La crise ayant touché les pays émergents, et notamment l’Argentine, terre d’accueil de nombreux émigrés des pays andins, n’a pas affecté les remises reçues de ces derniers en 2018, hormis en Bolivie.

La Bolivie a enregistré 1,2 Md USD de remises en 2018 (en recul de 10,2% sur un an), selon la Banque mondiale, représentant 2,9% du PIB. Ces remises proviennent essentiellement des Etats-Unis, d’Argentine et d’Espagne.

La Colombie connaît depuis trois ans une forte hausse des remises de ses émigrés, en lien avec la dégradation de la situation vénézuélienne (accélération des rapatriements de fonds des Colombiens y demeurant). Ces remises ont atteint 6,4 Mds USD en 2018 (en hausse de 15,7% sur un an), soit 1,9% du PIB.

A Cuba, les remises des émigrés constituent un levier de financement essentiel du secteur privé embryonnaire (+108% entre 2014 et 2017). Selon les dernières estimations privées, elles se seraient élevées à 3,6 Mds USD en 2017, soit près de 4% du PIB. Les remises pourraient atteindre 5,3 Mds USD en 2025 (+47,8% par rapport à 2017), selon Havana Consulting Group.

L’Equateur affiche une hausse des remises de ses travailleurs émigrés de 11,8% en 2018, à 3,2 Mds USD (soit 3,0% du PIB). Cette hausse serait essentiellement attribuable au dynamisme de l’économie américaine (où vivent l’essentiel des Equatoriens expatriés, devant l’Espagne et l’Italie), alors que ces remises sont facilitées par la dollarisation du pays.

Le Guyana est de loin le pays de la région le plus dépendant des remises de ses travailleurs émigrés, à 7,5% du PIB (soit 281 MUSD en 2018, en hausse de 6,1% sur un an). Cette situation tient à la fuite des cerveaux du pays (notamment vers les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni), bien que cette prééminence recule (16,5% du PIB en 2010).

Le Pérou affiche une faible dépendance aux remises de ses travailleurs émigrés (résidant notamment aux Etats-Unis en Argentine et en Espagne), à 1,3% du PIB (soit 3,1 Mds USD en 2018, en hausse de 0,2%). Le dynamisme de l’économie et sa diversification ont eu tendance à stabiliser ce montant depuis 2008, et sans engendrer de hausse des remises sortantes (autour de 270 MUSD).

Le Suriname ne reçoit officiellement que de très faibles remises de ses travailleurs émigrés, à 7 MUSD en 2018 (stables), soit 0,2% du PIB. Il est en revanche plus largement source de remises, autour de 100 MUSD par an, à destination notamment de la France (au travers de la Guyane), de la Chine et des Pays-Bas.

Le Venezuela est très fortement déficitaire en matière de remises de travailleurs étrangers, recevant 297 MUSD en 2018 (en hausse de 6,5%), soit 0,3% du PIB, contre près de 3 Mds USD de remises sortantes.

 Remises entrantes des émigrés (MUSD courants)

Source : Banque mondiale ; données non-disponibles pour Cuba, non-membre de la BM