La plupart des pays de la région ont vu leur taux d’endettement public reculer au cours de la décennie 2000, à la faveur de restructurations (souvent poussées par les institutions financières internationales). Ce taux est cependant généralement reparti à la hausse depuis 2013, dans le contexte de la fin du super-cycle des matières premières.

 La Bolivie a bénéficié d’un accord de confirmation du FMI entre 2003 et 2006, permettant de faire reculer son endettement (passé de 60% du PIB à 90% entre 2001 et 2004) à 40% en 2006. Après une période de stabilisation, celui-ci est reparti à la hasse depuis le début du 3e mandat d’Evo Morales, accompagné d’une forte utilisation des réserves de change.

 La Colombie affiche le taux d’endettement le plus stable de la région, faisant ainsi du pays alternativement le moins ou le plus endetté de la zone en fonction des cycles économiques de ses voisins. L’accélération de l’endettement constatée entre 2012 et 2014 a été interrompue, avec un retour progressif vers les 45% d’endettement.

 A Cuba, la dette totale est estimée à 32 Mds USD (35% du PIB), dont 44 % contractés par des entreprises d’Etat. La dette souveraine liée à l’Accord du Club de Paris s’élève à près de 3 Mds USD, rééchelonnée sur 18 ans (jusqu’en 2033). L’encours des facilités de crédit accordées par le Venezuela entre 2006 et 2017 est pour sa part estimé à 12 Mds USD.

 L’Equateur, dont le taux d’endettement avait été divisé par quatre entre 2000 et 2009, a vu celui-ci fortement rebondir et dépasser la limite légale de 40% du PIB dans le contexte du mandat Correa (forte hausse des dépenses publiques) et de la baisse des cours pétroliers. Cette hausse s’est ralentie depuis 2016, bien que l’intégration en 2018 de certaines dettes bilatérales et contingentes auparavant non enregistrées soit susceptible d’aboutir à une révision de ces niveaux.

 Le Guyana a bénéficié d’une Facilité élargie de crédit entre 2002 et 2006, faisant passer son endettement de 140% du PIB à 70%. Sa trajectoire s’avère vertueuse depuis (57% fin 2018), au détriment cependant des investissements dans les infrastructures. La manne pétrolière attendue à partir de début 2020 devrait permettre au pays de rejoindre le niveau moyen de ses voisins (~45%).

 Le Pérou affiche le taux d’endettement le plus bas de la région (ainsi que du continent, à égalité avec le Chili, et des autres pays notés A), bien qu’en hausse régulière depuis 2014 dans le contexte du (lent) renforcement de l’investissement public.

 Le Suriname a bénéficié récemment d’un accord de confirmation, terminé en 2017, le pays ayant particulièrement souffert de la fin du super cycle des matières premières en 2014, compte tenu de la concentration de ses exportations sur celles-ci.

 Le Venezuela aurait, selon le FMI, vu son taux d’endettement passer de 39% du PIB en 2017 à 159% en 2018, par effet de l’intégration de dettes bilatérales d’une part, et par recul du PIB d’autre part.

 

Source : FMI (données non-disponibles pour Cuba, non-membre du Fonds)