La Commission a relevé ses estimations de la croissance du PIB pour 2019 et 2020, mais a averti que la croissance des salaires et de la demande intérieure pourraient raviver l’inflation et aggraver considérablement le solde du compte courant.

La Commission européenne a augmenté son estimation de la croissance du PIB hongrois de 3,4% (prévisions d’automne) à 3,7% en 2019, celle de 2020 étant relevée de 2,6% à 2,8%, estimant que la Hongrie a sans doute atteint son pic de croissance. Selon son analyse, le principal moteur de la croissance réside dans la demande intérieure, alors que la contribution des exportations devrait être moins importante, même si cela doit être compensé par une consommation publique et privée plus importante.

La CE note que la croissance de l’emploi et des salaires (notamment le relèvement du salaire minimum), qui avait précédemment soutenu la consommation privée en 2018, devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années. La croissance des salaires devrait ralentir de 9,6% en 2018 à 6,6% en 2019, puis 6,5% en 2020. En outre, les coûts salariaux unitaires devraient augmenter de 4,2% cette année et de 4,0% en 2020, puis 6,7% en 2018.

Alors que les coûts de main-d’œuvre ont augmenté, la croissance de la productivité dans l’industrie et les services n’aurait selon elle pas encore repris. Les investissements en équipements ont diminué en 2018 et leur part dans le PIB reste inférieure aux niveaux d’avant la crise, limitant ainsi le potentiel de gains de productivité.

La croissance du revenu et de la consommation des ménages devrait s’atténuer parallèlement au ralentissement de la croissance de l’emploi. Le faible taux de chômage et la poursuite des hausses du salaire minimum devraient maintenir les augmentations de salaire au-dessus de la croissance de la productivité. A cet égard, elle anticipe que les ménages devraient consacrer une part croissante de leur revenu au logement en raison de la hausse des prix et de l’aide publique fournie par le nouveau «programme démographique ».

En ce qui concerne les exportations, celles-ci devraient rester modérées du fait de la faible croissance des principaux marchés d’exportation, la Commission a souligné que les nouvelles capacités dans les secteurs manufacturiers et des services augmenteraient les parts de marché des exportations hongroises, mais que la diminution de la compétitivité des coûts compenserait en partie ces gains.

L’inflation devrait continuer d’augmenter, portée par la croissance rapide des coûts unitaires de main-d’œuvre et de la consommation. L’inflation atteindrait ainsi  3,2% en 2019, contre 2,9% en 2018. L’indice des prix à la consommation excluant les prix des produits alimentaires et de l’énergie non transformés devrait connaitre une hausse plus forte à 3,9%.

La CE prévoit que le déficit des administrations publiques hongroises devrait progressivement diminuer de 2,2% en 2018 à 1,8% du PIB en 2019, conformément aux attentes du gouvernement. La Commission prévoit, par ailleurs, un déficit budgétaire de 1,6% pour 2020. Enfin, le ratio de la dette publique sur PIB devrait diminuer en 2018, pour s’établir à 70,8% et 67,7% en 2020.

EC