Avec une économie encore très largement dominée par le secteur des hydrocarbures, la part du secteur des TIC en Azerbaïdjan demeure modeste : 1,6% du PIB 2017, selon les données officielles. Le secteur emploie par ailleurs environ 27 000 personnes, soit 2% de la population active. Toutefois, depuis la récession de 2016 ayant illustré les risques liés à une trop forte dépendance envers les revenus pétroliers, le pays a mis en œuvre une stratégie de diversification économique. Le secteur des TIC a ainsi été identifié comme l’un des axes de développement prioritaire.

bakutel
1. Panorama général du secteur

Malgré sa taille réduite, le secteur des TIC bénéficie d’un environnement relativement favorable à son expansion. L’Azerbaïdjan recensait ainsi 10 127 000 abonnés aux services de téléphonie mobile, soit 1040 téléphones pour 1000 habitants. L’ensemble du territoire est couvert par les trois opérateurs principaux (Azercell, Bakcell et Nar), tandis que les tarifs ont baissé de manière significative (l’abonnement moyen ne représentait en 2017 que 1,1% du revenu moyen par habitant). S’agissant de l’accès à internet, 79% des foyers disposaient d’une connexion en 2017, chiffre en hausse constante (46% en 2010). Selon les données du comité des statistiques d’Azerbaïdjan, 63,8% des foyers disposent d’un ordinateur à domicile, tandis que 77% des ménages disposent d’un accès internet à domicile.

Le pays est ainsi classé au 65ème rang mondial de l’indice ICT de l’Union internationale des télécommunications des Nations unies visant à évaluer la qualité et le développement des technologies de l’information à travers le monde. Le pays occupe la première place dans la région du Sud Caucase, devant la Géorgie (74ème) et l’Arménie (75ème). Au niveau de la CEI, l’Azerbaïdjan est devancé par le Belarus (32ème), la Russie (45ème), le Kazakhstan (52ème) et la Moldavie (59ème).

 

2. Stratégie et initiatives gouvernementales dans le secteur des TIC

Les autorités ont identifié le secteur le secteur des TIC comme un axe prioritaire dans leur stratégie de diversification de l’économie du pays. L’une des 11 feuilles de route stratégiques sectorielles est dédiée aux TIC et vise à : améliorer les structures de gouvernance et renforcer les TIC (établir un régulateur indépendant, libéraliser le marché des télécommunications, augmenter les investissements dans l’infrastructure mobile) ; augmenter la productivité de l’environnement des affaires et l’efficacité opérationnelle (essor des opérations numériques, amélioration des services publics électroniques, renforcer l'éducation, les connaissances et les compétences dans le secteur des TIC).

Le gouvernement peut également s’appuyer sur le succès de l’expérience ASAN, agence publique créée en 2012 pour mettre à la disposition de la population une large gamme de services administratifs via une plateforme numérique et plusieurs bureaux locaux. ASAN assure également la gestion du service e-visa permettant la délivrance de visas électroniques dans les meilleurs délais, ce qui a contribué à l’afflux de touristes des dernières années. A plus long terme, l’extension du modèle ASAN à d’autres services publics (dont la protection sociale) pourrait générer des opportunités pour les acteurs locaux des TIC. L’objectif est ainsi de développer un écosystème d’entreprises locales autour d’ASAN. Plusieurs prestataires actifs dans le domaine du e-government et des paiements en ligne travaillant avec ASAN se sont déjà regroupés au sein d’un consortium, AZINNEX, visant à mieux valoriser les acteurs nationaux et développer leur potentiel à l’export. Présidé par l’estonienne Jana Krimpe (B.EST Solutions), le consortium rassemble plusieurs acteurs prometteurs des TIC, dont le système de paiement en ligne GoldenPay, Neuron (logiciels) et SiNAM (e-government).

Le salon dédié aux TIC à Bakou : Bakutel

L’Azerbaïdjan organise par ailleurs chaque année (début décembre) le salon Bakutel, plus grande manifestation de la région Sud-Caucase regroupant les professionnels du secteur. Placé sous la tutelle du Ministère des Transports, Communications et Hautes Technologies d’Azerbaïdjan, l’événement a donné lieu à la signature de plusieurs grands contrats avec des entreprises françaises : Airbus DS en 2014 et Arianespace en 2015 (lancement de satellite). La Chambre de commerce et d’industrie Azerbaïdjan-France (CCIAF) organise depuis 2016 un pavillon français regroupant plusieurs sociétés implantées de longue date (Thalès, Schneider Electric), ainsi que des entreprises cherchant à pénétrer le marché azerbaïdjanais.

                    

3.Coopération institutionnelle bilatérale dans le domaine des TIC

Le Ministre de la Communication et des Hautes Technologies d’Azerbaïdjan, M. Guluzade, s’est rendu en France à deux reprises. Il s’est tout d’abord déplacé à Cannes en juillet 2016. Il a notamment rencontré des représentants de la Fondation Sophia-Antipolis, les autorités azerbaïdjanaises ayant manifesté un intérêt marqué pour un rapprochement avec le parc. Un MoU a été signé il y a deux ans entre Sophia-Antipolis et le HighTech Park d’Azerbaïdjan, organisme placé sous la tutelle du Ministre, mais aucun projet n’a encore été développé. Il a visité les installations de Thales, où l’entreprise lui a présenté le projet Stratobus (ballon dirigeable).

En août 2017, le Ministre s’est rendu à Paris pour une visite consacrée aux TIC et aux transports. Il a notamment visité le Technocentre d’Orange. Il lui a été présenté les travaux sur la fibre optique, la 5G et l’IoT. Le Ministre a souhaité qu’Orange l’aide à trouver une solution à l’emploi de Sim-box pour les communications internationales qui prive le pays de ressources. OBS ne s’est engagé qu’à transmettre la demande à la maison mère. Il a rencontré des représentants de l’entreprise Linagora (e-gov) et du pôle de compétitivité Cap Digital. Cette visite a également permis à la DGE de présenter le programme French Tech Ticket.

La France et l’Azerbaïdjan ont signé un arrangement administratif dans le domaine de l'innovation et des Technologies de l’Information et de la Communication, en mars 2017 à l’occasion de la visite du Président Aliyev à Paris. L’accord s’inscrit notamment dans le contexte des projets azerbaïdjanais de création de parcs technologiques et de développement de compétences dans le domaine des NTIC, des nanotechnologies et du spatial. Cet arrangement administratif a pour objectif principal d’encourager le partage d’expériences et la promotion de projets (échanges d’information, R&D, promotion des investissements, coopération entre pôles de compétitivité) dans les domaines suivants :

  • déploiement du haut débit et des infrastructures et services nécessaires,
  • mise en place du projet « Trans-Eurasian Information Super Highway » (TASIM),
  • applications spatiales.