Restitution FFMB

 

Depuis plusieurs décennies ont été mis en place des mécanismes de mutualisation de l’aide appelés « fonds fiduciaires multi-bailleurs » qui, à partir de la fin des années 1990 et du début des années 2000 ont concerné des zones de crise. Entre 2002 et 2017, la France a contribué à hauteur de  176,9M€ aux 12 FFMB-CPC, administrés par la banque mondiale et plus récemment par l’Union européenne, qui viennent de faire l’objet d’une étude commanditée par l’Agence française de développement, la direction générale du Trésor et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Ces fonds représentent plus de 16Md€ et interviennent sur trois zones géographiques :

  • Proche et Moyen Orient (Afghanistan, Territoires Palestiniens, Liban, Syrie)
  • Afrique (Région des Grands Lacs, République centrafricaine, Sahel)
  • Amérique du Sud et Caraïbes (Haïti, Colombie)

L’évaluation reconnaît que  ces fonds représentent  un effort important de la communauté internationale dans un contexte de crise et  un espace de concertation et de dialogue privilégié avec les pays bénéficiaires. L'évaluation formule  un ensemble de trois recommandations : 

  1. Eviter le saupoudrage en ancrant  la doctrine française de contribution aux FFMB-CPC dans une stratégie explicite de la France et en limitant le recours à ces instruments « multi-bi ».
  2. Renforcer la spécificité de ces fonds en tant qu’outil de réponse-sortie de crise en assurant une priorisation adéquate des interventions et une association systématique des autorités nationales.
  3. Renforcer la coordination des acteurs français, ONG comprises, afin de défendre, dès la création de ces fonds, les positions de la France sur l’efficacité de l’aide.

Les recommandations de l’évaluation font écho aux réflexions engagées par la France auprès des différentes banques multilatérales. Il apparaît en effet nécessaire de concentrer les efforts sur des instruments clefs et largement dotés, pour faciliter le suivi des ressources affectées et améliorer la réponse aux situations de crise et post-crise.

La France a d’ailleurs soutenu lors de la 18ème reconstitution du fonds de l’Association internationale de développement (IDA18)[1] l’augmentation des ressources affectées à la Crisis Response Window (CRW). La CRW fournit des ressources pour aider les populations face aux catastrophes naturelles, aux crises économiques sévères et aux situations d’urgence sanitaire. Cette fenêtre dispose de 3 milliards de dollars pour la période 2017-2020, soit une augmentation de 1,2 milliard de dollars par rapport à la reconstitution précédente.

La synthèse de cette évaluation est disponible ci-dessous. 

[1] Guichet de la Banque mondiale qui soutient les pays les plus pauvres