Les prévisions de l’OCDE concernant le PIB de la Hongrie n’ont pas changé par rapport à la précédente analyse publiée en novembre 2018. Alors que le PIB devrait augmenter de près de 4,6% en 2018, les prévisions de croissance de l’OCDE signalent un ralentissement à 3,9% en 2019 et à 3,3% en 2020. La demande intérieure devrait continuer  de bénéficier de la hausse des salaires et des revenus. Sont identifiés comme risques potentiels, notamment les mesures de resserrement monétaire tardives de la Banque centrale, la surchauffe possible du marché du travail et la répartition inégale de la croissance économique au sein des différentes régions.

Selon l’OCDE, la demande intérieure est alimentée par une forte consommation privée, reflétant les gains de revenus réels élevés, ainsi que par des investissements dynamiques tant des entreprises que  dans le secteur de l’immobilier résidentiel. L’OCDE prévoit ainsi que l’inflation devrait continuer à augmenter jusqu’à la limite supérieure de la cible d’inflation de 3% définie par la banque centrale avec une marge de tolérance de +/- 1%. L’indice des prix à la consommation de la Hongrie serait de 4,0% en 2019 et 2020.

L’OCDE recommande que la Hongrie augmente progressivement ses taux directeurs et continue à sortir de ses mesures de politique monétaires non conventionnelles. Cependant, l’évaluation de l’OCDE pourrait être modifiée par le fait que le cycle économique mondial a affiché une faible performance en ce début d’année affectant  les perspectives d’inflation et incitant les principales banques centrales du monde à plus de prudence quant au rythme et à l’ampleur des mesures de resserrement nécessaires.

En ce qui concerne les risques pour la croissance économique de la Hongrie, l’OCDE estime qu’il existe des risques à la fois externes et internes. « La Hongrie est vulnérable à l’escalade des différends commerciaux internationaux, ce qui pourrait affecter les exportations, en particulier l’important secteur automobile, et miner la confiance des investisseurs. De même, la poursuite des hausses salariales élevées pourrait nuire à la compétitivité et déstabiliser les anticipations d’inflation».

Les principales recommandations de l’OCDE incluent : une augmentation progressive des taux directeurs, le resserrement de la politique budgétaire, la réduction du coin fiscal, le recours accru aux taxes à la consommation, la mise en place d’une retraite de base par l’État, la création de crèches et la mise en place d’une agence anti-corruption.

L’OCDE prend acte que la Hongrie continue d’attirer avec succès d’importants flux d’IDE, ce qui lui a permis d’accroître ses capacités de production et de renforcer son intégration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Toutefois cela a surtout profité aux régions occidentale et centrale du pays. Cette performance a ses limites : les salaires augmentent plus faiblement dans certaines régions  et l’écart entre le PIB de ces régions et le revenu national net reste relativement élevé ; Ainsi, de nombreuses régions rurales défavorisées ont été laissées pour compte, car leur activité économique est centrée sur l’agriculture traditionnelle à petite échelle ou dépend d’exploitations minières et d’industries lourdes obsolètes. Enfin, l’OCDE observe que les différences de revenus ont été aggravées par l’émigration de jeunes travailleurs qualifiés, laissant derrière eux des travailleurs moins qualifiés et plus âgés, dont beaucoup ont peu de perspectives sur le marché du travail local.

À cet égard, la priorité selon l’OCDE est d’encourager une plus grande mobilité de la main-d’œuvre et une amélioration des compétences afin de rapprocher les travailleurs des centres économiques. Un autre objectif clé est le développement de réseaux locaux pour intégrer les entreprises nationales dans les chaînes d’approvisionnement régionales et nationales.

 

 

 

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