Présentation d’un plan stratégique sur la filière cuir-chaussures

L’International Finance Corporation (IFC, groupe Banque Mondiale) a présenté début mars 2019 un plan stratégique (roadmap) pour développer les exportations de la filière cuir-chaussures, deuxième poste d’exportation, très loin derrière le textile-habillement. Ce plan ambitionne de faire du Bangladesh l’un des dix premiers exportateurs mondiaux en 2025, alors qu’il ne représente aujourd’hui qu’à peine 0,5% des exportations mondiales.

L’IFC estime que le pays pourrait exporter fin 2021 108 M de paires de chaussures pour une recette de 1,5 Mds $, auxquels s’ajouteront 840 M$ de 90 M d’articles en cuir. Les exportations se sont élevées à 1,13 Mds $ durant l’année fiscale 2014/2015, pour retomber à 1,09 Mds $ en 2017/2018. L’an dernier, seulement 30% des cuirs tannés ont été consommés par l’industrie locale, près de 70% étant exportés, principalement en Chine, pour y être valorisés. Le Bangladesh dispose actuellement de 165 unités industrielles.

Ces objectifs nécessittent des investissements de 1,1 Mds$, 121 hectares de terrains supplémentaires, et 40 MW d’électricité disponible, et surtout près de 66,9 M m2 de cuir disponible. Le manque de matière première de qualité nécessite cependant une complète remise à plat de la chaîne de valeur, depuis l’abattoir jusqu’à la tannerie, en intégrant la chaîne de froid, les questions environnementales et la gestion des rebuts. Au final, près de 200.000 emplois (majoritairement féminins) pourraient être créés en 3 ans.

Pour sa part, le ministère de l’Industrie a présenté son plan stratégique (Leather and Leather Goods Development Policy 2019), qui porte à 5 Mds$ l’objectif d’exportations en 2021, et une contribution au PIB de 2,5%. Ces hypothèses ne sont pas jugées plausibles par l’IFC, qui les reporte à 2025.

Les professionnels attendent du gouvernement un soutien similaire à celui reçu par le secteur du textile-habillement.