A la croisée des océans Indien et Pacifique, les eaux indonésiennes représentent un écosystème très riche abritant une large biodiversité. Afin de limiter les impacts des activités humaines qui menacent l’environnement marin, l’Indonésie a pris de nombreuses mesures pour améliorer la conservation de ces écosystèmes tout en assurant une exploitation durable des ressources : création d’aires marines protégées, réhabilitation des mangroves, lutte contre la pêche illégale, lutte contre la pollution plastique… Ces mesures de protection de l’environnement doivent aller de pair avec les mesures de développement économique du secteur maritime, afin de placer l’Indonésie au rang des plus grandes nations maritimes. L’Indonésie est très active sur la scène internationale pour la protection de l’environnement marin, comme en témoigne ses 23 engagements représentants 80 M USD lors de la 5e conférence Our Ocean (29-30 octobre 2018, Bali) et l’initiation de 5 résolutions lors de 4e Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (11-15 mars 2019, Nairobi).

environnement marin

1. L’Indonésie dispose de 3,6 millions de km² de très riches écosystèmes marins (coraux, mangroves, prairies sous-marines…) représentant des puits de carbone considérables, mais menacés par les activités humaines. 3 à 7% de ces écosystèmes disparaissent chaque année entre autres  à cause de la dégradation de la qualité de l’eau, de la déforestation ou des activités d’aquaculture. Ainsi, alors que l’Indonésie compte 23% des mangroves mondiales, 70% sont endommagées et la moitié en situation critique. Les mangroves jouent un rôle très important dans l’atténuation des impacts du changement climatique : réduction des émissions de gaz à effet de serre, atténuation des impacts des tsunamis, lutte contre l’érosion côtière… Entre 2019 et 2023, le gouvernement prévoit de réhabiliter 1,8 M ha de mangroves endommagées. Il s’appuiera notamment sur les collectivités locales, qui sont les plus à même d’identifier les mangroves détériorées et de conduire des mesures de réhabilitation. Le gouvernement encourage également les initiatives de replantation par les entreprises publiques, les ONG, le secteur privé et la population.

2. Consciente de sa riche biodiversité marine et de la nécessaire durabilité des activités humaines pour sa préservation pour les générations futures, l’Indonésie est très impliquée dans la protection des océans. Elle a ainsi atteint son objectif d’établir 20 millions d’hectares d’aires marines protégées (AMP) en 2018, soit deux ans avant l’objectif initial. Elle s’est maintenant fixé l’objectif d’atteindre 30 millions d’hectares d’AMP d’ici 2030. Les AMP sont définies en Indonésie comme des espaces marins et côtiers protégés dans lesquels les activités humaines sont réglementées afin de garantir la durabilité des écosystèmes. La pêche y est notamment régulée pour garantir le respect du cycle de vie des poissons et de la chaîne alimentaire. Ces zones visent également au maintien des traditions historiques des populations locales et des sites culturels, autorisant ainsi des activités d’écotourisme.

L’Indonésie compte également 7 parcs nationaux marins dans lesquels les activités humaines sont fortement réglementées de manière à protéger au mieux l’environnement marin et la biodiversité. Le gouvernement indonésien y met ainsi en œuvre un système de zonage qui définit les zones d'utilisation des ressources et réglemente les activités autorisées selon les zones et le degré de protection attribué. Les captures y sont contrôlées, la surveillance des écosystèmes s’effectuant aussi par le biais de patrouilles régulières. Une attention particulière est portée à la participation des communautés locales à la compréhension et au respect du zonage des activités autorisées.

3. L’Indonésie a fait de la lutte contre la pêche illégale un élément central de la conservation de la biodiversité marine. Elle a défini 11 zones de gestion des pêches, comprenant également des aires de conservation représentant au moins 10% de leur surface. Cet engagement de lutte contre la pêche illégale se retrouve dans les précédentes opérations menées par la Ministre des affaires maritimes et des pêches, consistant depuis octobre 2014 à couler près de 500 bateaux incriminés (pour la plupart provenant des pays voisins, suscitant parfois des tensions diplomatiques) perçus comme une menace pour les stocks de poissons et l’industrie de la pêche indonésienne.

La pêche est ainsi considérée par le gouvernement comme un secteur économique à très fort potentiel (hausse de la consommation domestique et des exportations), notamment en province, mais souffrant encore d’importantes déficiences logistiques (stockage au froid en particulier). Pour soutenir ces efforts, le ministère des affaires maritimes et des pêches va développer des entrepôts de stockage et des services de logistique adéquats, en particulier dans les zones isolées. L’accent sera mis sur le contrôle et la traçabilité des pêches avec par exemple la mise en place entre 2019 et 2021 de carnets de bord de pêche électroniques dans les navires, ce qui permettra aussi de lutter contre la pêche illégale.

4. La protection des océans fait partie intégrante du plan maritime national de l’Indonésie, visant à replacer le pays dans l’axe maritime mondial. Ce plan comprend entre autres le renforcement des capacités maritimes et portuaires du pays pour une meilleure connectivité et compétitivité, ainsi que la lutte contre la pollution marine avec l’objectif de réduction de déchets plastiques en mer de 70% en 2030. Le gouvernement travaille avec ses partenaires en Asie pour encourager à une synergie des efforts pour la conservation maritime, les solutions durables étant à trouver au niveau régional.

5. Symbole de son engagement pour la protection des océans, l’Indonésie a accueilli la 5e conférence Our Ocean à Bali les 29-30 octobre 2018 et y a pris 23 engagements (représentant 80 M USD) pour la conservation de l’environnement marin, dont notamment :

  • Allocation de 11,2 M USD (avec le support du Fonds pour l’Environnement Mondial) entre 2019 et 2022 pour améliorer la gestion de 4,65 M ha d’AMP (Papouasie occidentale, Petites îles de la Sonde occidentales, Bali)
  • Allocation de 2,3 M USD en 2019 pour améliorer la gestion de 10 AMP nationales, de 24 AMP provinciales et pour créer une nouvelle AMP
  • Investissement de 27,8 M USD (navires, surveillance aérienne, centre de commande) pour la surveillance des activités marines (pêche, transport) et des aires marines protégées
  • Réduction de 70% de la pollution plastique marine d’ici 2025
  • Investissement de 2,3 M USD en 2019 pour la réhabilitation du trait de côte afin d’améliorer la résilience des zones côtières au changement climatique.
  • Renforcement de la coopération régionale pour la gestion des pêches et la lutte contre la pêche illégale afin de garantir la durabilité des ressources et de protéger l’environnement marin
  • Plusieurs engagements d’exploitation durable des ressources marines, par exemple 8,7 M USD pour développer une industrie durable d’exploitation des algues, 8,2 M USD pour créer des centres de pêche, 3 M USD pour l’évaluation des stocks de poisson entre 2018 et 2021, 3 M USD sur 3 ans pour rendre l’industrie des fruits de mer zéro-déchet.

6. L’Indonésie poursuit activement son implication pour la protection de l’environnement marin sur la scène internationale, ayant été à l’origine de 5 résolutions sur 23 lors de la 4e Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (11-15 mars 2019, Nairobi). Ces résolutions visent notamment à améliorer la gestion durable des mangroves et des récifs coralliens, ainsi qu’à promouvoir la coopération internationale pour la conservation de l’environnement marin dans la lignée de la Déclaration de Bali de 2018 sur la protection de l’environnement marin des activités terrestres.