L’économie palestinienne est fortement contrainte par les restrictions découlant de l’occupation israélienne en Cisjordanie et du blocus de Gaza, et par les incertitudes liées au conflit israélo-palestinien qui nuisent à sa compétitivité. Elle s’était dramatiquement ralentie en 2014, avec l’opération « Bordure protectrice » lancée à Gaza qui y a entamé l’appareil productif, entrainant l’ensemble des territoires en récession (-0,2%, dont -15,1% à Gaza). La croissance a rebondi en 2015 (3,5%) et en 2016 (4,1%) tirée par la reconstruction à Gaza, et a ralenti en 2017 (3,1%) avant de quasi-stagner en 2018 (+0,9%) du fait des restrictions financières imposées à Gaza par l’Autorité palestinienne (AP) et de la diminution de l’aide internationale. Malgré des progrès importants de consolidation budgétaire depuis 2013 et une baisse régulière de son déficit, la situation financière de l’AP est plus que jamais critique du fait de la baisse continue et significative de l’aide internationale depuis 2014. La situation s’est encore aggravée depuis le mois de février 2019 avec la crise liée à la suspension des transferts israéliens des « clearance revenues » (+de 60% des recettes courantes de l’AP) et la mise en place d’un budget d’austérité (diminution des salaires et des dépenses de fonctionnement, gels des projets,…) jusqu’en juillet de cette année. Le taux de chômage continue d’augmenter (31% de la population active, 52 % à Gaza, 18% en Cisjordanie, 44% chez les 19-29 ans). La signature en octobre 2017 d’un accord d’étape pour la réconciliation entre le Fatah et le Hamas avait fait naitre de grands espoirs pour le développement à long terme d’une économie palestinienne viable, mais la perspective de la mise en œuvre de l’accord semble aujourd’hui lointaine, compte tenu du durcissement du bras de fer qui les oppose. Enfin, la présentation prochaine du « deal du siècle » de l’administration américaine risque d’accroitre encore davantage les tensions actuelles.