Le secteur des fruits et légumes en Azerbaïdjan
Soutenu par une politique volontariste de subventionnement public, le développement des surfaces agricoles dédiées à l’arboriculture fruitière a été important au cours des dernières années. Le recours de plus en plus fréquent à la culture sous serres a en outre favorisé une hausse significatives des rendements, notamment pour la production de tomates. Les fruits et légumes comptent aujourd’hui pour 22% des exportations hors hydrocarbures de l’Azerbaïdjan.
Soutenue par une politique volontariste de subventionnement public, la surface dédiée à l’arboriculture fruitière a fortement progressé au cours des dernières années.
Dans le sillage de la mise en oeuvre d’un plan de diversification hors hydrocarbures de l’économie azerbaïdjanaise, les autorités ont encouragé le développement de la production locale de fruits, via notamment l’octroi de subventions d’Etat destinées à financer la plantation de nouveaux vergers intensifs. Ces subventions – versées en une fois – peuvent ainsi atteindre 6 500 EUR/ha pour les citronneraies, 5 400 EUR/ha pour les orangeraies, 3 100 EUR/ha pour les oliveraies, 2 800 EUR/ha pour les noiseteraies et 1 700 EUR/ha pour les grenaderaies. En outre, l’État prévoit des aides annuelles comprises entre 140 et 450 EUR selon les types de vergers.
La variété des conditions climatiques en Azerbaïdjan et les habitudes historiques ont contribué à une spécialisation régionale en matière de culture fruitière : région de Guba-Gusar-Khachmaz au Nord pour les fruits à pépins, région de Shaki-Zagatala au Nord-Ouest pour les fruits à coque (noix, noisettes et châtaignes), république autonome du Nakhitchévan pour les fruits à noyau (abricot, pêche), région d’Aran au Centre pour les fruits subtropicaux secs (coings, grenades), région de Lankaran au Sud pour les agrumes (citrons, oranges, mandarines, feijoas) et péninsule d’Absheron pour les fruits méditérranéens (amandes, figues, olives).
L’Azerbaïdjan compte environ 222 400 hectares (ha) de vergers – soit 50% de plus qu’en 2015 –, dont 174 400 ha sont déjà considérés “à pleine maturité”. La production de noisettes concentre près de 37% de la surface dévolue à l’arboriculture fruitière (81 500 ha), devant la production de pommes (30 600 ha, soit 14%), de grenades (22 600 ha, 10%) et de kakis (13 100 ha, soit 6%). La production totale de fruits s’est élevée à 1,3 M de tonnes en 2022, soit une hausse de 1,4 fois par rapport à 2015. Les fruits les plus cultivés en volume sont les pommes (318 000 t), les grenades (187 000 t), les kakis (184 000 t) et les noisettes (72 000 t).
Le recours de plus en plus important à la culture sous serres a favorisé une hausse des rendements, notamment pour la production de tomates.
Moins tributaire financièrement du soutien de l’Etat, la culture de légumes ne bénéficie pour sa part d’aucune subvention publique. Couvrant une surface totale de 119 000 hectares (ha) pour une production de 1,8 M de tonnes en 2022, la culture de légumes est particulièrement développée dans les régions de Shamkir-Barda-Aghdam à l’Ouest, d’Absheron-Bakou à l’Est, de Bilasuvar-Lankaran au Sud, de Guba-Khachmaz au Nord et du Nakhitchevan au Sud-Ouest. La tomate, la pomme de terre, le concombre et l’oignon comptent parmi les légumes les plus cultivés en Azerbaïdjan.
Dans le détail, la production de tomates a atteint 826 000 tonnes en 2022, dont 430 000 tonnes – soit plus de la moitié de la production totale –, ont été cultivées au sein des 2 400 hectares de serres dédiées. Cette surface n’a représenté que 12% seulement de la surface totale dévolue à la culture de tomates (19 800 ha). De fait, l’extension progressive des plantations sous serres a favorisé une augmentation importante des rendements agricoles.
1 M de tonnes de pomme de terre ont par ailleurs été produites en Azerbaïdjan en 2022 sur une surface totale de 54 000 ha. Cette production locale n’a toutefois pas été suffisante pour couvrir les besoins domestiques. 198 000 tonnes de pommes de terre ont ainsi été importées la même année, principalement en provenance de Russie et d’Iran, pour une valeur de 55 M USD.
Les fruits et légumes comptent pour 22% des exportations hors hydrocarbures de l’Azerbaïdjan.
Au cours des dix dernières années, le poids du secteur des fruits et légumes dans les échanges commerciaux extérieurs de l’Azerbaïdjan a fortement augmenté. Le secteur compte ainsi pour 22% des exportations hors hydrocarbures du pays. 396 000 tonnes de fruits (pour une valeur de 449 M USD ; multiplié par 2 depuis 2015) et 169 000 tonnes de légumes (219 M USD ; x2,6 depuis 2015) ont ainsi été exportées en 2022, en grande majorité vers la Russie (>90%).
Dans le détail, la tomate constitue aujourd’hui le premier produit d’exportation parmis les fruits et légumes. 141 000 tonnes de tomates pour une valeur de 168 M USD (x2,9 depuis 2015) ont ainsi été exportées en 2022. Les kakis constituent le deuxième poste à l’export (113 M USD en 2022), devant les noisettes (106 M USD), les fruits à noyau (82 M USD) et les fruits à pépins (56 M USD).
Pour réduire les risques liés à la dépendance commerciale au voisin russe, les producteurs azerbaïdjanais cherchent à diversifier leur clientèle. Outre la Géorgie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, qui constituent les autres pays traditionnels de destination de la production locale, les Etats du Golfe apparaissent de plus en plus comme un marché à conquérir – à noter que ces pays sont cependant plus exigeants que ceux de la CEI en matière de normes sanitaires.