Environnement – Les rivières obtiennent un statut légal

Le 30 janvier dernier, la Cour Suprême du Bangladesh a rendu un jugement historique en conférant aux rivières une entité légale, faisant suite à une action en justice entamée fin 2016 par l’ONG Human Rights and Peace for Bangladesh (HRPB). La National River Conservation Commission (NRCC - http://www.nrccb.gov.bd/) a été désignée comme « gardienne » de tous les cours d’eau du pays, et instruite de prendre toutes les mesures adéquates, en particulier s’agissant des nombreuses constructions illégales le long des berges.  Selon certains experts, cette décision ouvre la voie à l'établissement du droit de la nature au Bangladesh.

Certaines directives ont également été données par la Cour Suprême afin d'assurer une meilleure protection des rivières : cours obligatoires de sensibilisation pour les élèves et pour les ouvriers, inéligibilité et interdiction d’emprunt pour toute personne accusée de s’approprier les berges, modification de la National River Protection Commission Act 2013 afin de rendre la NRCC plus efficace et plus indépendante

La qualité de l’eau est un enjeu majeur pour le pays. Une étude récente publiée par la très réputée Bangladesh University of Engineering & Technology (B.U.E.T.) indique que, si aucune mesure n’est prise, l’industrie du textile déversera chaque année plus de 349 millions de m3 d’eaux usées dans les cours d’eau à partir de 2021, alors que le niveau de pollution atteint déjà un niveau critique, voire irréversible.

De nombreuses installations illégales sont toujours présentes sur les bords des grands fleuves. Le gouvernement a intensifié les expropriations depuis le jugement de la Cour.