Le budget de l’Etat adopté le 5 avril par le parlement a pour objectif de ramener le déficit public à 4,4% du PIB (contre 5,3% en 2018). Par rapport à l'exercice précédent, les recettes progressent de 21,8% et restent majoritairement constituées par les recettes fiscales (53%). Les dépenses publiques augmentent de +13,0%, pour représenter 20,2% du PIB. Le ministère de la Défense obtient l’enveloppe la plus importante (12,5% du budget).

Le budget adopté pour 2019 est ambitieux avec pour objectif de ramener le déficit public à 4,4% du PIB. Avec des recettes de 2 464 Mds LKR et des dépenses de 3 149 Mds LKR, le solde budgétaire attendu est de -685 Md LKR. Ce déficit sera essentiellement financé localement (pour 92%) contrairement aux années précédentes  (moins de 40% en 2018). Le gouvernement anticipe un excédent du solde primaire de 1,5% du PIB (après 0,6% en 2018 et 0% en 2017). Le ministère de la Défense obtient l’enveloppe la plus importante (393 Mds LKR, soit 12,5% du budget). Les recettes restent majoritairement constituées par les recettes fiscales (53%). Ces dernières devraient progresser de +21,3% comparé à 2018, grâce à la poursuite de l’application du nouveau code fiscal entré en vigueur en avril 2018. Parmi les nouvelles impositions figurent l’instauration de la TVA sur les ventes d’appartements et d’une taxe dite « de luxe » sur les importations de véhicules motorisés, dont le taux varie selon le type de moteur (de 60% de la valeur CAF pour les véhicules électriques à 120% pour les moteurs à diesel. L’impôt sur les revenus devrait constituer 16% du total des recettes. Le gouvernement a prévu une augmentation des dépenses publiques de +13,0%, qui atteindront 20,2% du PIB. Les dépenses courantes vont progresser de +10,7%, pour représenter 15,5% du PIB et 77% des dépenses totales (15,2% du PIB en 2018).  

Un certain nombre de dispositions sont prévues pour améliorer l’accès des PME sri lankaises aux financements bancaires (création d’un fonds de garantie des emprunts des PME ; marge de préférence de 10% dans l’évaluation des offres lors des passations de marchés publics) et pour soutenir les entreprises à l’exportation. L’objectif de 28 Mds USD d’exportations de biens et services d’ici 2020 a été fixé par le gouvernement (20,2 Mds USD réalisés en 2018). Pour attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE), le budget propose un paquet d’incitations fiscales, incluant notamment des déductions pouvant atteindre jusqu’à 150% du montant investi, et la suppression des taxes prélevées sur les coûts initiaux des investissements dépassant 50 M USD.

Différentes mesures sont annoncées : (i) en matière de santé et protection sociale , avec un projet de refonte du système de sécurité sociale et pour accroitre la participation des femmes (inférieure à 35% actuellement) telles que l’augmentation du recours au temps-partiel, et la prise en charge de 50% du salaire pour les femmes du secteur public comme du privé en congés maternité ; (ii) pour favoriser notamment le développement urbain et rural ainsi que le tourisme (l’objectif est d’atteindre 5 M d’arrivées d’ici 2020). Un effort particulier est annoncé pour soutenir les entreprises nationales de construction : les entreprises étrangères ne pourront plus répondre à des appels d’offres lancés par le gouvernement sans former de joint-venture avec des entreprises locales, à moins que le projet ne soit entièrement financé par des capitaux étrangers. Et au plan fiscal, les entreprises nationales bénéficieront d’une suppression de la NBT (Nation Building Tax) sur leurs activités, et d’une réduction des taxes sur les importations de matériaux de construction.

Le budget est bâti sur une prévision de croissance du PIB de 3,5% en 2019 (3,2% observés en 2018), qui est aussi celle du FMI.