprises coréennes, Kunhwa Engineering and Consulting Co Ltd, Daeyoung Engineering Company Limited, et Hareem Architect and Planners Company Limited of South Korea ont été désignées par le gouvernement comme consultantes pour le projet du premier terminal du port de Payra. Pour un coût estimé à 795 M Tk (8,4M€), le projet se déroulera en 2 phases (6 mois pour la conception, 30 mois pour la supervision des travaux). Approuvé par le gouvernement en 2018, le coût total du terminal s’élève à 39,8 Mds Tk (420 M€).

Le port de Payra est actuellement le troisième et dernier plus grand port du pays, il est géré par la Payra Port Authority (PPA, http://ppa.gov.bd/). Il a été officiellement inauguré en 2016 mais les opérations restent très peu importantes. Le véritable début des opérations est attendu pour 2021, année de mise en service du premier terminal. La construction du port figure sur la liste des 10 projets prioritaires du gouvernement.

La désignation de cette joint-venture intervient deux mois après la nomination d’une équipe d’experts de l’entreprise hollandaise Royal Haskoning et de la Bangladesh University of Engineering and Technology (BUET) pour la réalisation d’un plan stratégique, et trois mois après la signature d’un contrat de 86 Mds Tk (910 M€) avec la compagnie belge Jan De Nul pour le dragage du canal d’accès. 

Un appel d’offres pour la construction d’un autre terminal dans le cadre d’un partenariat public-privé est en cours jusqu’au 22 mai 2019 (http://www.pppo.gov.bd/dataroom/ppact/login.php, date limite initiale fixée au 22 avril puis repoussée).

La construction de terminaux à Payra s’effectue dans un contexte de profusion de projets d’infrastructures portuaires au Bangladesh. Le port de Chittagong, assurant 92% des échanges commerciaux avec l’étranger et accueillant 98% des conteneurs en 2018, doit réceptionner dans les prochaines années 4 nouveaux terminaux (Bay Container Terminal, Patenga Container Terminal, Laldia Multipurpose Terminal et Karnaphuli Container Terminal). Ces travaux sont devenus nécessaires afin de compenser la vétusté des infrastructures actuelles, de réduire à 36h le temps de prise en charge (contre 168h en 2019) et à ramener les coûts de prise en charge au niveau pratiqué par les ports indiens. De plus,  la capacité d’accueil de grands navires est également limitée. Seul les bâtiments mesurant moins de 190 m de long et avec un tirant d’eau inférieur à 9,5 m peuvent accoster dans le port.

Dans le même temps, 10 projets sont en cours de développement à Mongla, région où se situe le deuxième port du pays, alors même que le trafic annuel y stagne à environ 40 000 conteneurs depuis 2012. La capacité actuelle du port est d’ores et déjà de 70 000 conteneurs par an. Enfin, le projet de port en eau profonde de Matarbari est considéré par les autorités locales comme majeur, notamment parce qu’il permettra à de très grands bateaux d’accoster (tirant d’eau jusqu’à 18,7 m, jusqu’à 8200 conteneurs et jusqu’à 70 000 tonnes de port en lourd). Financé par la Japan International Cooperation Agency (JICA), le port sera mis en place en 3 phases entre 2023 et 2035. Le port de Matarbari pourra alors accueillir 4,8 millions de conteneurs et entre 16 et 38 millions de tonnes de marchandises par an.